4°
MARDI : Une spiritualité écologique
Parole
de Dieu : Luc 12,13-21
-Le
sixième chapitre de la lettre de François sur le
respect de la création parle
de l’éducation à
l’écologie. Le but, c’est
de faire l’alliance entre les hommes et
leur environnement, pour bien vivre à
l’aise, là où nous sommes. Il faut changer notre
façon de vivre, pour avoir la paix et la joie pour tous :
savoir aimer. Pas seulement faire l’aumône, mais aimer au
niveau de la société et de la politique.
Et aussi apprendre à penser aux autres, dans
les petites choses de notre vie. Par exemple,
ne pas gaspiller l’eau, ne pas jeter les verres et les sacs en
plastique sur la route, ne pas cracher n’importe où, ne
pas jeter nos ordures dans les caniveaux et les boucher.
Et
surtout, savoir nous limiter pour vivre une
vie simple, au lieu de vouloir toujours nous
montrer avec de beaux habits, de belles machines, des beaux
appareils, faire de grands repas et de grandes fêtes. Pour
cela, il faut apprendre à lutter contre
la publicité qui nous pousse à
dépenser, et à consommer de plus en plus (224).
Nous
n’agissons pas tout seul, personnellement, mais tous
ensemble. Il nous fait apprendre à
vivre et à travailler en communauté, avec tout le monde
(219).
Nous
nous demandons : Est-ce que nous
cherchons à vivre selon l’Evangile, ou bien à
nous montrer devant les autres, pour nous faire admirer ? Est-ce
que dans notre paroisse, dans nos CEB et dans nos mouvements, nous
travaillons vraiment pour le respect de la création ?
Est-ce que nous travaillons avec les autres citoyens, et les
différentes associations de nos quartiers et de nos mairies ?
Que faire pour cela ? Comment éduquer nos enfants et les
jeunes, à respecter la création ? Est-ce que nous
cherchons à suivre l’exemple de Marie, de Saint François
et des autres saints ? Est-ce que nous prions pour le respect de
la création ?
-Une
vie simple : Le Pape nous dit au n° 222 de sa
lettre sur la création : « Notre foi nous enseigne, ce
qu’est une vie réussie et de qualité. Et
comment faire connaître Dieu d’une manière
prophétique. C’est de goûter les choses de la vie
dans la joie et la paix, mais sans chercher à avoir toujours
plus. C’est ce que nous enseignent aussi la Bible et les autres
religions. Chercher à manger toujours plus, et à avoir
toujours davantage de choses, cela ferme le cœur. Cela nous
empêche de goûter les bonnes choses, et les bons moments
de la vie… La foi chrétienne nous propose de grandir
avec peu de choses (la sobriété), d’apprendre à
être heureux avec de petites choses, à être simple
pour aimer ce qui est petit, et pour dire merci à Dieu pour la
vie qu’Il nous donne. Sans nous attacher à ce que nous
avons. Et sans être tristes, de ce que nous n’avons pas.
Pour cela, il ne faut pas chercher à avoir de plus en plus de
choses, ou de plaisir ». Jésus disait : « Heureux
ceux qui acceptent leur pauvreté dans leur cœur, le
Royaume de Dieu est à eux ».
Nous nous
demandons : Est-ce que nous savons nous contenter de
ce que nous avons, sans chercher à avoir de plus en plus de
choses ? Est-ce que nous cherchons à mener une vie simple ?
Ou bien est-ce que trop souvent, nous ne cherchons pas à nous
montrer devant les autres ? Est-ce que nous ne faisons pas trop de
gaspillage, et n’avons pas trop de choses inutiles ? Comment
apprendre à limiter nos dépenses, en particulier dans
nos fêtes chrétiennes : les fêtes patronales, les
baptêmes, les premières communions, les mariages et
aussi les enterrements ? Où trouver le courage de changer ?
-Deux
conversions à faire : 219 - Pour changer
notre façon de vivre dans le monde, nous devons reconnaître
nos erreurs, nos péchés, nos mauvaises habitudes et nos
manques de courage. Nous devons changer notre cœur.
Comme le disent les évêques d’Australie : «
Regardons notre vie. Reconnaissons que nous avons péché
contre la création de Dieu, par nos mauvaises actions et nos
manques de force pour agir. Nous devons nous convertir, et changer
notre cœur (219). Il ne suffit pas que chacun change
personnellement, il faut répondre aux problèmes de la
société par des actions communes.
(220) Nous voulons
protéger la terre avec tendresse. Cela demande de savoir dire
merci, de chercher la gratuité au lieu de toujours penser à
notre intérêt, de reconnaître le monde comme un
cadeau d’amour de Dieu notre Père. Il faut se
rappeler, que nous ne sommes pas séparés des autres
créatures du monde. Nous formons avec tout ce qui vit sur la
terre, et tous les êtres de l’univers, une belle
communion universelle. Nous voulons faire grandir les qualités
que Dieu nous a données, chercher avec joie des façons
nouvelles de vivre, et lutter contre les problèmes du monde,
en nous donnant à Dieu « comme un sacrifice vivant,
saint et agréable » (Romains 12, 1). Si l’homme
est plus grand que les autres créatures, ce n’est pas
pour chercher sa gloire personnelle. Ni pour commander au monde, sans
penser aux conséquences. Mais au contraire, pour prendre nos
responsabilités qui viennent de notre foi.
Nous nous
demandons : Est-ce que nous savons reconnaître,
que nous nous conduisons mal envers la création, que Dieu nous
a donnée par amour ? Est-ce que nous sommes prêts à
changer nos façons de vivre ? Sommes-nous décidés
à travailler ensemble, pour changer notre société
? Comment lutter pour le respect de la création, avec courage,
dans la joie et dans la foi ? Comment comprenons-nous ces mots du
Pape : la gratitude (dire merci) et la gratuité (ne pas
chercher son intérêt) ? Croyons-nous vraiment que
nous formons avec tous les êtres de l’univers, une
communion universelle, qui crée un monde nouveau, et qui rend
heureux ? Nous demandons au Saint Esprit de nous éclairer
pour cela.
-Une seule
humanité : 228 : « Protéger la
nature, cela nous demande de vivre ensemble, dans la communion. Jésus
nous a rappelé, que nous avons Dieu comme Père de tous,
ce qui fait de nous des frères. L’amour entre frères
est gratuit. Cela ne peut pas être une récompense,
de ce que nous faisons pour eux. C’est pourquoi, c’est
possible d’aimer, même nos ennemis. C’est avec la
même gratuité, que nous devons aimer et accepter le
vent, le soleil ou les nuages ou les pluies, même si nous
ne pouvons pas les commander. C’est cela être frères
de toute la création.
Nous nous
demandons : Je me mets sous le regard
d’amour du Seigneur, qui veut que tous les hommes soient sauvés
et connaissent le bonheur d’une vie réconciliée.
Je lui offre ce qui, dans ma vie, casse la relation à
l’environnement et aux autres
229 – Nous
avons besoin les uns des autres. Nous sommes responsables des autres,
et du monde. C’est pour cela que ça vaut la peine d’être
bons et honnêtes. Depuis trop longtemps nous avons rejetés
le bien, la bonté, la foi et l’honnêteté.
Cela a fini par nous opposer les uns aux autres, chacun cherchant son
propre intérêt. Cela entraîne de nouvelles
formes de méchanceté et de violence. Cela nous
empêche de protéger notre environnement. Comment
est-ce que je réagis à cette parole ? Ai-je le souci de
travailler en union, voire en communion, avec d’autres ? Je
relis le récit de la Pentecôte (Ac 2,1-13) et demande la
grâce d’accueillir l’Esprit Saint avec d’autres.
230 –
L’exemple de Sainte Thérèse nous demande
de pratiquer la petite voie de l’amour : avoir des bonnes
paroles, sourire, faire des gestes de paix et d’amitié.
Pour arrêter d’être méchant, et de profiter
des autres, en pensant seulement à nous-mêmes. Nous
nous demandons : Si nous sommes vraiment tous frères,
quelles conséquences en tirer pour notre vie en société,
et avec toute la terre ? Pour nous, qu’est-ce que la gratuité
(ne pas chercher de récompense dans ce que nous faisons) ?
Quels moyens prendre pour marcher sur le chemin du bien, de la bonté,
de la foi et de l’honnêteté, que nous demande le
Pape ? C’est l’amour du Christ qui nous fait aimer les
autres. Comment mieux vivre l’amour, dans les petites choses de
la vie, à l’exemple de Sainte Thérèse.
Prière du
Pape François, pour les hommes du monde entier, pour le
respect de la création (n°246) : Dieu
Tout-Puissant, Tu es présent dans tout l’univers et dans
la plus petite de tes créatures. Toi qui entoures de ta
tendresse tout ce qui existe, fais descendre sur nous, la force de
ton amour, pour que nous protégions la vie et la beauté.
Remplis-nous de paix, pour que nous vivions comme des frères
et sœurs, sans faire de mal à personne. Ô Dieu des
pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés, et les
oubliés de cette terre, qui ont tellement de valeur à
tes yeux. Guéris nos vies, pour que nous soyons des
protecteurs du monde, au lieu de le casser. Pour que nous semions la
beauté et non la pollution, ni la destruction. Touche les
cœurs de ceux qui cherchent seulement l’argent, sans
penser à la terre, ni aux pauvres. Apprends-nous à
connaître la valeur de chaque chose, et à les regarder
avec admiration. Apprends-nous que nous sommes profondément
unis à toutes les créatures, sur notre chemin vers ta
lumière infinie. Merci parce que tu es avec nous tous les
jours. Soutiens-nous, nous t’en prions, dans notre lutte pour
la justice, l’amour et la paix.
ECOLOGIE 4 –
Débat 1) Que
faire pour l’environnement et protéger la terre ?
Le Pape ne répond
pas par des solutions techniques, des moyens, des machines. Pour lui,
la première solution c’est d’avoir
une spiritualité écologique.
Non pas seulement une réponse technique et scientifique, mais
changer notre esprit, notre mentalité, et aussi notre façon
de penser et de vivre en nous appuyant sur un idéal. Et pour
des croyants, sur Dieu.
2) Qu’est-ce
que la spiritualité ?
La première
chose c’est la
foi et à la prière.
Deuxièmement,
l’amour
: aimer les hommes et toute la création. Dieu a fait alliance
avec toute la création : d’abord, quand Il a créé
le monde. Ensuite, après le péché des hommes et
le déluge, quand Il a fait alliance avec Noé. Pas
seulement avec Noé et sa famille, mais avec tous les animaux,
et même toutes les choses de la terre. Le signe qu’Il a
donné pour cela, c’est l’arc-en-ciel.
L’amour pour
les hommes, ce n’est pas seulement faire l’aumône.
C’est nous engager pour créer un monde et une société,
où tout le monde aura sa place, sera respecté et aura
les moyens de vivre. Pour les nécessiteux, il ne s’agit
pas seulement de leur faire l’aumône, ou de leur donner
de l’argent. Mais d’abord de leur
faire comprendre leur dignité,
pour qu’ils croient qu’ils sont capables de faire quelque
chose par eux-mêmes. Ensuite, leur donner
la formation
dont ils ont besoin. Enfin les
moyens
pour travailler par eux-mêmes, au lieu d’être
toujours des assistés et des mendiants.
Au n° 228, le
Pape François nous explique comment vivre cet amour : «
Protéger
la nature nous demande de vivre ensemble, dans la communion…
Jésus nous rappelle que nous sommes tous frères et
soeurs, parce que Dieu est notre Père à tous ».
Au Sénégal, on dit : nous sommes tous fils d’Adam.
C’est pourquoi, nous
agissons avec tous ceux qui nous entourent.
Comme le dit encore le Pape : « c’est
ce que nous enseigne la Bible, mais aussi les autres religions ».
Est-ce que nous ne sommes pas souvent trop timides, pour parler de
Dieu ? Et pour partager notre foi ? Il ne s’agit pas de
parler sans arrêt de Jésus Christ, mais de partager avec
les autres les valeurs de l’Evangile, pour construire ensemble
le Royaume de Dieu sur la terre.
Aimer les hommes,
c’est travailler avec tous et aimer
la société.
Pour nous chrétiens cela nous demande de nous engager
davantage, dans notre commune et dans notre quartier. Et d’être
à l’aise, avec l’argent et avec la politique. Nous
retrouvons là toute la dimension optimiste et positive du pape
François dans cette lettre. Il ne s’agit pas de se
priver, de faire des pénitences ou des sacrifices, mais «
d’avoir
la paix et la joie pour tous».
N.B. Nous ne pouvons
pas tous être de grands politiciens, mais nous pouvons tous
faire quelque chose dans la société, là
où nous vivons,
à notre niveau, dans le quartier : rencontrer les chefs de
quartier, les marraines de quartier ‘(badieni gox), l’imam,
les organisations, ONG et associations qui interviennent, les groupes
locaux : ASC, associations culturelles…etc.
Cette spiritualité
écologique, on la vit dans
les petites choses,
comme nous le demandera Jésus à la fin du monde
(Matthieu 25, 31-45) : «
Donner à manger à ceux qui ont faim, rendre leur
dignité à ceux qui sont nus, visiter les prisonniers et
soutenir leurs familles, encourager et soutenir les malades,
accueillir les étrangers »
etc. C’est donc tout un état d’esprit que nous
devons avoir, pour penser aux autres.
Mais aussi pour
nous-mêmes, accepter
de vivre plus simplement.
Il s’agit d’être plus (faire grandir notre personne
et nos qualités), et non pas d’avoir plus (d’argent,
de choses, etc.). Cela nous demande donc de résister à
la publicité, au commerce, à la société
de consommation, aux fêtes, etc. (n° 224), et toute cette
action, nous la menons évidemment ensemble. D’abord en
communauté chrétienne (CEB). Ensuite vivre en paix
avec les hommes, en commençant par nos voisins de quartier et
nos amis. Nous nous sommes demandé aussi comment Marie a vécu
l’écologie. Voici certaines choses que nous nous sommes
dites.
3) Marie et la
création.
-Le Pape nous dit
que l’on ne peut pas séparer le respect de la création,
et le respect des pauvres. Marie faisait partie de ces pauvres.
C’était une femme sainte, sans doute analphabète,
méprisée et humiliée par les gens de la ville et
les riches. Nathanaël dit à Philippe en parlant de Jésus,
Fils de Marie : qu’est-ce qui peut sortir de bon de Nazareth ?
Marie
a accepté cette pauvreté avec courage,
par exemple pour venir à pied de Nazareth jusqu’à
Bethleem, alors qu’elle était enceinte et prête
d’accoucher : toute une semaine, en marchant dans la
montagne pour éviter les soldats romains présents sur
les grandes routes, et qui faisaient souffrir le peuple colonisé.
Ensuite, elle a accepté de ne pas avoir de place, à la
maison de passage. D’accoucher dans une grotte, un trou dans la
terre. Et de coucher son nouveau-né, le Fils de Dieu et le
Sauveur des hommes, dans une caisse où on donnait à
manger aux animaux. Et malgré tout, elle a accueilli les
bergers, avec joie, amour et simplicité : des gens
pauvres eux aussi.
-Son
exemple nous encourage à
vivre une vie simple. L’exemple
et la prière de Marie (241) qui a pris soin du monde, comme
Elle a pris soin de Jésus, nous entraîne. Et aussi
l’exemple de Saint Joseph. Pour
marcher sur cette route avec courage et bonté. Et pour prendre
soin de ce monde, que Dieu nous a donné (242).
-Changer nos façons
de vivre nous demande aussi des
efforts. Comme
Marie pour aller à travers la montagne, de Nazareth à
Aïn Karim, chez sa cousine Elisabeth. Cela nous demande de ne
pas vivre comme tout le monde, et de ne pas avoir peur d’être
montré du doigt et critiqué. Comme Marie n’a pas
eu peur de se tenir debout au pied de la croix, quand on la montrait
en disant : « c’est elle la mère du condamné
à mort ».
-« Regarder
la création et les hommes, avec amour ».
Marie
a vécu cet amour
tout au long de sa vie. Ce n’est pas l’ange Gabriel qui
lui a dit, d’aller aider sa vieille cousine Elisabeth, qui
était enceinte. C’est elle-même qui y a pensé,
dans son cœur. Ce n’est pas le jeune marié à
Cana, qui lui a dit qu’il n’y avait plus de vin. Elle l’a
remarqué elle-même. C’est cet amour que nous
voulons avoir envers les personnes, mais aussi envers les choses de
la création.
-Marie
était très travailleuse,
dans le respect de la création. Quand l’ange Gabriel
vient lui demander au nom de Dieu, d’être la mère
du Sauveur des hommes, il la trouve au travail à la maison.
Elle vivait en paix avec les autres femmes du village, allant puiser
de l’eau au puits ensemble. Et s’entraidant dans le
travail.
-Dans l’Evangile,
dans ses paraboles, Jésus nous enseigne la Parole de Dieu à
partir de la création,: la graine, la semence, l’arbre,
l’eau, la vigne etc… Et aussi à partir du travail
des hommes : le semeur, le paysan, le berger, la femme qui met de la
levure dans sa pâte, et celle qui a perdu sa pièce
d’argent. C’est Marie
qui a enseigné le
travail, le respect de la création et la vie simple à
son fils Jésus. Ensemble, avec Joseph, son mari.
-C’est très
important d’éduquer
nos enfants et
les jeunes, à la spiritualité écologique:
c’est-à-dire à la foi, au respect de la création
et au respect des hommes. Marie a vécu dans la foi. Elle a
offert à Dieu son Fils Jésus nouveau-né, au
Temple, le 8ème jour (Luc 2,22-38). Elle l’a refait
quand son Fils a eu 12 ans, et qu’il est resté au temple
de Jérusalem, sans même comprendre ce qu’il lui
disait (Luc 2.40-52). C’est elle, avec Joseph son mari, qui a
permis à Jésus « de
grandir, d’être fort, et d’être rempli de la
sagesse et de la grâce de Dieu…. Et de grandir en
sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les
hommes »
(Luc 2, 40+52)
-La lutte pour
l’écologie nous demande d’agir ensemble, en
écoutant ce que l’Esprit Saint
nous dit dans notre cœur. Comme Marie a su rassembler les
apôtres, qui avaient peur et qui s’étaient enfuis,
pour accueillir ensemble le Saint Esprit, le jour de la Pentecôte.
4) la
spiritualité spiritaine :
A côté
des autres spiritualités dans l’Eglise (dominicaine,
franciscaine, ignacienne, thérésienne…) : être
unis au Saint Esprit dans toute notre vie (l’union pratique),
et nous laisser conduire par Lui. Dès le premier verset de la
Bible (Genèse 1,1), on nous dit que l’Esprit de Dieu
planait au-dessus des eaux, sur toute la création. C’est
le même Esprit qui a conduit et éclairé les
prophètes. C’est par l’Esprit Saint, que Marie est
devenue enceinte. Le même Esprit est descendu sur Jésus,
au moment de son baptême. Et le jour de la Transfiguration,
quand Jésus a été rempli de la lumière de
son Père. Quand l’Esprit Saint est descendu sur les
apôtres le jour de la Pentecôte, il est venu dans le vent
et dans le feu : des choses de la création. Comme déjà
Moïse, quand il a reçu les 10 commandements, et accueilli
l’Alliance de Dieu pour son peuple. Ou comme le prophète
Elie.
C’est
l’Esprit Saint qui nous conduit dans toute notre vie.
C’est Lui qui nous apprend à aimer ensemble, la création
et nos frères les hommes. Nous chantons souvent : «
O
Seigneur envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre ».
Et nous continuons « O
Seigneur, que mon âme te bénisse, car Tu es bon».
DIEU EST BON. Mais aussi toute la création et tous les
hommes : « Et
Dieu vit que cela était bon – très bon »
(Gen 1). Et Saint Pierre nous dit : « nous
attendons des cieux nouveaux, mais aussi une
terre nouvelle,
où la justice habitera »
(Is 65,17-25+66,22. 2° Pierre 3,13).
5) une
vie simple.
Nous avons ensuite
expliqué le n° 222, à partir de la feuille
distribuée : Pour nous, qu’est-ce qu’une vie
simple ? Et surtout qu’est-ce qu’une vie réussie
? Est-ce seulement avoir beaucoup de diplômes, et une bonne
place ? Avoir une belle maison, une belle voiture, beaucoup d’habits
et de chaussures ? En ce moment dans notre pays, on parle
beaucoup du plan pour un Sénégal émergent (PSE).
Mais quelle
émergence
? Qu’est-ce que l’émergence, aux yeux de Dieu ?
Est-ce que nous ne cherchons pas une émergence surtout
matérielle : faire des grandes réalisations, plus
ou moins utiles, mais qui ne font pas mieux vivre le peuple. Comme
des grands bâtiments, et de grandes autoroutes. Et aussi
augmenter le produit intérieur brut. Mais en même temps
que le produit intérieur brut augmente au Sénégal,
le nombre de pauvres augmente aussi. Parce que ces richesses ne sont
pas distribuées avec justice, et pour le bien de tous. Elles
sont récupérées par ceux qui sont déjà
les plus riches. Et le pays se retrouve parmi les 25 pays les plus
pauvres de la terre !
Nos écoles
catholiques veulent être des écoles d’excellence.
Mais quelle
excellence ?
Est-ce qu’il suffit d’avoir 99 % de résultats aux
examens, pour cela ? Quelle éducation donnons-nous à
nos élèves, pour qu’ils tiennent leur place dans
la société ? Quelle place donnons-nous aux plus
pauvres ? Pas seulement pour leur permettre de faire des études,
mais pour être respectés et grandir dans la dignité.
Ce n’est pas seulement une question de charité, c’est
notre foi elle-même qui est en jeu. Comme le dit le Pape
François : « Notre
foi nous enseigne, ce qu’est une vie réussie et de
qualité ».
Mais pour cela, il nous faut avoir le courage, de résister à
la mentalité, et à l’état d’esprit
qui nous entourent « pour
faire connaître Dieu d’une manière prophétique
» (222)
Il ne s’agit
pas de nous abaisser et de nous écraser. Ni de refuser les
plaisirs de la vie, comme on le reproche souvent aux chrétiens.
Au contraire. Le Pape François nous dit : «
Chercher à manger toujours plus et avoir davantage de choses,
cela ferme le cœur. Cela nous empêche de goûter les
bonnes choses et les bons moments de la vie. » La
foi chrétienne ne nous écrase pas, au contraire,
« elle nous propose de grandir avec peu de choses (la
sobriété). Et d’apprendre à être
heureux avec de petites choses
».
Est-ce que cela ne nous demande pas de changer en profondeur, la
façon dont nous vivons notre foi : d’une façon
souvent trop triste et trop négative, et d’une façon
trop moralisante.
« Notre
foi nous demande d’être simple, pour aimer
ce qui est petit
». Est-ce que nous aimons vraiment ce qui est petit ? Les
choses de la création, mais aussi les petits de la société.
Il y a des façons de faire l’aumône et d’aider
les gens, qui les abaissent et qui les humilient. « Sans
être tristes de ce que nous n’avons pas
» : il y a trop d’envie et de jalousie, dans nos
familles, dans nos écoles, dans nos lieux de travail et dans
toute la vie de la société. Cela conduit non seulement
à la méchanceté, mais aussi au maraboutage, et
jusqu’à la sorcellerie. L’individualisme
et l’égoïsme
grandissent dans nos sociétés modernes. Comment lutter
contre cela ?
La prière :
«
Dire
merci à Dieu, pour la vie qu’Il nous donne ».
Comment prions-nous ? ? Est-ce que nos prières ne sont pas
parfois trop tristes ? Est-ce que nous ne prions pas surtout pour
demander, plus que pour dire
merci
à Dieu ? Savons-nous dire aussi merci pour les bonnes choses,
que nos frères et nos sœurs font autour de nous ?
2)- LA
CONVERSION
Tout ce que nous
avons dit, demande la conversion. Mais là encore, dans
la simplicité, la paix et aussi la joie.
Se convertir, ce n’est pas se faire souffrir, ni faire des
pénitences. Se convertir cela veut dire se retourner, pour
changer de route : changer d’idéal et d’objectif
dans la vie. Rappelons-nous les quatre objectifs de notre Plan
d’Action Pastoral : la communion, la sanctification, le
témoignage et le service.
La conversion, c’est
nous
retourner vers Dieu,
qui est le but de toute notre vie, et qui lui donne toute sa valeur.
Nous ne nous regardons pas nous-mêmes. Nous regardons Dieu, qui
nous accueille et nous transforme. Car c’est d’abord
notre cœur, qu’il faut changer. Pas seulement nos idées.
-1) Les
conversions à faire :
Reconnaître non seulement nos
erreurs, mais aussi nos péchés.
Car, par rapport à la création, nous nous sommes
trompés, sur ce qu’est un vrai développement.
Mais nous avons aussi péché, par notre manque d’amour
pour notre terre. C’est en reconnaissant cela, que nous
pourrons changer nos mauvaises habitudes. Et il faut absolument le
faire.
Mais pour cela il
nous faudra du
courage.
Le respect de la création, cela demande d’y voir clair,
d’être décidé, mais aussi de faire les
efforts nécessaires pour changer. Et agir
ensemble,
car le problème touche toute la planète. Le Pape cite
les évêques d’Australie. De notre côté,
nous relisons la lettre de nos évêques pour le carême
2013, sur le respect de la création.
Cette conversion,
nous ne la faisons pas avec tristesse, mais avec
tendresse.
En disant merci à Dieu, pour la lumière qu’Il
nous donne, et pour la chance de sauver notre terre. Nous le faisons
dans l’amour. Nous regardons notre terre, comme un cadeau de
Dieu. A ce moment-là, nous sommes capables de chercher la
gratuité et la sobriété. Pour vivre d’une
façon simple mais heureuse. Nous vivons cette conversion d’une
façon positive : comme une chose bonne pour nous, pour
tous les hommes, et pour toutes les créatures.
-Nous écoutons
le Saint Esprit et nous parlons avec les autres
«
pour faire grandir les qualités que Dieu nous a données,
et chercher de nouvelles façons de vivre… en prenant
nos responsabilités, qui viennent de notre foi
». Mais sommes-nous prêts, non seulement à changer
notre façon de vivre, mais d’abord la façon dont
nous vivons notre
foi
« pour
vivre dans la gratitude et la gratuité, dans une belle
communion universelle, avec tous les êtres de l’univers
».
Dans cette action pour l’environnement, nous ne cherchons pas
notre propre intérêt, car « l ‘amour est
gratuit ». Nous avons relu à ce sujet, 1ère aux
Corinthiens 13, 4-8.
Nous accueillons
ce que la création nous apporte, et nous enseigne. Le Pape
François donne cet exemple : « Nous
acceptons le vent, le soleil, les nuages et la pluie comme ils
viennent, parce que nous ne pouvons pas les commander. Nous devons
aussi accepter nos frères, tels qu’ils sont, sans
vouloir les commander
». Jésus nous a dit d’aimer même nos
ennemis. Non seulement nous protégeons la terre, mais nous
accueillons tout ce qu’elle nous enseigne « pour
être frères et sœurs de toute la création
».
-La conversion,
c’est aussi changer les mauvaises façons de penser et de
vivre.
Par exemple, changer nos idées sur
le progrès et le développement.
Nous avons cherché un progrès matériel, en
voulant augmenter de plus en plus, ce que nous produisons. Et cela a
cassé et tué la terre. Nous avons cru que la science
allait nous donner une solution à tous nos problèmes.
Il nous faut faire une véritable révolution culturelle,
dans ce domaine : l’argent, la science, les techniques et les
machines ne suffiront pas, pour trouver une solution à la
souffrance et à la destruction de la terre. Le Pape François
nous dit : « Il
manque à l’homme d’aujourd’hui une morale
solide, une vraie culture (une civilisation), et une spiritualité
(une vie de l’esprit), pour limiter nos désirs. Et être
clairs dans notre vie, en sachant abandonner certaines choses
».
Les pays riches et
les sociétés développées vivent au-dessus
de leurs moyens. Ils utilisent plus, que ce que la terre peut
produire. Il faut arrêter cela. Et pour nous les pays pauvres,
il faut laisser ce désir de vivre comme les pays riches. Sinon
ce sera la mort de la terre entière. A nous d’être
plus intelligents, et plus courageux qu’eux ! Il nous faut
chercher
une autre façon de vivre.
Les sociétés occidentales ne peuvent plus être
nos modèles. Il nous faut lutter contre la soif de l’argent,
qui entraîne la corruption et la pollution. Et qui, non
seulement fait souffrir les pauvres, mais tue le pays tout entier.
Même chez nous, ceux qui ont le pouvoir, et ceux qui
travaillent dans les entreprises et les banques étrangères,
ils reçoivent des salaires honteux, parce que beaucoup trop
élevés. Alors que leurs frères et sœurs
meurent de faim, et de pauvreté. Il y a aussi les lutteurs qui
demandent des millions, pour un seul match. Les artistes et les
sportifs qui reçoivent des maisons et des gros chèques.
En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas accepter cela.
-2) Par rapport à
la création,
l’homme ne doit pas se conduire comme un patron, qui utilise et
gaspille tout, sans réfléchir. Il doit se conduire
comme un gérant et un ami de la terre, qui la protège
et se conduit d’une manière responsable : quelqu’un
qui devra rendre compte de la terre, que Dieu lui a donnée. Il
nous faut apprendre à économiser, pour ne pas tuer la
terre. Et ne plus gaspiller l’énergie: l’eau et
les robinets qu’on laisse couler ; l’électricité
et les lampes, les radios, les télévisions et les
appareils qu’on laisse allumés etc. Utiliser les
transports publics, au lieu de voyager tout seul dans sa voiture. Ce
qui entraîne non seulement la pollution, mais les bouchons et
les dépenses inutiles d’énergie. Même quand
il fait froid, comme en ce moment, on continue à allumer les
climatiseurs et les ventilateurs pour rien. On allume la lumière
même en plein jour, etc… Le Pape nous dit : «
L’humanité de l’époque post industrielle
(le 20ème siècle) sera sans doute regardée,
comme celle qui a le plus manqué à ses responsabilités.
Espérons que l’humanité du début du 21ème
siècle (nous) pourra être reconnue dans l’histoire,
comme le siècle qui a pris ses responsabilités avec
générosité
».
Nos vœux de
cette année sont les suivants
: «
Depuis le commencement du monde, mais surtout depuis que Jésus
s’est fait homme, le Christ travaille en secret dans toute la
nature. Il a regardé avec ses yeux humains plein d’admiration,
les fleurs des champs et les oiseaux. Et maintenant ils sont remplis
de sa lumière »
Nous avons
tiré quelques conclusions de nos quatre rencontres :
* C’est
possible de faire quelque chose, chacun à son niveau.
* Nous voulons
commencer à vivre avec un autre esprit.
* Nous allons
continuer à travailler cette lettre du Pape.
* Nous allons
commencer par faire des efforts personnels, pour changer notre propre
façon de vivre.
* Nous voulons
lutter contre la pollution des esprits, et pas seulement celle de
l’air.
* Nous serons plus
attentifs à notre environnement, et nous en parlerons avec les
autres.
* On ne peut pas
respecter la nature, si on ne respecte pas les pauvres et
inversement.
* Nous allons former les enfants et les jeunes dans ce sens…..