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du P. Armel Duteil

SESSION DE FORMATION DE DIACRE ET JEUNES PRETRES (11-12 Avril 2016)

INTRODUCTION/ Dans la logique de la formation continue, la province organise chaque année des sessions, souvent après la retraite annuelle spiritaine, pour les stagiaires et jeunes prêtres et diacres. Cette année cette session a regroupé les jeunes prêtres et diacres des communautés de Gabu, Bissau, Koundara, Kipé, Boffa, Nouaktchott, Kédougou, Richard Toll, Yoff, et Philosophat, autour du père Armel. Ce dernier nous a proposé quatre questionnaires pour la journée de lundi. Même chose pour le mardi. Ainsi pour le lundi nous avons réfléchi sur les points suivants :

  1. LES ACTIVITES PASTORALES

Chaque participant a parlé de ce qu’il fait en paroisse. Il est ressorti que toutes les paroisses ont beaucoup d’activités. Entre autre activités, nous avons : l’accompagnement des CEB, des mouvements d’action Catholique, des groupements, des femmes catholiques, des groupes du Renouveau, des jeunes, des chorales, de la famille, des émigrés, la catéchèse, l’animation vocationnelle, les foyers, les internats, les émissions à la radio locale, la pastorale des malades, les aumôneries, la prison,…

Suite à ces échanges fructueux, il a été constaté que la plupart des paroisses que nous tenons font de la pastorale classique :….. Mais dans cette pastorale, il a été signalé, l’importance de la programmation, de l’organisation, de l’accompagnement, du travail en groupe, de la collaboration avec l’équipe pastorale et les fidèles laics, de l’apprentissage de la langue locale, de la formation éducative élargie (enfants de la rue, aumôneries…). Aussi, le groupe a remarqué que souvent les champs missionnaires sont trop grands par rapport au nombre de pasteurs. Consequence : les stagiaires sont utilisés comme vicaires et parfois même comme bouche-trous. Ils sont surexploités, et cela nuit beaucoup à leur formation. Autres points importants par rapport à la pastorale, l’exhortation d’être disposé à aller vers les non-chrétiens et à s’engager en dehors de la paroisse dans la société civile. Et la nécessité de faire des projets d’autosuffisance (prise en charge de nous-mêmes). La nécessité d’avoir un groupe de justice et paix, de travailler à l’esprit de groupe (travail en commun avec les laïcs). Faire de telle sorte que les activités des mouvements et groupes particuliers ne passent pas avant celles de la paroisse (communion). Enfin le groupe pense qu’il est bon que notre vocation de religieux missionnaires donnent cette dimension à nos paroisses.

  1. LES POINTS POSITIFS ET LA JOIE MISSIONNAIRE

Parmi les points positifs soulevés, nous avons noté : le contact avec les jeunes, les media, les mouvements d’action catholique, les rencontres, l’être avec, les visites, l’annonce de la Bonne Nouvelle en campagne dans les villages, la visite des écoles de brousses, la diversité, l’esprit de service, l’animation des chorales, l’accueil des familles, le contact avec le milieu enseignant, l’internat, les aumôneries, la visite des malades, les travaux des groupements feminies, les célébrations, la pastorale, la caritas, la visite des prisons, l’accueil, le partage des activités, la volonté des paroissiens d’aller de l’avant, l’éducation des enfants, la diversité d’expérience dans l’Eglise, les invitations des paroissiens, la joie de servir, la spontanéité des fidèles, le sourire des malades et des fidèles, leur attention et leurs motivations, le fait de vivre en communauté, l’organisation pastorale, le partage des idées avec les autres, le dialogue interreligieux, la joie d’être prêtre, la confiance des confrères, le travail des anciens, la collaboration avec le clergé diocésain, la diversité des activités.

Constats : dans l’ensemble, toutes les communautés vivent d’une manière ou d’une autre une relative joie. C’est pourquoi le groupe veut que chaque communauté essaie de maintenir cette joie qui souvent aide à faire une bonne pastorale. Pour que les paroisses retrouvent la joie et la paix, grâce à la joie de nos communautés religieuses. Ainsi donc nous sommes invités à voir le positif dans l’autre, pas seulement le mal et éviter de parler de nos differents aux paroissiens. Car comme dit le Pape François,dans la joie de l’Evangile : il est important d’être heureux. Mais pour nous religieux, cette joie commence dans la communauté.

Il a été aussi signalé l’importance de vivre dans l’esprit des anciens, et de profiter des opportunités que nous offrent les cultures des différents pays où nous travaillons, pour cultiver le dialogue et l’esprit de tolérance. Pour cela il est nécessaire d’être humain.

  1. PROBLEMES ET DIFFICULTES : SOLUTIONS CONCRETES

Partant de Rm 8,28-37, chaque participant a soulevé quelques difficultés dues d’une part au manque d’entente dans les communautés et avec les agents pastoraux et d’autre part du manque de programmation des activités pastorales, de collaboration, d’engagement, de régularité dans les réunions des agents pastoraux, de moyens et d’initiatives. Mais aussi le fait de la diversité des langues et coutumes, de l’action des sectes, de l’étendue du champ pastoral, les menaces des autres religions surtout dans les mariages….

Solutions : Comme solutions, nous avons proposé: la patience, le travail, le courage et la douceur. Aussi il a été signifié qu’il faut encourager les contrats avec les évêques et faire des projets d’autosuffisance. Au niveau pastoral, la collaboration avec les fidèles et l’Eglise locale est importante pour mieux découvrir les peuples vers lesquels nous sommes envoyés. Surtout connaitre les lieux, la langue et la culture. Car on ne peut évangéliser quelqu’un que dans sa culture. Il est nécessaire de partir des communautés de bases (CEB) pour établir les projets de la paroisse et d’être solidaires en communauté et en paroisse, pour bien programmer nos activités. Agir par rapport aux problèmes humains et établir la communion entre les fidèles, sans nous limiter aux sacrements et à la catéchèse, conformément aux 4 objectifs de notre 3° Plan d’Action Pastoral de l’Afrique de l’Ouest. Le témoignage, l’esprit du groupe et le service peuvent contribuer à l’harmonisation de nos paroisses. En ce qui concerne les stagiaires, il a été dit qu’il serait bon qu’ils apprennent à bien conduire une voiture.

-Nos propositions pour améliorer notre vie communautaire et religieuse : Pour améliorer notre vie communautaire et religieuse, il faut : manger ensemble, prier, travailler en groupe et éviter les préjugés. Aussi il faut prendre le temps d’observer et d’écouter, pour éviter de modeler les choses selon nos projets personnels. Respecter le projet communautaire et le reévaluer à chaque arrivée d’un nouveau membre. En cas de problème, oser se parler. Dans la vie quotidienne, se supporter mutuellement tout en semant une bonne ambiance en communauté et en paroisse. Tenir compte des anciens et être miséricordieux comme Dieu (Cf : notre retraite, et l’année de la Miséricorde).

4)COMMENT JE COMPRENDS NOTRE CHARISME SPIRITAIN DE RELIGIEUX MISSIONNAIRE ?

A cette question, multiples ont été les réactions. Mais ce qui resort comme point commun de toutes les réponses, c’est qu’on est religieux, pour être missionnaire. Donc il faut concilier docilité à la Règle de vie et témoignage missionnaire pour le bien des hommes. Mais il été constaté qu’aujourd’hui, notre charisme a tendance à disparaitre au profit de la pastorale classique. Donc il faut prendre le temps de faire le lien entre la communauté et la paroisse. Et vivre un réveil spirituel, comme notre équipe généralice nous le demande…



COMPTE RENDU DE LA DEUXIEME JOURNEE

Nous avons abordé et répondu à la question suivante :

I- Comment je me situe dans la PANO ? (Province Spiritaine de l’Afrique du Nord-Ouest)

Chaque confrère a été invité a donné sa réponse à cette question.

1- la raison de ma présence dans la PANO est de répondre à un besoin de la Congrégation. Je suis affecté dans la PANO, je dois prendre ma mission à cœur et je dois l’accomplir avec amour et passion. Je ne dois pas pour ce faire, imposer les réalités de ma circonscription d’origine dans ma circonscription d’affectation qui est la PANO. Il faut prendre à cœur le souci du provincial et de tout le conseil provincial.

2- Je me situe dans la PANO comme un spiritain

3- Dans la PANO, je me situe comme un missionnaire spiritain. Je suis comme un ambassadeur de la Tanzanie dans la PANO.

4- Ma présence dans la PANO s’inscrit dans le cadre de ma vocation, je suis missionnaire appelé à répondre positivement à la proposition de mes supérieurs : Aller en Mission en Afrique.

5- La congrégation doit garder toujours un esprit missionnaire, nous ne devons pas rester dans nos différentes circonscriptions d’origine, nous devons aller en mission dans d’autres circonscriptions. Un spiritain est appelé à aller vers tous les hommes.

6- Etre spiritain, ce n’est pas rester obligatoirement dans une paroisse. Et si l’on travaille en paroisse, en faire une paroisse vraiment missionnaire, ouverte à tous, avec le souci des plus pauvres, luttant pour la Justice, la Paix et le Respect de la Création, en amitié avec les gens des autres religions et engagé dans les quartiers ou les villages et la société civile, pour bien respecter notre charisme spiritain7- Père

7- La maturité d’une Eglise, c’est d’être missionnaire. Dans chaque mission, chacun doit se retrouver et avoir sa place.

8- Dans la PANO, je suis spiritain missionnaire. Je suis envoyé dans la PANO parce que je dois apporter ma pierre à l’édifice pour construire la PANO. C’est là que le Seigneur m’a appelé et envoyé.

9- Je me situe dans la PANO comme dans ma circonscription d’origine. Je suis appelé à donner le meilleur de moi pour le progrès et développement de la PANO.

II- Qu’est ce que je propose pour un meilleur fonctionnement de la PANO ?

1- Il revient au conseil provincial, de mettre en exergue certaines décisions du chapitre. La mission spiritaine ne s’arrête pas seulement au niveau des paroisses. Il faut s’engager dans une œuvre sociale ou une formation professionnelle, ou encore s’engager dans une ONG pour faire vivre sa communauté. Question : comment se prendre en charge ?

2- Il est facile de critiquer les anciens, nous oublions que le contexte actuel est différent de celui d’hier. Nous sommes invités à faire des critiques constructives. Mettons nous au travail car on ne construit pas un bon édifice en détruisant le fondement.

3- Dans la PANO, nous devons cultiver un esprit de fraternité. Bien accueillir les nouveaux venus. L’économe de la PANO doit faire le tour des communautés pour s’imprégner des réalités des communautés.

4- Dans la PANO, nous devons apprendre à se dire les vérités en face. Nous devons être honnêtes, vrais et sincères dans nos différentes communautés en particulier, et dans la PANO en général.

5- Nous devons détecter les problèmes majeurs de la PANO et proposer des solutions. Nous devons être honnêtes, nous ne devons pas cacher ni étouffer les problèmes de la PANO. Nous devons les faire sortir pour pouvoir les analyser et diagnostiquer les causes puis trouver les solutions.

6- Pour que la PANO marche en effet, il faut se débarrasser des préjugés et revêtir l’amour, un amour sincère. Ne pas parler en parabole ou en langage codé. Nous devons être clairs et précis dans nos propos c’est-à-dire allé droit au but dans nos propos et interventions. La manière dont nous parlons des autres n’est pas du tout chrétienne. Nous devons éviter de parler dans le dos des confrères. Nous devons pour ce faire, avoir le courage de parler des autres en face.

7- Par rapport à la PANO, il y a un problème qu’on doit résoudre. Il faut savoir que souvent nous ne travaillons pas ensemble. Nous devons donc être solidaires entre nous. Eviter les rumeurs Promouvoir la communication

8- Nous devons nous affirmer dans nos missions respectives. Nous ne devons pas nous plaindre sur la question du personnel dans la PANO car il y a à ma connaissance aucune province qui pmeut se suffire en termes de personnel. Le problème de personnel est un problème de toutes les provinces.

9- Le conseil provincial doit prendre du temps pour écouter les problèmes des confrères en mission, et proposer des solutions. Faire confiance aux confrères en Mission, les responsabiliser et leur donner la possibilité de monter des projets dans le cadre d’auto-prise en charge. Promouvoir justice et paix dans chaque communauté de la PANO.

10- Les membres du bureau de justice et paix et chaque confrère spiritain en mission, doit détecter les problèmes de justice et paix et du respect d’environnement dans nos différentes communautés.

11- Les membres du conseil provincial doivent repenser la formation des futurs prêtres spiritains. Diversifier notre formation en tenant compte des besoins de l’Eglise et de la société actuelle. Notre formation doit se faire : Dans le domaine de la santé, Les sciences sociales, Electricité et mécanique etc. …Pas seulement Théologie et philosophie

12- Dans la PANO, nous devons aller vers le pauvre matériel, moral et spirituel : aller vers lui avec respect, l’écouter avec amour et l’aider à faire ce qu’il a choisi li-même de faire mpour réussir sa vie, et non pas ce que nous avons décidé pour lui, à sa place.

Comme spiritains, nous avons un charisme et une spiritualité. Nous cherchons à les vivre dans l’Eglise et dans la société. Nous voulons promouvoir la Justice, la paix et l’intégrité de la Création. Entrer dans le projet des diocèses dans lesquels nous travaillons, tout en valorisant notre charisme spiritain. Nous insistons sur le témoignage et le respect de la dignité de la personne humaine.

Nous devons non seulement devenir saints, mais apprendre à sanctifier les autres. Nous pouvons aussi sanctifier les musulmans, en les aidant à mieux vivre leur.foi.



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