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TRAVAILLER
AU NIVEAU SOCIAL
Au
cours d’une session, nous nous sommes demandés comment
rejoindre les gens, et travailler au niveau social. Voici ce que nous
avons dit.
La
première chose, c’est de sortir
de nos bureaux et de
nos paroisses, pour aller dans les quartiers : Savoir nous
promener gratuitement, pour voir ce qui se passe. Connaître
les différents lieux où les gens se rencontrent, et en
général aller à la rencontre des gens.
Regarder
mais aussi savoir les écouter. L’écoute
est très importante. A partir de cette écoute des gens,
on peut connaître davantage leurs problèmes. Et ainsi
peu à peu voir ce que nous pouvons faire. Mais l’écoute,
ce n’est pas seulement pour connaître les problèmes
des gens. Quand nous les écoutons avec un cœur ouvert,
ils se libèrent de leurs problèmes. A ce moment-là,
ils peuvent trouver la paix, en faisant sortir de leur cœur
leurs difficultés.
Il
est très important de pouvoir partager
cela en équipe
pour avoir les avis et aussi les soutiens de son équipe de
travail, de sa communauté ou de son groupe d’actions.
Dans
une deuxième étape,
il est important de voir quelles sont les différentes
structures du lieu
où nous nous trouvons. Et en connaître les
responsables : la mairie avec le Conseil municipal (tout le
monde peut participer aux réunions municipales, c’est
ouvert à tous); la mosquée : l’imam et les
différents groupes musulmans qui s’y retrouvent ;
le chef de quartier et ceux qui y interviennent : les ASC et
autres associations de jeunes, les marraines de quartier (badjeni
gokh), les ONG ; lescoles, les atelier et les entreprises avec
eur fonctionnement, les syndicats… etc.
Lorsqu’on
a créé des lien d’amitié et qu’on se
connaît, on peut alors échanger
sur les activités
qu’il est possible de mener. Cela est possible, rien ne nous
empêche d’aller à la mairie, d’aller voir
l’imam du quartier, d’aller au dispensaire du quartier,
dans les écoles et les autres organisations qui se trouvent
sur notre territoire. La plupart du temps, on est très bien
accueilli et les gens sont heureux de pouvoir travailler avec nous.
Ensuite,
il est important de responsabiliser
les personnes et les
groupes. Bien sûr,
il est nécessaire d’aider les gens qui sont dans le
besoin, mais en veillant à ne pas en faire des mendiants. Il
est important de s’engager personnellement, mais aussi d’aider
les personnes et les groupes à s’engager dans leur
secteur de vie, dans leur quartier et dans la société.
Pas seulement à la paroisse quand il s’agit de
chrétiens. Et d’orienter les personnes en difficulté
vers les structures
qui existent déjà. Les structures chrétiennes
comme la Caritas et Justice et Paix mais aussi les structures
administratives : commission sociale de la commune… Il
est également nécessaire d’aller vers les
ONG qui
interviennent dans les quartiers, les maisons de justice, les maisons
de la femme et les autres organisations d’entraide.
Et
de recevoir les aides organisées par l’état :
CMU (Couverture Médicale Universelle) pour les malades, Plan
Sésame pour les personnes âgées, Cartes d’égalité
des chances pour les handicapés, Bourses Familiales pour les
familles nécessiteuses, césariennes et soins gratuits
pour les enfants de 0 à 5 ans. Mais en même temps de
s’engager pour
que ces choses marchent mieux.
Car ce n’est pas toujours le cas, come chacun le sait. Exiger
que les choses se fassent, et lutter contre le laisser aller et la
corruption.
Pour
les chrétiens,
il ne suffit pas d’aller dire la messe pour les malades à
la chapelle de l’hôpital
avec le personnel de santé. Il est important de visiter
ensuite les malades, de parler avec leurs parents qui sont présents.
Et aussi de demander à des groupes, comme les groupes de
prières ou la Légion de Marie, en demandant les
autorisations nécessaires.
Ce
sera la même chose dans les
prisons. Pour
l’aumônerie, ne pas se contenter de célébrer
l’Eucharistie ou de rencontrer les détenus chrétiens,
mais de rencontrer tous les détenus qui le désirent. Et
de voir avec eux leurs différents problèmes de
nourriture, de santé, de vêtements. Et aussi de
formation, de contacts avec la famille, de réinsertion, etc…
Voir les notes que j’ai déjà envoyées.
Et
on aura le souci de voir si d’autres
personnes ne
peuvent pas intervenir, pas seulement pour venir chanter et apporter
un repas à Noël ou à Pâques, mais toute
l’année. Par exemple si le groupe en question comprend
des médecins,
que l’un ou l’autre puisse aller assurer une visite
médicale une fois par mois. Et peut-être même
apporter des médicaments, quitte à ce que le groupe
cotise pour cela. Ou s’il y a un avocat,
qu’il prenne en charge le dossier d’un détenu
nécessiteux, gratuitement.
Tout
cela rejoint l’action de Jésus qui libère,
et apporte la justice et la paix. Il envoie non seulement ses 12
apôtres mais les 72 disciples en mission Il leur dit :
« N’ayez
pas peur, petit troupeau ».
En effet, souvent on a peur
quand on va pour la première fois rencontrer les malades dans
un hôpital, les détenus en prison, ou des enfants de la
rue. On ne sait pas comment se situer : comment se tenir, que
dire, qu’est-ce qu’on va pouvoir faire, etc…. Si
on a le courage de faire le premier pas, on est souvent bien
accueilli.
Il ne s’agit pas de
venir avec nos programmes d’actions et nos projets faits à
l’avance, mais d’écouter les gens. Et de les
soutenir
dans ce qu’ils veulent faire eux-mêmes. C’est vrai
à tous les niveaux. Par exemple avec les jeunes : les
écouter pour savoir ce qu’ils veulent faire eux-mêmes.
Car ceux qui connaissent le mieux les
problèmes des jeunes,
ce sont évidemment les jeunes. Et de même pour les
pauvres, ceux qui connaissent le mieux les
problèmes des pauvres
ce sont les pauvres eux-mêmes. Car ce sont eux qui subissent
cette pauvreté. Ils sont les mieux placés savoir ce
qu’il faut faire pour les aider. Quitte à réfléchir
ensemble aux actions qu’ils veulent mener, de les soutenir
dans ces actions, et de les évaluer.
Père Armel Duteil
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