FLASH
Fraternité
Saint Joseph
Les Fraternités
sont une institution de l'Eglise à Bangui. Lieux privilégiés
de la vie associative pour beaucoup de fidèles, on y trouve
toute la force du groupe, éclairé par la gloire du
Saint, quand ce n'est pas une Sainte, comme Rita et Thérèse;
bureau avec Président, Vice Président, et la grande
variété des nombreuses fonctions, cotisations,
obligations, réunions, tout un ensemble très structuré.
La Fraternité
Saint Joseph en Centrafrique a 25 ans d'existence et cet anniversaire
mérite une grande célébration. Comme notre
Archevêque préside en ce moment dans l'un des hôpitaux
de la ville une pose de première pierre, il a demandé
au Vicaire Général que je suis encore, d'être le
célébrant principal de cette Messe du 19 Mars.
Le
parvis de la Cathédrale est occupé par toute une foule
très jeune, et la plupart des participants, membres de la
Fraternité, ont tenu à s'habiller avec le pagne conçu
et réalisé pour la fête. On sait qu'un ensemble
revient à 4.000 Fcfa, on mesure l'effort fait par les moins
fortunés pour avoir sur le dos l'effigie de leur Saint Patron.
Le costume crée certainement une ambiance, celle des grandes
fêtes. Chacun, et plus encore chacune, car il y a une forte
majorité de femmes, est heureux d'être là et
entend jouer à fond son modeste rôle.
Je sais qu'au cœur
de cette messe il y aura des promesses; j'entends avec un étonnement
admiratif qu'il y a 428 élus, soit un bon tiers de
l'assemblée. La lecture de l'engagement réserve aussi
quelques surprises: en premier lieu « de ne jamais s'engager
dans une autre fraternité », et encore de se conformer
en tous ses actes aux règlements de la fraternité
'Saint Joseph; d'être toujours capable, et par tous les temps,
d'exécuter ce que la fraternité demande.
Puis vient une
surabondance de rites. Rien n'est oublié: les litanies de
Saint Joseph, le renouvellement des promesses du baptême, en
français « le chant de la promesse », la lecture
du texte de l'engagement, la bénédiction et la remise
du foulard blanc, insigne de la Fraternité. Et n'oublions ni
le chapelet, ni le Nouveau Testament, ni le cierge qu'on allumera à
la sortie. En conclusion, un chant nouveau à Saint Joseph, à
la place du vénérable « Joseph, Joseph, bata e
kwe » du Père de Montfort.. ..
La Cathédrale
est pleine, elle rassemble de 1.300 à 1.500 fidèles.
You-you, applaudissements, grandes gesticulations bien rythmées,
scandent le déroulement d'une cérémonie dont
chacun profite au mieux. Par moments, on atteint, je pense, des
sommets dans la production des décibels; de vrais hurlements,
des chants dont on ne peut plus rien comprendre tellement ils sont
chantés forts, mais, et c'est assez remarquable, tout revient
aussitôt au calme si on le demande. .
Au fond, cette fête
de la Fraternité Saint Joseph nous offre une image de notre
Eglise, pas la seule, mais assez caractéristique: jeune,
dynamique, joyeuse, sensible à toute manifestation de groupe.
Mais surtout, quel dynamisme, certes à davantage orienter vers
l'accueil des autres, mais quel potentiel disponible!
Et mes hôtes
n'oublient pas le petit geste: j'ai droit à un cadeau
personnel: le pagne de la Fraternité.
Flash 77
19 Mars 2005