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Jean-Marc BERTRAND (Algérie)
Mon insertion en Algérie continue en ce début de ma deuxième année dans le plus grand pays d'Afrique. Je suis donc toujours à Sidi Bel Abbès, dans l'ouest de l'Algérie, à environ 80 km au sud d'Oran. L'ambiance dans la ville est agréable et détendue. C'est appréciable! Dans notre centre, connu ici sous le nom de "chapelle", trois religieuses y ont leur appartement. Nous avons un grand bâtiment pour la bibliothèque, les salles pour les séances de soutien scolaire en français et anglais (enfants et adultes), les salles pour les ateliers de broderie couture et macramé, sans oublier notre lieu de prière. Et nous avons donc aussi l'appartement des spiritains. Nous bénéficions d'une belle cour avec jardin et j'attends avec impatience le printemps pour remettre en route le potager et les fleurs. Je suis avec mon confrère du Congo-Brazzaville arrivé il y a 7 ans ; lui davantage responsable de la bibliothèque et du soutien scolaire ainsi que de l'aumônerie des étudiants subsahariens sur tout le diocèse, et moi un peu plus sur la paroisse avec des jeunes et assurant aussi quelques services communautaires, et j'assure aussi des heures de soutien scolaire.
Bien sûr, nous avons à cœur de tisser des liens fraternels avec des Algériens que nous nous connaissions un peu mieux les uns les autres et qu'ainsi, au-delà des préjugés mutuels, nous nous respections pour un vivre ensemble amical sincère. Cela se fait d'une certaine manière par les activités de notre centre "chapelle" mais aussi par des relations d'amitié plus profondes, régulières et respectueuses avec les personnes.
J'essaie de continuer à apprendre un peu d'arabe, mais j'avance très lentement. Les temps libres me permettent de rencontrer des gens, de faire les courses, et de découvrir un peu plus notre belle région. Concernant la vie du pays, l'apport financier venant de l'exploitation et de la vente de gaz, de pétrole et bientôt de gaz de schiste est encore pour le moment source d'une bonne rentrée d'argent. L'activité soutenue des carrières de pierres et usines de cimenterie illustrent qu'au niveau du pays, de gros efforts sont faits dans le domaine de la construction de logements, de l'agrandissement de centres universitaires, du réseau routier, chemin de fer et tramway, de l'aide à la création de petites entreprises pour les jeunes, avec le projet ferme d'ouvrir une usine Renault près d'Oran…Mais ces efforts n'arrivent pas encore à satisfaire tant de besoins divers qui existent dans le cœur des gens.
Sur les marchés, après le raisin, les bonnes poires et pêches de la fin d'été, les oranges et clémentines ont refait leur apparition sur les étalages, mettant un peu de couleur, avec les tomates, sur fond de cageots de petits pois, fèves, courgettes, poivrons, choux, cardons, artichauts, aubergines, fenouil, bouquets de coriandre et menthe, sans oublier bien sur les pommes de terres. Avec l'ail, l'huile d'olives et autres herbes et épices, vous comprendrez que la cuisine est bien méditerranéenne. Mais les patates, avec le pain et le lait, forment la base de la nourriture pour beaucoup de gens. En tous cas, le couscous du vendredi reste encore une forte tradition, couronné par quelques pâtisseries bien tentantes!
Quant à la paroisse, elle a retrouvé aussi sa vitesse de croisière à partir de la mi-octobre puisque c'est l'époque de la rentrée universitaire pour les étudiants subsahariens.
( Supplément à Province et Mission de Février 2014 N° 414 )
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