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Haïti - Agriculture :

Les agronomes taïwanais aux côtés des riziculteurs haïtiens- 19/11/2011

« En Haïti près de la moitié de ce que mangent la population est importé. Près de 70% du riz consommé dans le pays est importé » explique Shui-Sung Hsiang, qui dirige la mission d’assistance technique de la coopération taïwanaise en Haïti, il croit que l'on pourrait inverser cette proportion. « Les riziculteurs pourraient en fait, produire 70% du riz consommé localement, ce qui laisserait un manque à combler. par l’importation, de seulement 30% [...] Nous pensons que le pays a tout ce qu’il faut pour réaliser cet objectif.

Quand les Taïwanais sont arrivés [en 2009] dans la région de Torbeck, une petite commune du Sud d’Haïti, la production était faible. En moyenne, les agriculteurs arrivaient à faire pousser une à une tonne et demie de riz par hectare. Shui-Sung Hsiang et ses collègues estiment que les terres de la région ont la capacité de donner des rendements six fois supérieurs « Avant, on plantait beaucoup de riz, mais on en récoltait peu », raconte Jacques Jonas Charles, un riziculteur et Directeur d’une des associations locales. « Maintenant, grâce à l’assistance technique que nous recevons des taïwanais, nous sommes devenus de meilleurs agriculteurs. Nous nous occupons mieux de nos rizières, notre production a augmenté, nos revenus aussi,» dit-il. Les résultats parlent d’eux-mêmes. En moins de trois ans, la production a triplé. Une belle avancée, mais qui a également mis en lumière d’autres problèmes du secteur agricole haïtien. Les espaces d’entreposage sont inadéquats ou inexistants ce qui veut dire que les récoltes doivent être vendues très rapidement. La commercialisation présente aussi des difficultés parce que le pays ne possède pas de système structuré de distribution de sa production agricole « Parfois, on n’arrive pas à trouver d’acheteurs parce que le riz de tous les producteurs se retrouve sur les marchés de la région en même temps » explique Thélicène St-Félix, un riziculteur de Torbeck.

C’est la raison pour laquelle la coopération taïwanaise s’est adressée au Programme Alimentaire Mondial (PAM). Les agronomes savaient que l’agence des Nations Unies travaillait à augmenter la quantité de nourriture produite localement utilisée dans ses programmes et a offert une partie de la production de Torbeck à un prix compétitif. « Quand vous avez une organisation comme le PAM qui participe au développement d’un projet comme le nôtre, ça aide à motiver les agriculteurs à continuer un travail souvent ardu » explique Pierre Jeune, le Chef des opérations de la coopération taïwanaise à Torbeck « Ils savent que leur produit trouvera preneur et qu’ils seront payés »

À l’été 2011, le PAM a acheté cinq cents tonnes de riz produit par les riziculteurs de Tolbeck. Le gouvernement du Canada a fourni les fonds pour cet achat avec comme condition que le riz soit utilisé dans les écoles, pour le programme de cantines scolaires.

Le PAM, qui travaille sous la direction des autorités haïtiennes, estime que c’est la façon la plus efficace d’utiliser les achats locaux pour stimuler l’économie des communautés. Développer des liens entre les agriculteurs et les écoles où le PAM sert 1,1 million de repas chaque jour, encourage le développement de marchés compétitifs, contribue à augmenter les revenus des producteurs et permet d’améliorer la sécurité alimentaire des familles qui vivent de l’agriculture. C’est aussi un des objectifs du gouvernement. D’ici 2030, le Programme National de Cantines Scolaires veut offrir à tous les écoliers des repas quotidiens cuisinés avec des ingrédients locaux.

Pour aider les autorités à atteindre cet objectif et pour faciliter les achats locaux, le PAM a mis en place toute une série de mesures. Le processus d’appels d’offres a été modifié pour permettre aux petites associations d’agriculteurs de faire des soumissions pour une partie seulement de la quantité de nourriture demandée, celle qu’ils sont en mesure de produire. De plus, des séances de formations ont eu lieu dans les régions agricoles pour aider les producteurs à bien maîtriser chaque étape du processus d’appel d’offres, de la soumission à la livraison.
Source : HaïtiLibre


P. Jean-Yves Urfié
Paroisse Saint Paul de Furcy
509-37-98-39-69
(Haïti)
15 nov 2011


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