COMMISSION
JUSTICE ET PAIX - ACTION SOCIALE DES RELIGIEUX
INTRODUCTION Suite
à la demande des supérieurs majeurs des congrégations
religieuses travaillant au Sénégal,
les
délégués de ces différentes congrégations
ont rédigé un PROJET
DE PLAN D’ACTION
de cette commission que voici. On ne considèrera pas ce texte
comme un simple document à lire, mais comme un appel à
accueillir en communauté pour mieux vivre avec le Christ dans
les pauvres et répondre à notre vocation missionnaire.
SOMMAIRE
-
1.VISION
1.1.
La réalité.
1.2.
Les religieux.
1.3.
Non-conformisme
à
la suite de Jésus
1.4.
Notre
mission dans la société actuelle
2.OBJECTIFS
DE NOS ACTIONS SOCIALES
2.1.
Évangéliser les pauvres, à la suite de
Jésus-Christ
2.2.
LA
JOIE D’AIMER
2.3.
Construire le Royaume de Dieu.
3.Vers
un PLAN D’ACTION DES ACTIONS SOCIALES DES RELIGIEUX
3.1.
Notre lieu d’habitation,
3.2.
Notre charisme particulier.
3.3.
Le pape François
3.4.
Travailler au niveau informel
3.5.1.
Assurer
la communion et la collaboration
3.5.2.
Mener
des actions ensemble.
3.6.
Nos engagements vont donc se situer à différents
niveaux :
3.6.1.
Au niveau personnel
3.6.2.
Au niveau des communautés et congrégations
3.6.2.1.Domaine
de l’éducation
3.6.2.2.Domaine
de la santé
3.6.2.3.
Les centres sociaux
3.6.3.
Au niveau de l’église locale
3.6.3.1.Les
prisons
3.6.3.2.La
Caritas
3.6.3.3.Les
commissions Justice, Paix et Intégrité de la
Création.
3.6.3.4.
Le respect de la création
3.6.3.5.
Les autres organisations de l’église locale
3.6.4.
Au niveau des autres religions
3.6.5.
Au niveau des quartiers
3.6.6.
Au niveau de la société
3.6.7.
Au niveau mondial ou international
|
1.VISION
1.1.
La réalité.
La
plupart de nous ne sommes pas des
sociologues. Même si une étude sociologique en
profondeur de notre société est absolument nécessaire,
nous osons décrire notre société d’une
façon assez résumée qui ne prétend pas du
tout être exhaustive.
Notre
société sénégalaise actuelle est divisée
en plusieurs groupes sociaux. Le groupe le plus nombreux est le
groupe de ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir une vie
digne, car il leur manque beaucoup de choses : un logement
digne, un travail satisfaisant, une éducation de base de
qualité, une vie familiale stable et constructive, l’accès
aux soins de santé ordinaires, un sens positif de la vie, etc.
Il
y a un autre groupe qui se débrouille et vit au jour le jour.
Ils peuvent s’en sortir mais ils doivent travailler assez dur.
Lorsqu’ils ont des difficultés imprévues, ils les
affrontent avec énergie.
Il
y a d’autres groupes qui ont accès à tous les
droits fondamentaux et qui ont la capacité de mener une vie
digne. Parmi ces groupes, il y en a qui sont solidaires des autres et
il y en a qui ne pensent qu’à accumuler des biens
matériels pour eux-mêmes. Il y en a qui ont trouvé
un sens à leurs vies et il y en a qui ne pensent qu’à
satisfaire de façon égoïste leurs désirs.
Il
y a enfin des groupes et surtout des personnes, minoritaires, qui
vivent dans le confort excessif, même le luxe, qui ont comme
sens de la vie la jouissance matérielle ou les plaisirs. Parmi
ces groupes ou individus, il y en
a qui accumulent leurs biens à partir de l’exploitation
des autres, surtout des petits et des faibles.
1.2.
Les religieux.
Nous
pouvons affirmer que la plupart des religieux, sinon la totalité,
n’appartient pas au premier groupe de la société
sénégalaise. Ils jouissent de tous les biens
fondamentaux d’une société bien structurée :
une habitation digne, un emploi satisfaisant, une éducation
supérieure, une vie familiale communautaire basée sur
la fraternité et l’entraide, un accès à
tous les biens matériels qui existent dans la société
actuelle comme : la télévision, une (ou plusieurs)
voiture, trois repas par jour, boissons alcoolisées,
ordinateur, livres, portables à la mode, maison confortable,
vie assurée et pour la plupart même une retraite assurée
et paisible.
Néanmoins,
conscients des inégalités existantes, un bon nombre de
religieux se sont engagés dans la lutte contre la pauvreté
et en faveur d’une société plus juste, (un monde
non seulement « possible » mais nécessaire,
car nous voulons refuser complètement les injustices et
inégalités).
1.3.
Non-conformisme
Notre
suivi de Jésus nous pousse au non-conformisme avec la société
actuelle et à chercher ensemble des solutions aux problèmes
de notre société. « Ne
vous modelez pas sur le monde présent. Que le renouvellement
de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est
la volonté de Dieu… »
(Rom 12,2). Nous prônons une société plus juste
où les biens matériels nécessaires pour une vie
digne soient POUR TOUS. Nous croyons fermement que Jésus s’est
fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté, c’est-à-dire
de son renoncement aux biens matériels en faveur de la
libération des opprimés et de la justice sociale.
1.4.Notre
mission dans la société actuelle
À
cet effet, nous voulons être clairs nous-mêmes par
rapport à notre mission dans la société actuelle
et après une dense réflexion et un travail de groupe à
l’interne, nous avons décidé d’établir
quelques principes qui doivent guider nos options missionnaires
particulières. Voici ces principes :
1.4.1.
Nous prenons comme modèle Jésus Christ pauvre, chaste,
au service des frères surtout les plus faibles et obéissant
à la volonté du Père jusqu’à donner
sa vie (voir Phil 2,5-11).
1.4.2.Dans
notre société sénégalaise nous
choisissons l’option pour les pauvres comme notre option
radicale conséquente à l’option pour suivre
Jésus.
1.4.3.Nous
agissons avec tous ceux qui dans notre société luttent
contre la pauvreté et toutes ses conséquences et
cherchent une société plus juste, vraie, égalitaire
et pleine d’amour. Car c’est l’amour désintéressé
de notre prochain qui donne le sens à nos vies et qui fait de
nous de vrais disciples de Jésus.
1.4.4.Nous
menons une vie simple, avec des mesures bien précises, pour
répondre à l’appel de notre pape François
qui nous demande d’utiliser les biens de ce monde de telle
sorte que notre mère la terre puisse continuer à
produire des fruits pour tous les humains, particulièrement
pour les plus défavorisés.
1.4.5.Dans
notre engagement précis de chaque jour, nous nous alignons
avec ceux qui agissent pour la transformation de notre pays et de
notre monde, afin qu’il soit plus juste, vrai, solidaire et en
paix.
2.OBJECTIFS
DE NOS ACTIONS SOCIALES
2.1.
Jésus nous a appelés. Nous avons répondu en
toute humilité, avec toutes nos limites et toutes nos misères,
à son appel. Il nous a envoyés comme des brebis, pas
avec la force des loups ni avec la puissance des lions ; c’est
lui seul notre force car « sa grâce nous suffit ».
Notre premier objectif est celui de Jésus avec qui nous nous
identifions : évangéliser
les pauvres,
les libérer de leurs attaches ; élever les
faibles ; mettre l’homme debout car
« la gloire de Dieu est l’homme vivant »
(voir Luc 4,15-22). Etre « la voix des sans voix »
et les avocats des pauvres dans l’Eglise, dans la société
et auprès des autorités.
La
pauvreté n’est pas seulement matérielle. Elle est
aussi psychologique, morale et spirituelle. Elle est liée à
l’ignorance, à l’insécurité, à
la fragilité et à la vulnérabilité. Nous
luttons contre la pauvreté comme l’Evangile nous
demande, à la suite de Jésus Christ.
Jésus
à Nazareth ne vivait pas dans une extrême pauvreté.
C’était un artisan qui gagnait sa vie dans son village.
Mais pendant toute sa vie publique, Jésus a été
l’ami des petits et des pauvres. Il était très
attentif et totalement disponible, pour accueillir et défendre
tous ceux qui souffraient dans leur corps et dans leur cœur :
les malades, les possédés, les lépreux rejetés
de la société, les publicains et les pécheurs,
les prostituées ; les femmes, les enfants, les
handicapés, les étrangers, les gens des autres
religions….
Il
a vécu Lui-même des situations très difficiles.
Il est né loin de chez lui, dans une grotte (un trou dans la
terre), sans habits, couché dans une caisse où on
donnait à manger aux animaux. Dès sa naissance, Il a
été pourchassé et en danger de mort. Il a dû
fuir en pleine nuit et a grandi en migrant, en terre étrangère.
Il
a subi l’opposition et a été rejeté non
seulement par les pharisiens, mais aussi par les grands prêtres
responsables de sa propre religion juive, et même par ses
parents et amis de son village.
Il
n’avait même pas une pierre où reposer sa tête
et vivait de l’aumône des femmes qui l’accompagnaient.
Il
a été arrêté, torturé, humilié
et tué de la mort la plus dure et la plus honteuse, celle des
esclaves sur une croix.
2.2.Le
deuxième objectif est intrinsèque au premier :
donner aux hommes et aux femmes, aux jeunes et aux enfants -filles et
garçons- LA
JOIE D’AIMER.
Comme dit l’hymne liturgique : « Ami des
hommes, Jésus : vois nos peines et misères, vois
nos souffrances et attaches et donne-nous le remède que tu
nous as enseigné : LA JOIE D’AIMER ».
Cet amour que Jésus nous donne se traduit en SERVICE aux
hommes.
2.3.Le
troisième objectif va avec les deux autres : nous voulons
avec Jésus construire
le Royaume de Dieu,
dont lui-même est le roi-serviteur. Nous voulons à
travers nos actions sociales collaborer à établir déjà
sur la terre un royaume de justice, de vérité, d’amour
et de paix. C’était la mission passionnée de
Jésus pour laquelle il a donné sa vie. Nous voulons en
toute circonstance « prendre la défense du pauvre »
avec toutes ses conséquences.
3.PLANIFICATION
DES ACTIONS SOCIALES DES RELIGIEUX
3.1.Dans
notre société sénégalaise, nous voulons
nous faire présents principalement à ceux qui
souffrent. Cette présence commencera par notre
lieu d’habitation,
pour mieux partager les peines et souffrances ainsi que les joies et
les célébrations de notre peuple le plus humble qui est
le peuple de Dieu. Nous voulons répondre ainsi à
l’appel de notre pasteur François qui nous pousse à
aller « à la périphérie ».
Aller vers les gens, ne pas attendre qu’ils viennent à
nous.
3.2.Chacune
de nos congrégations a son
charisme particulier.
Par ce charisme nous voulons nous faire présents dans tous les
domaines de la vie sociale de notre peuple : la santé,
l’éducation, l’habitat, la réinsertion
sociale, le travail, la vie spirituelle. Comme l’expliquent ces
témoignages :
3.2.1.« Au
CVRV ( Centre de Recherche de la Vie Religieuse) nous nous sommes
interrogés. Comment trouver notre place de religieux ou
religieuse là où les laïcs sont en responsabilité
? Sommes-nous capables d’une présence dans le monde
numérique ? Comment témoigner de notre vie religieuse
sans signe visible ? Où rencontrer les jeunes qui ne viennent
pas à l’église ? Comment porter l’espérance
dans un monde difficile ?
3.2.2.
Pas d’évangélisation sans rencontres. Dire le nom
de ‘Jésus’ ne conduit pas nécessairement à
une vraie rencontre avec le Seigneur : Jésus lui-même
demandait de ne pas annoncer le Messie. Ses années de vie
enfouie ont aussi été un temps de manifestation du
salut.
3.2.3.
Il faut sortir de notre zone de confort, ouvrir les portes,
accueillir et écouter vraiment. Se livrer davantage, dire ce
qui nous fait vivre. Apprendre à mieux collaborer entre nous
et avec les autres ».
3.2.4.
« Le rôle des religieux qui le peuvent c’est
de se couler dans les lacunes et périphéries qui se
voient autour de nous. Dans les domaines de l’école, la
santé, la formation spécialisée pour les filles
ou garçons (formation professionnelle)…. Mais aussi
dans domaines plus nouveaux dans notre sphère religieuse et
dans la société : justice et paix, écologie,
talibés et enfants de la rue,... pendant que d’autres
feront un travail plus formel. Cela demande une attention permanente,
comme un exercice spirituel du don de soi, dans la prière,
avec des yeux bien ouverts, de la présence, de l’écoute,
de la souplesse, de l’invention, de la disponibilité et
de la patience dans l’accompagnement, qui sont autant de
facettes du don de soi. « Sentir l’odeur « de
celui qui est débordé, dans la misère et la
fragilité, et du plus petit : tout faire pour
l’encourager et l’aider à mettre au jour ses
trésors !
3.2.5.
La Communauté Sant Egidio élargit son action aux
pauvres, aux migrants, aux personnes âgées, aux malades
du Sida et aux pays en guerre, et réinvente la charité
et la miséricorde, au fil des rencontres.
3.3.
Le pape François a déclaré avec
force (EG n° 210) : « Il est indispensable de
prêter attention aux nouvelles formes de pauvreté et de
fragilité dans lesquelles nous sommes appelés à
reconnaître le Christ souffrant, même si, en apparence,
cela ne nous apporte pas des avantages tangibles et immédiats
: les sans-abris, les toxico-dépendants, les réfugiés,
les populations indigènes, les personnes âgées
toujours plus seules et abandonnées etc. Les migrants me
posent un défi particulier parce que je suis Pasteur d’une
Église sans frontières qui se sent mère de tous
».
Notre
action sera basée sur les orientations actuelles de l’Eglise,
dans la ligne tracée par notre pape François :
d’abord d’accueillir et de partager la joie profonde de
l’Esprit Saint selon ses écrits, en particulier :
Loué
sois-tu, la Joie de l’Evangile, la Joie de l’Amour, la
Joie de la sainteté (Réjouissez-vous
et jubilez). Et son exhortation aux jeunes » Le Christ est
vivant »
En
attendant sa déclaration suite au synode pour les jeunes. Et
en s’appuyant sur ses paroles fortes, comme
« Lutter contre la civilisation du déchet »
où
les gens
« non rentables »
sont traités
comme
des ordures que l’on jette ; « Construire
des ponts et non des murs » ;
« Aller
aux périphéries » : que
l’Eglise aille vers les plus méprisés, les plus
écrasés, ceux qui sont rejetés dans la société,
ceux qui par exemple n’auront jamais le courage de venir
demander de l’aide à la Caritas ; « Que
l’Eglise ne soit pas un hôpital de centre-ville
mais
un hôpital de campagne » présente
dans la vie et la souffrance de chaque jour de la société ;
« Je
veux une Eglise pauvre au service des pauvres ».
3.4.
Travailler
au niveau informel
et là
où
les gens sont oubliés
ou souffrent davantage : les
prisons, les drogués, les malades du sida, les enfants dans la
rue, les émigrés, les homosexuels, les prostitués,
les avortements, les jeunes filles mariées de force et les
femmes qui ont avorté et de tant d’autres choses pour
lesquelles tellement de personnes souffrent et ont besoin de nous et
nous attendent. Qu’allons-nous faire pour elles ?
Développer
la dimension sociale
et
l’attention
aux plus nécessiteux et aux exclus
de la société dans les différents
engagements des religieux. Voir le compte-rendu de la réunion
de partage du 17 Novembre 2.018 au SPEM.
D’autres
appels de la vie consacrée au Sénégal
proposés par les supérieurs majeurs: Les
pluri-périphéries ; la salubrité des
villes, quartiers et villages.
La pastorale
auprès des sourds-muets ; pastorale auprès des
camionneurs de Sandiara et ailleurs (rencontre des supérieurs
majeurs de décembre 2018)
3.5.1.
Assurer la communion
et
la collaboration
entre l’action sociale dans les domaines décrits
ci-dessous (enseignement, santé, prison, centres sociaux,
Caritas...) et les autres domaines d’engagements des religieux.
Nous ne pouvons pas tout faire, surtout pas tout seuls. Chaque
communauté étudiera dans
quels domaines et de quelle façon
ses membres peuvent plus spécialement s’engager, selon
les capacités et le temps disponible de chacun. A la fois pour
que nos structures soient davantage attentives aux plus pauvres, et
pour aller aux périphéries qui ne sont pas touchées
par nos structures. On encouragera les frères et les sœurs
qui se sentent davantage attirés et ont reçu un don
spécial du Seigneur pour s’engager auprès des
plus pauvres et dans le secteur informel. Mais ils le feront toujours
au
nom et avec le soutien de toute la communauté.
Ils partageront avec tous leurs actions, qui seront évaluées
en réunion de communauté et reprises par tous dans la
prière communautaire.
3.5.2.
Mener
des actions ensemble
Pour
cela : 1) Répertorier les personnes ressource dans le
domaine du social et de la formation des religieux
2)
Créer un domaine de recherche au niveau de l’Eglise sur
l’action sociale : droits de l’homme, lois du pays,
doctrine sociale de l’Eglise,
3)
Organiser des sessions de formation et d’information (p.ex. la
loi et les personnes abusées). Il y a en aura une sur les abus
sexuels (en novembre).
4)
Célébrer la Journée mondiale des pauvres. Que
chaque communauté organise une action à cet effet. Par
exemple. les inviter à notre table.
5)
Prospecter ce qui se fait chacun dans son milieu, et en faire la
synthèse.
6)
Aller à la périphérie : quoi faire ?
Que les congrégations fassent des propositions,
comme donner des moyens à des pauvres connus, mais que ce
soient des actions qui ont une continuité.
7)
Aller à la rencontre d’un quartier pour y découvrir
les conditions de vie difficiles. Par exemple, Guinaw Rails à
Pikine : pauvreté, surpopulation, inondations,
déguerpissement pour la nouvelle route et le Ter. Y faire une
action concrète : par exemple, un patronage ou un centre
aéré pour les enfants démunis, en lien avec
ATD/Tiers Monde qui y travaille depuis longtemps et avec la CEB.
8)
Choisir un domaine précis : santé, éducation,
formation des jeunes filles… et décider ce qu’on
peut faire. Par exemple, des consultations gratuites en apportant des
médicaments, à condition de conscientiser d’abord
la population grâce aux structures existantes, et de prévoir
des personnes pour assurer le suivi sanitaire, en lien avec les
forces du quartier : hygiène et propreté,
prévention, vaccination…
Faire
une exposition et des théâtres sur l’environnement,
accompagnés d’une conférence suivie de
carrefours : JOURNÉE SUR NOTRE MAISON COMMUNE . Y inviter
les médias auxquels nous avons accès
Pistes
de réflexions sur différents domaines d’engagement
NB
Le travail est énorme, mais c’est parce que les
problèmes et les souffrances sont énormes. Nous ne
pouvons pas tout faire, mais nous agissons personnellement et en
communauté là où nous pouvons intervenir, sans
avoir peur de nous appuyer sur la reconnaissance et la bonne
réputation qui est la nôtre... et que nous devons
maintenir à tout prix. En nous appuyant sur la Parole et la
miséricorde de Dieu notre Père, l’exemple et le
témoignage du Christ, la force et l’espérance du
Saint Esprit. En priant et faisant prier, pour remplir notre vocation
d’intercession dans l’Eglise et dans le monde.
3.6
Nos engagements vont donc se situer à différents
niveaux
3.6.1.
Au niveau personnel,
à partir de ses qualités propres, de son éducation
et des dons reçus du Seigneur. Mais
ces engagements personnels seront toujours partagés avec la
communauté, pour être approuvés et soutenus.
Cela
pose la question de la formation des jeunes religieux et religieuses.
Ne pas les former seulement pour la catéchèse, la
liturgie et les activités paroissiales ou dans les sciences
ecclésiastiques, mais aussi dans la formation humaine et les
activités sociales.
Cela
suppose aussi que chaque religieux continue à se former
(formation permanente) et à rester attentif aux plus pauvres,
au secteur informel et aux actions menées par les autres
organisations.
3.6.2.
Au niveau des communautés et des différentes structures
et activités des congrégations
Écoles,
santé, centres sociaux...Il faut nous investir dans la
recherche. Apprendre à faire des enquêtes sociales et
imaginer des actions de développement dans les nouveaux
secteurs et besoins de la société. Repérer les
religieux compétents dans le domaine social, en faire des
personnes ressources et les aider à travailler ensemble (en
réseau).
Il ne s’agit pas ici de dire aux congrégations ce
qu’elles doivent faire dans ces différents domaines,
mais simplement de propositions et d’appels selon les trois
orientations de notre commission Justice et Paix-Action Sociale :
rejoindre les plus pauvres, travailler dans le secteur informel, agir
avec les autres structures et organisations. Chaque congrégation
composera son propre plan d’action selon son charisme et ses
activités propres (voir
le document de base
). Les congrégations travaillant dans le même secteur
(éducaton santé, formation...) pourront aussi rédiger
un plan d’action commun.
3.6.2.1.Domaine
de l’éducation
3.6.2.1.1.
Dans le domaine de l’éducation, nous sommes en faveur de
l’éducation pour tous, spécialement des plus
nécessiteux. Nous voulons chercher tous les moyens possibles
pour rendre effectif ce slogan dont notre pays est encore si loin.
Nous voulons aussi que là où notre éducation
arrive aux familles plus aisées, elle éduque à
un engagement en faveur des pauvres et à une société
plus égalitaire.
3.6.2.1.2.
Nous voulons aussi collaborer, toujours dans la perspective de
l’éducation pour tous, à améliorer la
qualité de l’enseignement public par une présence
effective des religieux dans cet enseignement pour rejoindre toutes
les couches populaires.
3.6.2.1.3.
Nos institutions éducatives seront toujours inclusives, en
faisant attention particulièrement aux plus faibles, aux
émigrés, aux défavorisés, aux enfants
handicapés physiques ou mentaux, aux cas sociaux. Nous
essayerons d’affecter dans ces institutions, autant que
possible, des religieux qui pratiquent le service de l’écoute
et de l’attention à tous, particulièrement aux
élèves en difficulté..
3.6.2.1.4.
Dans les institutions dont nous avons le service de l’autorité,
nous aurons un soin spécial pour nous conformer en tout à
la juste législation du travail de notre pays par rapport à
tous nos collaborateurs.
3.6.2.1.5.
L’éducation formelle n’arrive malheureusement pas
à tous les secteurs de la société. Nous
essayerons de nous introduire dans le secteur non formel afin que
tous les enfants puissent obtenir et réaliser leur droit à
l’éducation.
Nous
aurons le souci de la formation humaine, morale et spirituelle des
élèves musulmans, et chercheront à organiser des
actions communes entre élèves chrétiens et
musulmans
Nous
chercherons une collaboration active avec les écoles publiques
et privées non catholiques, pour une amélioration
globale de l’éducation et une attention spéciale
aux élèves les plus nécessiteux ou ayant des
difficultés.
N.B.
Lire attentivement l’exhortation sur les jeunes Christus vivit
N° 220 à 224
3.6.2.2.Domaine
de la santé
3.6.2.2.1.Les
dispensaires privés catholiques sont reconnus
pour la qualité de leur accueil
et de leurs soins. Ils ne se contentent pas de soigner mais cherchent
à éduquer les gens à la santé et à
la prévention. Ils sont attentifs aux plus nécessiteux
et à fournir les soins les moins chers possibles.
3.6.2.2.2.Notre
commission pourra les soutenir dans cette ligne pour qu’ils
continuent à avoir un bon fonctionnement et une bonne
réputation, car l’attention aux plus pauvres demande non
seulement un souci constant mais une
évaluation permanente.
3.6.2.2.3.La
responsabilité de notre commission est donc d’abord de
soutenir les frères et les sœurs engagés dans la
santé. Et les encourager, non seulement à mieux
accueillir et à mieux soigner à la suite de Jésus
Christ et comme Lui, mais surtout de reconnaître
Jésus dans les malades,
comme Lui-même l’a dit : «
J’étais malade et vous m’avez accueilli….
Tout ce que tu fais au plus petit de ceux-ci qui sont mes frères,
c’est à Moi que tu le fais » (Matthieu
25, 40).
3.6.2.2.4.Nous
chercherons une santé globale,
non seulement du malade, mais de toute sa famille. Pour bien guérir,
un malade a besoin d’avoir la paix dans son cœur, mais
aussi dans sa famille et son environnement. Cela nous demande en
particulier d’être
attentifs aux parents qui
accompagnent les malades. Et de les encourager à soutenir leur
parent malade : à le soutenir et le prendre en charge le
mieux possible, y compris par la prière partagée.
3.6.2.2.5.En
dialogue avec nos supérieurs, nous encouragerons les jeunes
religieux et religieuses qui se forment dans la santé, à
s’engager
dans le secteur public.
Et nous veillerons à soutenir ceux et celles qui travaillent
dans les hôpitaux d’Etat où ils doivent souvent
travailler dans des conditions plus difficiles, mais où ils
sont appelés aussi à porter un témoignage plus
fort, en étant le levain dans la pâte (Mat 13,33) et le
sel de la terre (Mat 5,12). Nous leur demanderons de faire remonter
régulièrement les appels que le Seigneur leur adresse à
travers leurs engagements dans la santé publique.
3.6.2.2.6.Nous
soutiendrons la mise en place de véritables aumôneries
des hôpitaux (pas
seulement une amicale des agents de la santé) où
travaillent ensemble des agents de la santé, des aumôniers
et des équipes de laïcs qui viennent visiter les malades
et soutenir leurs parents qui viennent les voir. Sous la
responsabilité de l’aumônier paroissial, avec les
religieux présents dans la structure, nous chercherons à
mettre en place une équipe de laïcs dans toutes les
structures sanitaires, spécialement celles où les gens
sont hospitalisés.
3.6.2.2.7.Nous
aiderons à mettre en place une
meilleure pastorale de la santé,
en coordonnant les actions des frères, des sœurs et des
laïcs qui travaillent dans les dispensaires privés ou
publics, les membres de la Pastorale paroissiale des malades, les
ministres de la communion qui visitent les malades, et les CEB.
3.6.2.2.8.Nous
aiderons ces aumôneries à s’engager en particulier
dans
les prisons
pour intervenir régulièrement (pas seulement apporter
des repas ou des cadeaux à Noël et à Pâques)
pour soutenir les soins de santé qui y sont donnés,
organiser avec l’accord des autorités pénitentiaires
des consultations gratuites en apportant des médicaments
nécessaires pour cela, et en offrant un soutien psychologique,
affectif, moral et spirituel pour une santé globale des
détenus. Pour cela, il serait essentiel que les religieux et
religieux intègrent les équipes d’écoute
qui se mettent en place dans les prisons
3.6.2.2.9.Nous
travaillerons en lien avec
les chefs de quartiers, les badièni gokh
et les ONG et associations présentes et actives pour un
meilleur environnement et l’assainissement des quartiers. En
particulier avec les jeunes : opérations seet setal des
ASC (Associations socio-culturelles), tours de thé pour
réfléchir à la propreté et la vie sociale
du quartier, soutien et sensibilisation aux campagnes de
vaccinations, parrainages des enfants dans les écoles…
3.6.2.2.10.Dans
le cadre de l’acte 3 de la Décentralisation, nous
travaillerons avec
les municipalités pour
sensibiliser les populations, en particulier les chrétiens, à
participer aux efforts du gouvernement en faveur des familles
nécessiteuses (les bourses familiales), des malades en général
(la CMU : Couverture Médicale Universelle), les soins aux
femmes (césariennes gratuites), aux bébés (soins
gratuits de 0 à 5 ans), aux personnes âgées (Plan
Sésame) et aux handicapés (cartes d’égalité
des chances). En veillant à ce que ces programmes soient
réellement mis en pratique au profit d’abord des plus
nécessiteux.
3.6.2.2.11.
Nous contribuerons à la sensibilisation de nos
différentes entités paroissiales
en particulier, les conseils paroissiaux, la Caritas, les
associations des femmes catholiques, les mouvements des enfants CV /
AV et des jeunes scouts, pour le respect de l’environnement, la
propreté de la terre, l’éducation à la
santé et l’hygiène, de manière à
éviter le maximum de maladies.
MESSAGE
DU PAPE FRANÇOIS POUR LA JOURNÉE MONDIALE DU MALADE
2019 « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement
» (Mt 10, 8) conclusion : La dimension de la gratuité
devrait surtout animer les structures sanitaires catholiques, car
c’est la logique évangélique qui caractérise
leur action, tant dans les régions les plus avancées
que dans les plus défavorisées du monde. Les structures
catholiques sont appelées à exprimer le sens du don, de
la gratuité et de la solidarité, en réponse à
la logique du profit à tout prix, du donner pour obtenir, de
l’exploitation qui ne s’embarrasse pas des personnes. Je
vous exhorte tous, à différents niveaux, à
promouvoir la culture de la gratuité et du don, indispensable
pour dépasser la culture du profit et du déchet. Les
institutions sanitaires catholiques ne devraient pas tomber dans le
travers consistant à privilégier les intérêts
de l’entreprise, mais sauvegarder l’attention à la
personne plutôt que le gain. Nous savons que la santé
est relationnelle, elle dépend de l’interaction avec les
autres et a besoin de confiance, d’amitié et de
solidarité ; c’est un bien dont on ne peut jouir «
en plénitude » que s’il est partagé. La
joie du don gratuit est l’indicateur de santé du
chrétien. Je vous confie tous à Marie,
3.6.2.3.
Les centres sociaux
3.6.2.3.1.
Nous encouragerons les centres sociaux à intégrer
l’ANPF
(Association Nationale de la Promotion Féminine), pour
préparer les jeunes filles et femmes en formation à des
activités productives.
3.6.2.3.2.
Avec les CEB, nous assurerons une sensibilisation
dans les quartiers
pour que les parents et les jeunes filles elles-mêmes, surtout
celles des milieux populaires et des familles les plus nécessiteuses,
aient le souci de se former, et prennent les moyens pour cela.
3.6.2.3.3.Nous
chercherons à ce que les centres sociaux ne se limitent pas à
une formation technique (couture, cuisine etc.), avec quelques cours
de morale et de catéchèse en plus, mais qu’ils
assurent une
formation globale des jeunes filles,
en les responsabilisant au maximum avec leurs parents.
3.6.2.3.4.
Pour les centres sociaux, être reconnus officiellement et
préparer aux diplômes, demande un certain nombre de
moyens, des scolarités importantes et de nombreuses autres
conditions. Nous chercherons à mettre également en
place des centres sociaux plus « simples »,
pour
les jeunes filles qui ne voudraient pas ou ne pourraient pas recevoir
une formation d’un niveau élevé, pour leur
fournir une
formation de base aussi
bien pour leur vie de famille que pour exercer des petits métiers
dans les quartiers. Celles qui ont plus de possibilités et de
moyens pourront alors intégrer les centres sociaux plus
performants (voir l’expérience des spiritaines de Ouakam
ou de la JOCF à Soumbedioune).
3.6.2.3.5.Bien
sûr, nous aurons le souci de former les jeunes filles aux
droits des travailleurs.
Et nous soutiendrons celles qui pourront avoir un travail salarié,
en veillant que les conditions sociales soient respectées :
inscriptions à l’inspections du travail, fiches de paye,
inscription à l’IPRES et à la Sécurité
Sociale etc. Et que leurs employeurs versent les cotisations
nécessaires pour cela. Bien sûr, la première
c’est est de respecter les droits de nos propres employés
3.6.2.3.6.Nous
suivrons nos
anciens élèves
dans leurs activités avec l’aide des religieux et
religieuses compétentes, mais aussi des laïcs formés
de nos paroisses que nous chercherons à connaître.
3.6.2.3.7.Nous
nous mettons en lien avec les différentes ONG qui s’engagent
pour la promotion de la jeune fille et de la femme, pour travailler
ensemble, mis en place par le gouvernement. Nous avons le souci de
soutenir
les actions du gouvernement
dans ce sens et veillons à ce que ces projets soient
réellement mis en place au profit de celles qui en ont le plus
besoin, dans la clarté, la bonne gouvernance et la justice.
3.6.3.
Au niveau de l’Eglise locale: justice et paix, prisons,
Caritas, CEB, mouvements....
Nos
congrégations ont chacune leur charisme qu’il est
essentiel de vivre en vérité, mais qui est en même
temps une richesse pour l’Eglise toute entière. Car nous
sommes au service de l’Eglise locale, et c’est l’évêque
qui est responsable de la mission et de toutes les activités
pastorales de son diocèse. C’est pourquoi, nous ne nous
limitons pas à nos “oeuvres”, mais selon nos
possibilités et dans le respect de ce que nous sommes, nous
participons aux activités de notre paroisse. A chaque personne
et à chaque communauté de se demander quel engagement
elle peut prendre, de préférence selon les trois lignes
d’action de notre commission : les plus pauvres, le
travail en secteur informel et les actions en lien avec les
différentes organisations privées et officielles de
notre société
3.6.3.1.Les
prisons
3.6.3.1.1.Les
aumôneries de prison ont beaucoup de mal à se mettre en
place. Nous en sommes tous responsables (Mat 25,38) , mais les
religieux doivent y avoir une place spécifique. Souvent on se
contente de venir dire la messe une fois par semaine...quand on le
fait !
3.6.3.1.2.Nous
chercherons à ce que ces aumôneries ne prennent pas en
charge seulement les chrétiens mais tous
les détenus.
Et qu’on ne se contente pas des prières, mais que l’on
cherche à répondre aux besoins de toute la personne,
qu’elle soit chrétienne ou non.
3.6.3.1.3.On
ne se contentera donc pas de venir porter des repas et de dire la
messe à Noël et à Pâques, même si cela
est une bonne chose, mais de former
des visiteurs de prisons
qui interviennent chaque semaine pour l’écoute à
tous les niveaux, et répondre aux différents besoins.
3.6.3.1.4.Pour
cela, nous soutiendrons la mise en place des différentes
commissions
proposées depuis longtemps pour l’aumônerie des
prisons, en y participant et en cherchant des personnes volontaires
compétentes pour s’y engager avec nous.
L’assistance
judiciaire
L’assistance
matérielle et socio-économique
L’assistance
spirituelle et la formation continue
La
formation professionnelle et la réinsertion
La
culture et la communication
La
commission santé
La
commission relations avec les familles
3.6.3.1.5.Nous
veillerons en particulier à la mise en place dans chaque
prison d’une véritable écoute
qui soit un accueil des détenus sans les culpabiliser ou
moraliser, cherchant au contraire à les aider à
prendre conscience de ce qu’ils ont fait, pour trouver une
autre façon de vivre. Et les moyens de sortir des difficultés
qu’ils ont connues.
Pour
aller plus loin, mon souhait est d'arriver à créer une
structure qui serait un prolongement des visiteurs de prisons, où
bénévoles et travailleurs sociaux salariés (ou
non) pourraient proposer un réel suivi durant et surtout après
la détention. Cette structure serait "le bras exécutant"
des différentes commissions. A terme, nous devrions
parvenir à la création de foyers de réinsertion.
3.6.3.1.6.Nous
aurons le souci des familles des détenus
pour les soutenir moralement, mais aussi les aider dans leurs besoins
matériels pour faire vivre la famille, pour payer le loyer,
assurer la scolarisation des enfants, etc.
3.6.3.1.7.Avec
l’aide de la Caritas et du PARI pour les détenus
étrangers, nous chercherons à offrir au détenu
la
possibilité de se former
dans différents domaines, à l’intérieur
même de la prison : alphabétisation, mise en place
d’ateliers artisanaux : électricité, petite
mécanique, menuiserie etc…, en fournissant le matériel
nécessaire pour cela. Pour que les prisonniers se prennent
vraiment en charge, on cherchera parmi les détenus ceux qui
sont compétents pour assurer cette formation, sans avoir
besoin de payer des gens qui viennent de l’extérieur.
3.6.3.1.8.
Nous nous mettrons en lien avec la
direction de chaque prison,
et l’administration
pénitentiaire.
Pas seulement pour s’assurer du bon fonctionnement de ces
ateliers et pour les autres actions qui seront menées, mais
pour contribuer à la réflexion qui est menée
actuellement sur les prisons. Et surtout pour la recherche d’une
nouvelle organisation et de formes différentes de peines qui
soient plus éducatives et humaines. En partageant les
richesses de l’Evangile, de la miséricorde du Christ, de
la libération et de la réconciliation qu’Il nous
a apportées.
3.6.3.1.9.Nous
entrerons en contact régulier avec l’Observatoire
des prisons,
en particulier pour améliorer les conditions d’emprisonnement,
et pour aider à ce que les jugements soient assurés,
plus rapidement pour réduire les détentions
provisoires. Nous proposerons des peines plus éducatrices et
humanisantes que la détention systématique, en
intervenant pour cela auprès des juges que nous connaissons.
Pour cela nous mettrons en relation nos commissions Justice et Paix
avec l’Observatoire des prisons. On sera en contact régulier
avec l’Observatoire des prions, en particulier pour améliorer
les conditions d’emprisonnement et pour que les jugements
soient faits plus rapidement pour réduire les détentions
provisoires et chercher des peines plus éducatrices et
humanisantes. Pour cela on mettra en relation nos commissions Justice
et Paix avec l’Observatoire des prisons.
3.6.3.1.10.
Nous aurons un souci particulier pour le
retour en famille
des détenus, en maintenant les liens avec leurs familles grâce
aux différents moyens de communication disponibles, de
préparer leur réinsertion en lien avec les paroisses et
les communautés religieuses d’origine, et en
coordination avec l’administration pénitentiaire, en
particulier avec les greffiers.
3.6.3.1.11.Nous
chercherons, avec l’administration de la prison, à
favoriser
la participation des détenus à la bonne marche de la
prison. Par
exemple, comme cela a été fait au Camp Pénal,
par des rencontres régulières entre administration,
personnel pénitentiaire et chefs de chambres pour
responsabiliser les détenus, dans le respect de leur dignité
et selon leurs capacités.
3.6.3.1.12.
De même, nous proposerons des rencontres
des différentes ONG et associations
qui interviennent dans chaque prison, sous la supervision des
responsables des prisons.
3.6.3.1.13.
Il y a trop de problèmes avec les avocats qui disparaissent
après avoir encaissé l’argent des familles des
détenus. A partir de nos connaissances et relations, nous
chercherons des
avocats engagés et sérieux
pour prendre en charge de manière suivie et responsable les
détenus qui en ont le plus besoin. Et si possible de prendre
en charge gratuitement l’un ou l’autre détenu plus
démuni, et qui ont plus besoin de défense.
3.6.3.1.14.
A chaque fois que cela est possible, nous chercherons à se
faire rencontrer les coupables avec leurs victimes pour un
pardon et une réconciliation
(justice réparatrice)
3.6.3.1.15.
Nous soutiendrons les chrétiens et les CEB pour mener une
sensibilisation dans les quartiers, pour éviter
d’aller tout de suite au tribunal
et de faire condamner les gens, mais de chercher la réconciliation
dans les
commissariats et les gendarmeries, les maisons de justice et les
autres lieux où cela peut se faire
3.6.3.1.16.
Partout où nous sommes, nous chercherons à lutter
contre les violences
et à mener une véritable éducation à la
paix. Nous orienterons les femmes et jeunes filles victimes de
violences vers les boutiques de droit.
3.6.3.1.17.
Avec
les différentes sources vives de la société,
nous chercherons à agir
sur les causes
qui entraînent les hommes et les femmes en prison : vol,
viols, drogue, prostitution, avortements, violences de toutes sortes.
3.6.3.2.la
Caritas
3.6.3.2.1.La
Caritas existe dans nos diocèses et il est absolument
nécessaire d’en respecter
ses orientations et son fonctionnement,
que ce soit au niveau diocésain ou paroissial.
3.6.3.2.2.Il
est essentiel de soutenir
ses projets et d’y participer. Mais au
cours de notre 1° rencontre, nous avons relevé un certain
nombre de choses
3.6.3.2.3
.Les temps forts et les recherches de fonds sont importants
(journées Caritas, Repas de Gala…), mais nous avons la
responsabilité de faire qu’ils soient bien compris et
suivis d’actions concrètes. Et d’aller plus loin.
Comme l’a dit le pape François : »
Que votre fierté réside toujours dans votre volonté
de remonter aux causes des pauvretés,
pour chercher à les supprimer : l’effort pour
prévenir la marginalisation, pour influer sur les mécanismes
qui génèrent l’injustice, pour agir contre toutes
les structures de péché. Il s’agit, dans ce but,
d’éduquer les personnes et les groupes à des
styles de vie conscients, de sorte que tous se sentent vraiment
responsables de tous. Et ceci à partir des paroisses :
telle est l’œuvre précieuse et capillaire des
Caritas paroissiales, qu’il faut continuer de diffuser et de
multiplier sur le territoire…Face aux défis et aux
contradictions de notre temps, la Caritas a la tâche difficile
mais fondamentale de faire en sorte que le service caritatif devienne
un engagement de chacun de nous, c’est-à-dire que la
communauté chrétienne tout entière
devienne sujet de la charité ». 21 avril 2016,
au Congrès de la Caritas des diocèses italiens.
3.6.3.2.4.Il
faut dépasser l’aumône et l'aide matérielle.
Nos Caritas paroissiales se contentent trop souvent de distributions
de nourriture et d’habits, sans chercher à lancer des
petits projets économiques à partir des
capacités des gens. Cela demande alors de
leur offrir une formation et les moyens minimums pour assurer ces
actions qui leur permettront de vivre. Nous pouvons nous engager avec
des personnes compétentes de la paroisse pour lancer cette
idée et assurer cette formation de base dans les différents
secteurs de la vie économique et sociale. Et offrir ensuite un
suivi pour les personnes qui commencent à travailler par
eux-mêmes. C’est cela leur dignité. La façon
de travailler du PARI, Programme d’action pour les réfugiés
et les émigrés, nous semble exemplaire et il serait
important de s’en inspirer.
3.6.3.2.5.Que
faire pour que la Caritas rejoigne vraiment les plus pauvres
(les plus fatigués) de la société, comme nous le
demande le document des Nations Unies dans ses objectifs de
développement (ODD). Voir aussi «
les principes directeurs sur l’extrême pauvreté et
les droits de l’homme » adoptés aux Nations Unies
le 27/09/2012, qui ont beaucoup de peine à être mis en
pratique. Et que nous ne connaissons peut-être même pas.
3.6.3.2.6.Ceux
qui s’adressent à la Caritas ont encore un peu de force
et de volonté pour s'en sortir. Mais la Caritas ne rejoint pas
les plus pauvres, ceux
qui vivent dans l’extrême pauvreté.
Ceux qui se cachent parce qu’ils ont honte d’eux-mêmes.
Parce qu’ils ont été trop souvent rejetés
et humiliés, et qu’ils sont complètement
découragés. Ils ont besoin de trouver confiance et
espoir. Le premier problème, c’est de découvrir
ces personnes découragées qui n'ont plus de famille, ni
de réseau de solidarité.
3.6.3.2.7.Pour
cela, il est nécessaire de travailler
avec d’autres organisations et le gouvernement
comme le mouvement ATD/Quart Monde (Aide à Toute Détresse),
lancé par le père Wresinsky.
D’abord pour célébrer ensemble la journée
mondiale du refus de la misère lancée par l’ONU.
ATD/Quart Monde a mis en place une Fédération pour le
soutien aux personnes vivant dans l’extrême misère,
et pour travailler avec les différents ministères, afin
qu’ils prennent en compte cette question. La Caritas a
participé au lancement de cette Fédération.
3.6.3.2.8.Le
pape François a demandé à chaque paroisse de
célébrer le dimanche des pauvres. Nous n’en avons
pas entendu parler dans le diocèse cette année. Que
faisons-nous de l’appel du Pape Paul 6 au moment du Concile
Vatican 2, il y a plus de 50 ans déjà, de nous engager
pour le développement
de tout l’homme et de tous les hommes. Et
de l’engagement pour les pauvres demandé sans cesse par
le Pape François.
3.6.3.3.
Les commissions Justice, Paix
Le
Concile VATICAN II a souhaité « la
création d’un organisme de l’Eglise Universelle,
chargé d’inciter la communauté catholique à
promouvoir l’essor des régions pauvres et la justice
sociale entre les nations”. Donc
JUSTICE/PAIX est un vœu de l’Eglise Universelle. Son but
est de mettre la doctrine sociale de l’Eglise. La tâche
première est l’étude
en vue de l’action.
Pour cela il faut partir de la base, des faits vécus dans nos
familles, quartiers, lieux de travail…. Et y réfléchir
à partir de l’Evangile, de l’enseignement du Pape
et des évêques, et des analyses sociales de la société.,
pour y apporter la Justice, la Paix et le Respect de la Création.
LA
JUSTICE :
Nous devons nous intéresser aux questions sociales (former les
consciences), au monde du travail, à la vie internationale, au
développement en général, spécialement au
développement social ; encourager la réflexion sur
l’évolution des systèmes économiques et
financers, examiner les problèmes liés à
l’environnement (respect… ex. opérations set
setal ) et à l’utilisation responsable des ressources
terrestres (s’engager dans le combat du développement et
la bonne utilisation des ressources minières, pétrole,
agricoles et autres), dénoncer les cas d’injustice et
aider les personnes qui en sont victime à les faire réparer… ;
LA
PAIX : Nous
sommes chargés de promouvoir la PAIX autour de nous par tous
les moyens à notre disposition et tous les niveaux, étudier
les questions touchant à la guerre, le désarmement, la
violence sous ses diverse formes…. mais surtout cultiver la
paix autour de nous, favoriser la réconciliation, être à
l’écoute des autres…
Les
DROITS DE L’HOMME : d’abord
faire connaître aux hommes leurs droits élémentaires
mais aussi leur devoirs, amener les dirigeants à respecter et
faire respecter la dignité de la personne humaine créée
à l’image de Dieu (Par exemple par la pastorale des
prisons), inviter les chrétiens à s’engager dans
la politique…
Que
faire ? D’abord nous former sérieusement à la
Doctrine sociale de l’Eglise.
Ouvrir
nos yeux et notre coeur pour connaître les souffrances et les
difficultés de ceux qui nous entourent, spécialement
les plus faibles
Parler
ensemble pour mieux connaître les injustices autour de nous, et
chercher ensemble comment agir sur leurs causes.
Chercher
à mieux
comprendre comment fonctionne notre société, et les
forces obscures qui y sont à l’oeuvre
Participer
à la commission Justice et Paix de notre paroisse. Si elle
n’existe pas, aider à la mettre en place.
Lire
les documents de notre pape François, et mettre en pratique
ses discours et interventions
3.6.3.4.
L’INTEGRITE DE LA CREATION
Dans
l’encyclique Laudato si ! (loué
sois-tu !) le pape indique un objectif : « Miser
sur un autre style de vie ». Et indique la tâche de
l’éducation : « éduquer à
l’alliance entre l’humanité et l’environnement ».
Une éducation qui implique une « conversion
écologique », qui apporte « joie »
et « paix ». Le pape parle « d’amour »
à la fois « civil » et « politique ».
Il explique avec force qu’on ne peut pas aimer les pauvres sans
respecter la Création, et inversement.
Cela
nous demande d’étudier profondément et de
méditer, personnellement et en communauté, cette
encyclique.
Ensuite
d’en faire connaître les points essentiels aux personnes
qui nous entourent, et dans les groupes auxquels nous participons
De
veiller à son application concrète. Par exemple, nous
enseignons l’hygiène aux élèves dans nos
écoles. Mais ils ne mettent pas en pratique ce que nous leur
enseignons à la maison ou dans le quartier, même pas à
l’école!
Le
pape François nous demande de vivre une vie simple pour ne pas
épuiser la terre. Qu’est-ce que cela veut dire ?
D’abord, c’est de garder la terre propre, et donc de la
respecter : ne pas jeter nos ordures n’importe où, ni
nos eaux sales. Sinon, les moustiques vont se développer. Il y
aura de plus en plus de paludisme, et de plus en plus d’enfants
et de bébés qui vont mourir. Qu’est ce qui nous
empêche de tenir notre cour propre ?
Ce
sont les arbres qui prennent le carbone et purifient l’air. Et
qui font venir la pluie. Même en ville, qu’est ce qui
nous empêche de planter un ou deux arbres, si nous avons une
cour ?
Respecter
la création, c’est aussi mener une vie simple. Nous
l’avons vu au moment des fêtes de Noël : il y a trop
de gaspillage, et trop de nourriture qu’on jette. Il y a aussi
des gens qui ont trop de chaussures et trop d’habits, plus que
ce dont ils ont besoin. Tout cela épuise et fatigue la terre
pour rien, et c’est un manque de respect pour ce que Dieu nous
a donné. Il est donc important de limiter notre consommation.
En
ville, il devient pratiquement impossible de circuler. Il y a sans
arrêt des bouchons. Et des voitures en mauvais état ou
qui sont trop vieilles, et qui rejettent beaucoup de fumée. Et
donc beaucoup de saletés dans l’air que nous respirons.
Il y a trop de bouchons, parce qu’il y a trop de gens qui se
déplacent tout seuls dans leur voiture, alors qu’il y a
des transports en commun. Et si tu as une voiture, au moins
transporte les gens qui sont dans ton quartier, et qui partent au
même endroit au travail. A l’aller comme au retour. C’est
ce qu’on appelle le co-voiturage. C’est à la fois
le signe d’un partage et un signe d’amitié. C’est
aussi une manière de réduire la pollution de l’air.
On
a aussi voté une loi contre le tabac. Et une loi contre les
sacs plastiques qui durent une centaine d’année sans
pourrir, qui remplissent les océans et qui tuent les poissons.
Et aussi nos animaux quand ils les mangent et qu’ils s’en
étouffent. Mais on continue d’utiliser les sacs
plastiques. Et on continue à fumer sans rien changer. A quoi
cela sert de voter des lois, si on ne le met pas en pratique ? Et
c’est à chaque citoyen de le faire, sans attendre le
président ou les députes.
Dans
notre mer il y a de moins en moins de poissons. Les pêcheurs
n’ont plus de quoi vivre. Les femmes qui préparent les
poissons n’ont plus de travail. Les habitants manquent de bonne
nourriture et de protéines. C’est tout le monde qui
souffre. Il y a bien la possibilité de faire des étangs,
et d’élever les poissons à l’intérieur
du pays, la pisciculture. Mais il faut le temps pour mettre tout cela
en place. Il faut surtout lutter contre le pillage de nos fonds
marins : empêcher les bateaux étrangers de venir pêcher
avec des kilomètres de filet jusqu’au bord de nos côtes
pendant la nuit. Et de détruire tous les poissons aussi bien
les grands que les petits qui ne pourront jamais grandir.
En
brousse, il n’y a plus d’animaux, parce qu’on les a
tous tués, même les petits. Même les femelles qui
étaient grosses (enceintes). Il faut arrêter de tuer
n’importe comment.
Le
respect de la nature, c’est bien sûr mettre en pratique
l’accord de la COP 21 des Nations Unies (ONU) à Paris.
Et les autres COP qui ont suivi au Maroc et en Pologne. C’est
changer les lois et les accords, en particulier pour le pétrole
et pour les mines. Mais cela dépend aussi de chacun d’entre
nous, dans la vie de chaque jour.
Dans
son message du 1° janvier 2019, journée internationale de
la paix, le Pape François rapporte ces paroles de Jésus.
: «
Dans toutes les maisons où vous entrerez, dites d’abord
: paix à cette maison » (Luc
10,5). La maison dont parle Jésus c’est chaque famille,
chaque communauté, chaque pays. C’est aussi notre maison
commune, la terre où Dieu nous a mis pour vivre, et dont nous
devons prendre soin avec respect. C’est ce que veut le pape
pour toutes les maisons : la paix sur la terre. «
La paix avec soi-même.. La paix avec l’autre, l’ami,
le pauvre, l’étranger et celui qui souffre. En osant les
rencontrer et les écouter. Et la paix avec la création.
En redécouvrant la grandeur de Dieu. Et la part de
responsabilité qui revient à chacun de nous, en tant
qu’habitant du monde, citoyen et acteur de l’avenir
» (N° 7)
3.6.3.5.
Les autres organisations de l’Eglise locale:
CEB,
femmes catholiques, mouvements, CPJ et amicales, chorales et groupes
de prière chacun dans son domaine... On choisira de préférence
un engagement dans les CEB, les mouvements d’action catholique,
la Caritas et la commission Justice et Paix. De préférence
aux groupes de prière, aux chorales et aux groupes de liturgie
qui n’ont pas de peine à trouver du monde. Mais nous
garderons aussi le contrat avec ces derniers groupes pour les rendre
attentifs eux aussi aux plus pauvres, en leur sein ou autour d’eux
dans le quartier, aux études ou au travail.
3.6.4.
Avec les gens des autres religions
Notre
référence c’est Jésus Christ
qui a aimé et aidé tous les hommes, quelle que soit
leur religion, qui a annoncé l’Evangile qui est pour
tous, et qui est mort pour tous. Plusieurs fois Jésus traverse
le lac de Génésareth, Il va à Tyr et Sidon, Il
part dans la Décapole, des régions païennes (Marc
7,31). Il annonce clairement : « Ils
viendront du Levant et du Couchant pour prendre place à table,
au repas du Royaume » (Luc 13,29). Le
Royaume de Dieu est ouvert à tous les hommes. Et en tant que
religieux, nous sommes au service du Royaume, pas seulement au
service de l’Eglise. Jésus a même donné le
Samaritain en exemple de charité (Luc 10,30). Il y avait
beaucoup de veuves en Israël, mais c’est à la veuve
de Sarepta que Dieu a envoyé le prophète Elie (Luc
4,26). Il a admiré la foi de la Cananéenne, une femme
païenne, et lui a dit : « Femme,
ta foi est grande » (Marc 7,26). Il
n’a pas hésité à donner le Centurion
Romain en exemple : un étranger et un païen. Et plus
que cela, un officier de l’armée romaine, un
colonisateur, en disant : « Je
n’ai pas trouvé une telle foi en Israël »
(Mat 8,10).
Et lorsque nous recevons la communion, le corps du Christ Lui-même,
c’est cette prière d’un païen que nous
reprenons : « Seigneur,
je ne suis pas digne que tu viennes chez moi….. »
Qu’est-ce
que cela veut dire pour nos relations, et notre engagement avec les
gens des autres religions. D’abord nous prions les uns pour
les autres. Nous ne cherchons pas seulement la tolérance (nous
supporter), mais un vrai dialogue. Non pas en discutant de religion,
car cela risque souvent d’amener à des incompréhensions,
et même des disputes. Mais en cherchant un
dialogue de vie,
c’est-à-dire en agissant ensemble au service du pays et
au service des plus faibles. Lorsque nous agissons ensemble, nous
nous encourageons les uns les autres à faire le bien. Et
alors, nous sommes amenés à partager nos motivations,
et à expliquer pourquoi nous agissons de cette manière.
Ce sera alors un vrai dialogue, où chacun pourra accueillir
les valeurs de l’autre, et ce qui le fait vivre.
C’est
en agissant ensemble, que nous aiderons aussi nos frères et
nos sœurs musulmans à s’engager
davantage
dans le domaine social, sans se limiter à la prière, à
l’aumône et à la pratique de leur religion. Et à
se mettre au service des plus petits.
Concrètement,
cela nous demande de connaître
l’imam de notre quartier, de connaître les associations
islamiques des femmes et des jeunes, et de mener des actions
communes. Nous
cherchons à avoir les meilleures relations possibles avec nos
voisins, ceux avec qui nous travaillons et tous ceux des autres
religions avec qui nous sommes en contact. Nous cherchons à
mieux les connaître et à partager leurs soucis, leurs
souffrances et leurs espoirs. Nous veillons à établir
des relations les plus amicales et les plus profondes possibles. Et à
nous entraider dans la vie de chaque jour, par nos conversations
amicales, nos soutiens réciproques, mais aussi notre
témoignage de vie: “ sel
de la terre, lumière du monde et levain dans la pâte”
(Mat 5,12-15 et 13,33).
Nous
n’oublions pas non plus la religion traditionnelle,
que nos ancêtres nous ont transmise, et qui nous marque encore
profondément, que nous soyons chrétiens ou musulmans.
Nous cherchons à mieux connaître nos traditions, pour en
garder les valeurs, en cherchant comment les vivre aujourd’hui
d’une manière adaptée, dans le monde moderne.
Comme le Christ qui était un vrai juif, qui respectait ses
traditions et qui pratiquait sa religion, tout en les transformant
par le ferment de l’Evangile. Nous cherchons à vivre
l’Evangile en vérité, en particulier dans les
moments importants de la vie : dans les rites de naissance,
d’initiation (l’adolescence), du mariage traditionnel, de
la maladie, du décès, des levées de deuil,
l’héritage… en cherchant une véritable
inculturation, et en commençant d’abord dans notre
propre famille. Et dans la CEB et les autres groupes où nous
sommes engagés. Après y avoir réfléchi en
communauté.
3.6.5.
Au niveau de nos quartiers et de nos communes
Connaître
notre quartier
et les gens avec qui nous vivons. Entrer en relation avec le chef de
quartier, et participer aux actions menées: aménagement
du quartier, opérations Set Setal...
Avoir
des contacts avec la police et la gendarmerie pour prendre la défense
des personnes arrêtées à chaque fois que
nécessaire. Suivre l’action des maisons de justice, pour
réconcilier les gens, au lieu d’aller au tribunal et des
boutiques de droit pour lutter contre les violences faites aux
femmes, rencontrer des avocats (femmes juristes) et leur donner les
moyens de vivre en lançant une petite activité
économique.
Nous
intéresser et soutenir les actions des “badièni
gokh” (marraines de quartier) et autres personnes qui y
interviennent.
Collaborer
avec les ONG, associations et organisations qui agissent dans notre
quartier, et les aider à se mettre vraiment au service des
plus nécessiteux : formation des jeunes, formation des femmes
et petits projets économiques: transformation des produits et
petit élevage, alphabétisation, santé,
régulation des naissances....
Chercher
à rendre ces organisations attentives aux plus pauvres et à
les responsabiliser.
Agir
avec elles pour plus de clarté (bonne gouvernance) et lutter
contre la corruption et les détournements d’argent à
la base, en défendant les plus exploités.
Aider
les CEB à s’engager dans le quartier avec tous, au
profit des plus fatigués.
Encourager
nos amicales de jeunes à travailler avec les ASC (Associations
Socio Culturelles) du quartier. Et les ouvrir aux jeunes qui ont le
plus de besoin: les chemins, ceux qui n’ont pas été
à l’école, les petits métiers...et pas
seulement pour organiser des soirées dansantes, et des matches
de foot-ball qui se terminent en bagarres.
Connaître
le maire et les membres du conseil municipal
Nous
tenir au courant des décisions du conseil municipal (tout le
monde a
le droit d’y participer),
Chercher
à connaître le maire et les conseillers municipaux, et
leur parler des problèmes des plus pauvres et des
marginalisés,
Les
pousser à connaître et à soutenir les petites
actions menées dans le secteur informel,
Participer
à la mise en place et au bon fonctionnement de la CMU
(Couverture Médicale Universelle),
Voir
comment les décisions sociales du gouvernement sont réellement
mises en oeuvre, et comment elles rejoignent réellement ceux
qui en ont le plus besoin: césariennes
gratuites, soins gratuits pour les enfants de 0 à 5 ans, carte
d’égalité des chances por les handicapés,
Plan Sésame pour les personnes âgées.
S’assurer
que les droits des personnes sont respectés, en particulier
ceux des personnes qui ont de la peine à être reconnues.
Par exemple les droits à la pension de retraite des veuves,
les droits des apprentis et des employées de maison
(mbindaan), les conditions d’emploi des bénévoles,
les droits des travailleurs en général en particulier
au moment des licenciements, l’inscription à l’IPRES,
à la caisse de retraite et aux allocations familiales, les
droits aux congés, etc...
Connaître
les responsables des différentes commissions de la
municipalité, en particulier la commission sociale, la
commission des femmes et la commission de la jeunesse.
Demander
aux associations catholiques de se faire inscrire dans les
commissions municipales, en particulier les femmes catholiques et la
CPJ (Coordination des Jeunes et amicales),
Avoir
un représentant reconnu de la paroisse (Caritas, Justice et
Paix) auprès de chacune des communes,
3.6.6.
Au niveau de la société
Avoir
la nouvelle carte d’identité
Nous
former pour les élections ( connaître les candidats et
leurs programmes...) et voter
Participer
à la formation et à l’engagement des citoyens
dans nos paroisses et nos communes,
Nous
renseigner sur l’Acte 3 de la décentralisation et les
conditions de son application:
Déjà
le 22-3- 1996 a été lancé l’acte 2 de la
Décentralisation, qui donnait aux communes 9
domaines de compétence
(le droit de diriger les choses)
1)
– L’organisation et l'utilisation du domaine privé
de l'Etat, du domaine public et du domaine national (les terrains).
2)
-L'Environnement et l’organisation des ressources naturelles
(les richesses de la nature)
3)
- La santé, la population et l'action sociale
4)
- La jeunesse, les sports et les loisirs
5)
- La culture
6)
-L'éducation (l’enseignement), l'alphabétisation,
l’utilisation des langues nationales et la formation
professionnelle (apprendre un métier)
7)
- La planification (prévoir et organiser les choses à
faire)
8)
- L'aménagement du territoire (l’organisation de la
commune)
9)
- L'urbanisme et l'habitat (la construction des maisons)
La
deuxième phase de l’Acte 3 de la décentralisation
verra émerger de nouveaux
pôles territoriaux intégrant
des régions et des départements.
Suivre
l’évolution des décisions administratives et
leurs conséquences sur la vie des populations (droit foncier,
expropriations et dédommagements...).
Être
en contact avec des personnes ressources qui peuvent nous éclairer
et nous soutenir dans nos actions en faveur des plus pauvres (“les
nécessiteux les plus fatigués”): avocats,
juristes, hommes de lois...
Chercher
à connaître des syndicalistes et nous tenir au courant
de leurs actions
Nous
former au niveau politique, et aider les petits de la société
à se former pour qu’ils puissent participer à la
vie de la nation
3.6.7.
Au niveau mondial
Développer
la dimension internationale de nos congrégations, grâce
à nos communautés établies dans les autres pays.
Nous tenir au courant de ce qu’elles font et les aider à
s’engager toujours davantage auprès des plus pauvres
Rendre
les ONG internationales et les organisations des Nations Unies
présentes au Sénégal plus soucieuses des plus
faibles et des plus nécessiteux
Travailler
à la mise en pratique de la déclaration des Droits de
l’Homme dans les différents secteurs de la vie, au
profit des petits de la société.
Nous
chercherons à travailler avec les ONG humanitaires et de
développement, la société civile et les autres
organisations attentives aux personnes qui en ont le plus besoin:
ATD/Quart Monde, Amnesty International.....
Mettre
en pratique les Principes Directeurs de l’ONU :” Faire
des Droits de l’Homme une réalité pour les
personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté”
L’extrême pauvreté. Qu’est-ce que
c’est ? Il y a des gens qui se cachent. Ils
n’ont plus de courage, parce qu’ils ont été
trop souvent humiliés et rejetés. Ils n’ont plus
confiance en eux-mêmes. Même s’ils sont malades,
ils ont honte d’aller se faire soigner, et ils n’ont pas
d’argent pour cela. Ils n’osent pas aller à la
mairie parce qu’ils ont été trop souvent méprisés
et renvoyés. Ils ont peur d’inscrire leurs enfants à
l’école car on se moquera d’eux parce qu’ils
sont trop pauvres. D’ailleurs ces enfants n’ont pas le
temps d’aller à l‘école, ils doivent se
débrouiller eux-mêmes pour trouver à manger. Ils
expliquent : « Quand on est pauvre, on n’a pas
de pouvoir, on est exclus et rejeté. La misère c'est
l'angoisse permanente. Dans l'angoisse on se perd. Tout le monde à
droit au sourire. Un réseau social c'est une richesse
inestimable, tu as besoin d'humain. Quelqu'un qui vit l'extrême
pauvreté il manque de matériel et de ressources
humaines ». Ces gens avec leurs familles se trouvent ainsi
entraînés dans un cycle sans fin : une maison inondée
par les eaux, un manque de nourriture, des problèmes de santé,
tout cela les empêche de travailler et de s’en sortir.
Cela est une très grande violence et une violation des droits
humains. Il est donc absolument nécessaire de faire quelque
chose. Il ne s’agit pas seulement d’aider ces personnes
les plus écrasées et rejetées de notre société,
mais d’abord de les écouter pour comprendre un peu leurs
problèmes et leur mentalité. Ensuite, devenir amis pour
qu’ils retrouvent le courage de s’en sortir. Puis leur
permettre de se prendre eux-mêmes en mains d’une
façon responsable, en leur apportant les moyens nécessaires
pour cela. Leur donner la parole et une place pour participer
activement aux programmes de lutte contre la pauvreté. Au lieu
de venir vers eux avec des projets tout faits qui tombent d’en
haut et qui les laissent entièrement passifs et inactifs. Ils
ont besoin de trouver confiance et espoir. Le premier problème,
c’est de découvrir ces personnes découragées
qui n'ont plus de famille, ni de réseau de solidarité.
Pour cela, nous pouvons travailler en particulier avec le mouvement
ATD/Quart Monde (Aide à Toute Détresse). Et à la
journée mondiale du refus de la misère. Une rencontre a
été organisée par le mouvement ATD/Quart-Monde
sur le thème : « Extrême pauvreté et droits
de l’homme ». A cette rencontre étaient invités
des représentants des différents ministères et
d’un certain nombre d’ONG, y compris la Caritas. Le but
était de travailler « les principes directeurs sur
l’extrême pauvreté et les droits de l’homme
» adoptés aux Nations Unies le 27/09/2012, mais qui ont
de la peine à être mis en pratique. Car un certain
nombre de gouvernements et d’ONG ont le souci des plus pauvres
et mettent en place pour les aider des projets de développement.
Mais on s’est aperçu que ces projets ne rejoignent pas
les gens qui vivent dans l’extrême pauvreté (les
plus fatigués dans la société). Est-ce
qu’il n’y a pas là un appel et une place pour nous
?
Participer
à la mise en place des 17 ODD des Nations Unies : La
dignité pour tous d’ici 2030. Les
ODD (Objectifs
de Développement Durable) demandent
des mesures spécifiques pour soutenir des groupes sociaux les
plus faibles: femmes, enfants et peuples indigènes.
Ils doivent accéder à des services sociaux et à
la protection sociale, à une éducation scolaire, à
la propriété foncière et à des crédits…
Il faut donner une attention spéciale à
des groupes humains menacés par des événements
climatiques extrêmes et des catastrophes naturelles.
La loi doit permettre aux pauvres plus d’égalité
de chances, les faire participer dans les décisions et les
protéger contre la discrimination. C’est un programme
universel (s’appliquant à tous les pays), axé sur
les êtres humains et ne laissant personne de côté.
A nous de vérifier que même les plus pauvres
bénéficient des différents droits. Voilà
un critère pertinent, que les chrétiens apprécient
: juger une politique publique par son impact sur les plus pauvres. .
par le rapport du secrétaire général de l’ONU:
: • dignité : en finir avec la pauvreté et
lutter contre les inégalités • êtres humains
: garantir à tous l’accès à la santé
et au savoir et donner toute leur place aux femmes et aux enfants •
prospérité : développer une économie
forte qui profite à tous et favorise le changement •
planète : protéger les écosystèmes dans
l’intérêt de toutes les sociétés et
des générations futures • justice : favoriser
l’édification de sociétés sûres
et pacifiques et la mise en place d’institutions solides
• partenariat : faire jouer la solidarité mondiale au
service du développement durable.
L’objectif d’éliminer
le trafic sexuel, le travail forcé et toutes
formes de violences et de torture contre les enfants est l’objectif
16 (sur la paix, la justice et les institutions)
Nous
devons aussi être très attentifs au nouveaux “droits”
avec un regard critique et évangélique. Par exemple, le
“droit” à l’avortement et à la
contraception, la santé de la reproduction pour les jeunes,
l’euthanasie, le mariage homosexuel, la Pma: en parler autour
de nous et faire réfléchir et agir les personnes
concernées.