MARIE MERE DE LA MISERICORDE
Nous
avons terminé l’année de la miséricorde.
Mais les différentes œuvres de miséricorde n’ont
pas de fin. Regardons Marie, notre Mère, la mère de la
Miséricorde, Marie qui nous montre le chemin pour être
miséricordieux. Et pour cela, nous voudrions suivre simplement
ce que l’Evangile nous dit sur elle.
D’abord
en saint Luc au chapitre 1, au verset 35,
l’ange Gabriel dit à Marie « Le Saint Esprit
viendra sur Toi et la Puissance du Dieu Très Haut te couvrira
comme une ombre. C’est pour cela qu’on l’appellera
l’enfant qui doit naître : Saint et Fils de Dieu ».
Alors Marie dit : » Je suis la servante du Seigneur,
qu’il me soit fait comme tu le dis ». Nous
aussi nous voulons servir le Seigneur, nous voulons être
miséricordieux comme le Père. Mais nous savons bien que
par nos propres forces, nous ne pouvons pas vraiment être
miséricordieux.
Comment
être miséricordieux ?
C’est
en accueillant la Parole de Dieu comme Marie. Comme elle a accueilli
l’ange Gabriel, et comme elle a accepté ce que le Saint
Esprit voulait lui dire. C’est en
écoutant le Saint Esprit dans notre
cœur que nous recevrons la miséricorde de Dieu. Alors,
nous aurons la Lumière pour savoir comment être
miséricordieux et nous aurons la force d’aimer et d’être
miséricordieux envers nos frères. Et à ce
moment-là, nous serons remplis de la miséricorde de
Dieu. Et comme Marie, nous deviendrons miséricordieux envers
nos frères.
L’ange
Gabriel ajoute : « Elisabeth
ta parente attend elle-même un fils. Pourtant elle est très
âgée, et on disait qu’elle ne pouvait pas avoir
d’enfant. Maintenant elle en est à son sixième
mois ». Alors aussitôt,
Marie se met en route. Elle va aussi vite que possible dans une ville
des montagnes de Judée. Elle va rester trois mois auprès
d’Elisabeth, pour l’aider. Si comme Marie nous
accueillons le Saint Esprit, à ce moment-là nous
saurons aimer les autres.
L’Esprit nous conduira vers nos frères et vers nos
sœurs. Il nous rendra charitables, et pleins de miséricorde,
bons pour tous ceux qui ont besoin de nous.
Si
nous accueillons la miséricorde de Dieu, nous sommes remplis
de l’amour de Dieu. Nous chantons le Seigneur et disons
merci à Dieu. Car nous savons que si
nous faisons le bien et si nous sommes miséricordieux, c’est
grâce à Dieu et à son amour de Dieu. Alors, comme
Marie, nous pourrons chanter : « Mon
âme chante la grandeur du Seigneur. Mon cœur est rempli
de joie, à cause de Dieu mon Sauveur. Car Il a abaissé
son regard sur moi, sa petite servante. A partir de maintenant, les
hommes de tous les temps me diront Bienheureuse ».
Voilà ce que Dieu veut faire en nous dans sa miséricorde :
Nous remplir de son Esprit Saint, l’Esprit de Miséricorde.
Nous conduire vers nos frères qui sont dans le besoin. Et
ensuite dire merci à Dieu pour les bonnes choses que nous
avons faites. Ne pas en être fier, mais dire merci à
Dieu, comme Marie.
Que
faire pour être miséricordieux ?
Là
aussi regardons Marie. Luc nous le dit au chapitre 1 à partir
du verset 51. Etre miséricordieux c’est penser aux
pauvres et aux petits. Comme Marie le chante aussi dans son chant
d’action de grâce, le Magnificat : « Dieu
a fait de grandes actions par la force de son bras. Il a chassé
les gens orgueilleux, Il a renversé les chefs de leur trône,
Il a relevé les pauvres et les petits, Il a donné à
manger en abondance à ceux qui avaient faim, et Il a renvoyé
les riches les mains vides. Il est venu en aide à Israël
son serviteur. Il n’a pas oublié de montrer sa
miséricorde envers Abraham et tous ses descendants, pour
toujours. Comme Il l’a promis à nos ancêtres ».
Oui voilà ce que Dieu a fait : Il nourrit ceux qui ont
faim, Il relève les petits et les
pauvres, qui sont écrasés et qui sont humiliés.
Dieu ne nous abandonne jamais, Il se souvient de sa promesse. C’est
cela que Marie chante.
Et
cette promesse, Il l’a faite à Abraham et tous ses
descendants, comme Il l’avait promis à nos ancêtres.
Pas seulement les ancêtres d’Israël, mais aussi nos
ancêtres à nous. Dieu est miséricordieux envers
nous depuis toujours. Il est miséricordieux envers
tous les enfants d’Abraham, nous les
chrétiens, mais aussi les juifs et aussi tous nos frères
et nos sœurs musulmans qui sont autour de nous. Nous chantons
Dieu pour sa miséricorde, nous cherchons à être
miséricordieux comme eux.
Comment
Marie a-t-elle vécu cette miséricorde ?
Luc
nous le dit dans l’Evangile de l’enfance, quand Jésus
était petit, au chapitre 2. Marie vient d’accoucher et
elle a mis au monde le Sauveur. Les anges vont prévenir les
bergers. Ceux-ci disent : « allons
jusqu’à Bethléem, il faut que nous voyions ce qui
est arrivé, et que le Seigneur nous a fait connaître
par les anges. Ils se dépêchent d’y aller et ils
trouvent Marie, Joseph et le bébé couché dans
une caisse où les animaux viennent manger ».
Marie accueille les bergers avec joie.
Elle ne dit pas : ce sont des bergers, ce sont des voleurs, ce
sont des vagabonds, des gens qui dorment dehors. Comme parfois nous
le disons des enfants de la rue, des bergers d’aujourd’hui,
de tous ceux qui n’ont pas de maison, et des vagabonds. Marie,
elle, les accueille avec joie. Marie nous apprend à accueillir
tous ceux qui souffrent, tous ceux qui sont les petits de la société,
ceux qui sont humiliés, ceux qui sont rejetés, ceux qui
pour qui on n’a pas de respect.
Ensuite,
on nous dit : « Marie garde
tout cela dans son cœur ».
Elle réfléchit, elle y repense, elle prie Dieu. Pour
être miséricordieux comme Marie, nous devons penser
dans notre cœur. Non seulement penser à
la Parole de Dieu, à ce que Dieu nous a dit, mais penser aussi
à ce que nous vivons, à ce qui se passe dans la
société. Comme Marie a su accueillir les bergers qui
étaient humiliés et chassés, parce qu’elle
pensait dans son cœur. C’est à cause de cela
qu’elle a été miséricordieuse tout le long
de sa vie. C’est en pensant dans notre cœur à la
Parole de Dieu, en la méditant, et en sachant lire les signes
des temps, en regardant ce qui se passe autour de nous et en
accueillant les gens, que nous saurons être miséricordieux.
Donc
Jésus est né. Que fait Marie ? Elle va au Temple.
Mais elle ne va pas au Temple seule. Elle va au Temple avec Joseph.
C’est ensemble qu’ils portent l’Enfant Jésus
pour l’offrir à Dieu. Nous cherchons à être
miséricordieux comme Marie. Nous sommes miséricordieux
ensemble en couple, mari et femme, en
famille. Il ne suffit pas d’être moi-même
miséricordieux, je fais tout pour que notre famille toute
entière soit miséricordieuse, qu’elle soit
accueillante et qu’elle cherche le chemin de Dieu. Comme Joseph
était avec Marie, quand elle a accueilli les bergers. Et comme
ils ont été ensemble au Temple de Jérusalem pour
offrir l’Enfant Jésus, le Fils de Dieu, à son
Père le Sauveur, comme on nous le dit au verset 33 à 35
de Saint Luc au chapitre 2.
Le
père et la mère de Jésus retiennent les paroles
de Siméon qui dit : « Seigneur,
maintenant tu peux laisser ton serviteur mourir en paix. Car j’ai
vu de mes propres yeux ton Salut, le Sauveur que tu as préparé
pour tous les peuples. Il est la Lumière qui te fera connaître
aux nations du monde entier, et qui donnera la gloire à
Israël ». Jésus est
vraiment venu pour tous les peuples, Il vient sauver toutes les
nations. C’est pour cela que lorsque nous cherchons à
vivre la miséricorde, toujours et partout, pas seulement dans
notre famille. Nous cherchons aussi à faire grandir la
miséricorde dans notre société,
pour que notre peuple devienne un peuple miséricordieux, comme
le demande Siméon. Car souvent dans notre société
il n’y a pas de miséricorde. Ce sont les forts, les
puissants, les lutteurs, les soldats, les guerriers et on écrase
les petits. Comme Siméon, disons merci au Seigneur, qui a
préparé un Sauveur pour tous les peuples, et une
Lumière pour toutes les nations du monde. Faisons grandir la
miséricorde dans notre société, pour que tous
les hommes puissent devenir miséricordieux, tous ensemble. Et
que tous ceux qui sont tristes, qui pleurent, et qui sont fatigués
soient accueillis et encouragés. C’est tout cela que
Joseph et Marie vivent, quand ils vont au Temple pour offrir leur
Fils Jésus à Dieu.
Matthieu
dit au chapitre 2, verset 13 : » Quand
les savants qui sont venus adorer Jésus sont repartis, l’ange
du Seigneur apparaît à Joseph en rêve. Il lui
dit : « Lève-toi, prends l’enfant et sa
mère, fuis en Egypte. Reste là-bas jusqu’à
ce que je te dise de revenir, car Hérode cherche l’enfant
pour le tuer ». Nous nous
rappelons que Jésus a été un réfugié.
Marie et Joseph ont dû s’enfuir en Egypte avec leur
enfant, parce que le roi Hérode voulait les tuer. Si nous
aimons Marie et Joseph, si nous croyons en Jésus nous devons
obligatoirement aider les réfugiés, les migrants, les
étrangers, tous ceux qui sont obligés de quitter leur
pays parce qu’on veut les tuer, comme Hérode voulait
tuer Jésus. Nous ne pouvons pas aimer Jésus, si nous ne
sommes pas miséricordieux envers tous ceux qui ont quitté
leur pays. Ils sont nombreux au milieu de nous.
Jésus
enfant :
Marie
et Joseph ont éduqué leur fils Jésus à
Nazareth. Ils lui ont appris la miséricorde. Nous voulons
éduquer nos enfants dans la miséricorde.
Nous vivons la miséricorde en famille.
Nous apprenons à nos enfants à être
miséricordieux dans la foi, grâce à la prière.
Comme Marie et Joseph ont conduit Jésus au Temple de Jérusalem
en pélérinage, dès qu’Il a eu 12 ans.
Marie et Joseph priaient avec leur fils Jésus.
Jésus
est resté au Temple. Quand ses parents le retrouvent, Marie
est très étonnée. Elle est toute triste. Mais
elle est pleine de miséricorde pour son enfant. Elle ne lui
fait pas de reproches Et Joseph ne frappe pas l’Enfant Jésus.
Simplement ils lui disent : « mon
enfant pourquoi tu nous as fait cela ? Ton père et moi
nous étions très inquiets en te cherchant. Jésus
leur répond : « Pourquoi me cherchez-vous, ne
savez-vous pas que je dois être dans la maison de mon père
et de faire le travail de mon Père ? »
Nous ne comprenons pas toujours nos enfants. Nous avons des problèmes
avec eux. On nous dit que Marie et Joseph n’ont pas compris la
réponse de Jésus. Mais ils ont continué
à être bons avec lui. Déjà
au Temple, alors qu’ils l’ont cherché pendant
trois jours, dans la souffrance, la tristesse et la peur, ils lui
disent seulement : « pourquoi tu as fait cela ? »
C’est ainsi que nous devons éduquer nos enfants, dans la
miséricorde. Trop souvent nous sommes méchants avec les
enfants, nous sommes durs, nous les battons, nous leur faisons des
reproches. Ce n’est pas comme cela que nous allons les éduquer
à être miséricordieux. Ce n’est pas comme
cela que nos enfants seront bons avec les autres. Et pourtant nos
enfants, comme Jésus, sont appelés à faire le
travail de Dieu notre Père. Quel est ce travail ? C’est
justement d’être miséricordieux envers tous.
Envers nos enfants d’abord.
Maintenant
Jésus est grand, que va faire Marie ?
Elle
continue à être miséricordieuse bien sûr !
Saint Jean nous le raconte au chapitre 2. Il y a un mariage dans la
ville de Cana, en Galilée. La mère de Jésus est
là. On a aussi invité Jésus et ses disciples à
ce mariage. Marie regarde ce qui se passe. Et
quand elle voit qu’il ne reste plus de vin, elle dit à
Jésus : « ils
n’ont plus de vin ». Marie
est vraiment miséricordieuse. Pourquoi cela ? Parce
qu’elle fait attention aux gens.
Tous les autres gens qui étaient venus au mariage, ils
pensaient seulement à manger, à boire, à danser,
et à s’amuser. Marie elle regarde les travailleurs. Elle
voit qu’il n’y a plus de vin et elle est part vers Jésus.
Qu’est-ce que cela nous montre ?
D’abord
pour être miséricordieux, il nous faut ouvrir
nos yeux et nos oreilles. Des gens disent : »
je veux bien aider les autres, mais je n’ai vu personne que je
peux aider ». Parce qu’ils ne font pas attention aux
gens qui les entourent. Leurs yeux sont fermés, leurs oreilles
sont bouchées, leur cœur est fermé. Nous
demandons à Dieu de nous apprendre à faire attention à
ceux qui nous entourent, pour connaître leurs souffrances, voir
leurs problèmes : découvrir ceux qui sont tristes,
ceux qui sont seuls, ceux qui pleurent. A ce moment-là nous
pourrons les aider.
Nous
les aiderons de toutes nos forces, avec nos propres moyens. Mais nous
les conduirons aussi à Jésus, comme l’a fait
Marie. Marie voit qu’il n’y a plus de vin. Tout de suite
elle se tourne vers Jésus. Elle
Lui dit : ils n’ont plus de vin. « Et
elle dit aux serviteurs : faites tout ce qu’il vous
dira ». Etre miséricordieux
envers nos frères ce n’est pas seulement les aider
matériellement. Ce n’est pas seulement leur donner de
la nourriture, des médicaments, ou des habits. Bien sûr
c’est important, il faut le faire. Mais c’est surtout
les conduire à Jésus, et leur
faire connaître Jésus. Parce que c’est Jésus
qui peut vraiment nous sauver. Et nous soutenir dans toutes nos
difficultés et dans toutes nos souffrances, pour garder la
foi, la confiance et l’espérance. C’est cela être
miséricordieux : pas seulement donner à boire ou
donner de la nourriture ; mais dire à nos frères :
faites tout ce que Jésus vous dit, faites tout ce que Jésus
a fait et tout ce qu’il vous demande. C’est cela la
vraie miséricorde, apprendre à nos frères et à
nos sœurs à aller vers Jésus, qui nous rend
miséricordieux.
Cela
se fait dans la vie de tous les jours, comme
l’a fait Marie à Nazareth. Marie est la mère du
Sauveur. Pourtant quand Jésus est parti annoncer l’Evangile,
Marie ne l’a pas suivi. Elle n’a pas fait de miracles,
elle n’a pas fait de grands discours. Comment est-elle devenue
la mère de la miséricorde ? C’est dans la
vie de chaque jour, à Nazareth : en allant puiser de
l’eau au puits avec ses voisines, en parlant ensemble, en
s’aidant dans le travail, en échangeant des idées,
en se conseillant. Pour être miséricordieux, Dieu ne
nous demande pas de faire de grandes choses. Il nous demande d’être
bons envers les autres, dans les petites choses de chaque jour, dans
notre vie ordinaire. A ce moment-là, nous vivons l’amour
et la miséricorde de Dieu. Nous apportons la paix à
ceux qui nous entourent, comme Marie a apporté la paix et
l’espérance à ses voisines à Nazareth. Et
comme Marie a laissé Jésus libre de faire son travail :
aller annoncer l’Evangile.
Ensemble
au pied de la Croix et à la Pentecôte :
Mais
bien sûr, lorsque Jésus est arrêté, et
qu’on veut le tuer, tout de suite Marie arrive. On ne sait même
pas comment elle l’a su, mais elle est là au pied de la
croix. C’est pour cela que Jésus nous l’a donnée
pour être notre mère, et qu’elle est avec nous
chaque jour pour nous aider. Comme on le dit au chapitre 19, au
verset 25 à 27 de Saint Jean : « Près
de la croix de Jésus se tient sa mère. Pas toute seule
mais avec la sœur de sa mère, Marie la femme de
Cléophas et Marie de Magdala. Jésus voit sa mère
et auprès d’elle le disciple qu’Il aime. Il dit à
sa mère : « Femme voici ton fils ».
Puis Il dit au disciple : « Voici ta mère ».
Et à partir de ce moment-là, le disciple la prend chez
lui ». Comme Marie, nous voulons
être présents auprès de nos frères et de
nos sœurs qui souffrent, qui sont malades, qui sont en train de
mourir. A ce moment-là Marie, sera avec nous, Marie mère
de la miséricorde. Elle saura nous aider pour soutenir nos
frères et sœurs en train de
mourir, et leur famille. Et tous ceux qui
souffrent dans leur cœur et dans leur corps. Pas tout seul mais
ensemble, en communauté chrétienne, en CEB. Comme Marie
au pied de la croix était avec les autres femmes, et Jean.
C’est ensemble que nous aidons nos frères et nos sœurs
qui souffrent.
Marie
était aussi ensemble avec les apôtres, le jour de la
Pentecôte, dans une maison où ils étaient
enfermés. Avec Marie, ils priaient pour attendre le Saint
Esprit. Et le Saint Esprit, l’Esprit de miséricorde est
venu. C’est dans nos communautés chrétiennes,
dans nos CEB et dans nos mouvements,
que nous pouvons être miséricordieux. Pas tout seul.
Jésus nous l’a dit : « Lorsque
deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis au milieu
d’eux ». Et à ce
moment-là, l’Esprit Saint, l’Esprit de miséricorde
viendra sur nous. Comme Il est venu sur Marie et les apôtres,
le jour de la Pentecôte.
Voilà
ce que la vie de Marie nous enseigne. Et beaucoup d’autres
choses encore !
P. Armel Duteil