Samedi
11 juin après-midi
Nous
nous retrouvons pendant une heure dans la grande salle pour une brève
classe de chant en prévision de la Messe de demain et pour
nous mettre à l’écoute de la
Mission des Spiritains de Taïwan.
Jean-Pascal Diamé, spiritain sénégalais qui
vient de passer 8 années à Taïwan, nous partage
l’insertion des Spiritains et les orientations missionnaires du
groupe dans ce pays d’Asie de 23 millions où nous sommes
depuis une douzaine d’années.
Quelques
questions que se posent Jean-Pascal : avons-nous besoin de l’Asie
ou l’Asie a-t-elle besoin de nous ? Comment transmettre la foi
en Chine face à l’évolution rapide du pays ?
L’acquisition de la langue chinoise demande du temps : au moins
10 ans pour se sentir à l’aise. En tant qu’Africain,
il n’était pas évident de s’intégrer
dans ce pays où beaucoup de gens n’avaient jamais vu de
population noire. J’ai senti la difficulté de la part
des chinois/taïwanais d’intégrer les personnes
venant d’Afrique. La découverte et l’expérience
du scoutisme de Taïwan ont facilité cette intégration
et cette ouverture du peuple de Taïwan.
Quelques-unes
de nos priorités missionnaires : l’éducation ,
des actions de solidarité, l’aide aux victimes de
tsunami, l’inter-religieux, la communauté
interculturelle des immigrés. ..
Les
Spiritains de Taïwan sont en lien avec le groupe des Philippines
qui a une maison de formation et où 2 jeunes Philippins sont
déjà membres de la Congrégation. Il y a le
projet de construire une maison de formation pour la théologie
à Manille.
A
15 h 30, nous nous sommes remis en carrefour pour poursuivre
les travaux en atelier. Les nombreuses convictions et
questions dégagées dans les ateliers figureront dans le
compte rendu final de ce forum. Parmi ces nombreuses convictions,
chacun des ateliers a voulu définir une conviction prioritaire
:
Nous
considérons le combat contre l’injustice constitutif de
notre foi. Notre mission est de faire que tout homme et femme se
découvre fils et fille de Dieu. Nous nous réjouissons
de l’action des Chrétiens en faveur de la lutte contre
les injustices ; renoncer et dénoncer avec d’autres,
tout ce qui opprime l’homme. Mais comment mieux faire prendre
conscience des implications ici et là-bas de cet engagement
en faveur d’un monde plus juste.
Passeurs
de frontières en Afrique. Le passeur de frontière au
Mozambique est confronté à une demande locale qui est
: « aidez-nous à être nous-mêmes ».
Face à cette attente, être passeur de frontière,
c’est d’abord passer de la frontière que nous
sommes pour vivre en proximité de l’autre afin de mieux
l’accompagner dans sa vie, car l’annonce de l’Evangile
passe nécessairement par le développement intégral
de celui à qui nous portons la bonne nouvelle. Ainsi être
passeur de frontière, c’est éduquer et partager
la joie et les peines des gens qui se battent pour vivre heureux et
c’est également un rendez-vous du donner et du
recevoir.
Jeunesse
et éducation : comment transmettre la foi aux jeunes si tant
est que la foi est une valeur qui nous dépasse. L’éducateur
doit être lui-même un porteur de valeur. Il ne s’agit
pas seulement de transmettre des principes moraux mais d’éveiller
le jeune à la confiance à travers le regard
bienveillant. Eveiller le cœur des jeunes à tout ce qui
est humain car toute valeur sacrée est compatible aux valeurs
humaines. Finalement, la seule valeur à défendre c’est
l’homme dans sa dignité. Notre mission est donc de
rendre les jeunes plus humains.
Nous
croyons que l’Eglise est force de transformation sociale
chaque fois que nous nous engageons solidairement pour faire place
et parole aux pauvres. En les plaçant au cœur de notre
projet de société, nous construisons avec eux un monde
plus juste et plus fraternel. En vivant avec eux l’Evangile au
quotidien dans des actions en faveur du bien commun et du partage
des richesses, nous nous convertissons et nous annonçons le
Royaume de Dieu.
L’atelier
« solidarité et développement » se réjouit
de voir naitre un monde nouveau grâce à l’engagement
de jeunes volontaires, l’intelligence et le dynamisme des
partenaires prenant en main leur destin. Le développement est
une histoire qui s’écrit dans la patience. Il implique
et transforme les sociétés et les communautés
qui s’y engagent ici et ailleurs. Le christianisme est une
religion de l’incarnation. Notre engagement au service du
développement s’inscrit au cœur d’une foi
vécue et crédible.
Immigration
ici et là-bas. Nous sommes tous créés à
l’image et à la ressemblance de Dieu. Nous avons en
partage notre commune humanité, quelques que soient notre
couleur et notre origine. Dans notre diversité, nous sommes
chacun porteur d’un reflet de l’amour de Dieu et cet
amour se révèle dans la nécessaire rencontre de
l’autre. Or la rencontre exige de vaincre nos peurs, de casser
nos frontières, de faire tomber nos préjugés
pour nous enrichir de nos différences et accueillir ce que
l’autre nous apporte.« Rencontre interculturelle :
L’être humain au cœur de la rencontre de l’Autre
culture ». On ne choisit pas ses parents biologiques, ni son
pays d’origine, mais on peut vivre dans une culture et un pays
de son choix. La rencontre d’autres cultures est une source
d’enrichissement et nécessite une ouverture d’esprit,
de voir l’autre comme un ami potentiel et non pas comme un
ennemi potentiel, et une capacité d’adaptation
mutuelle. Cela permet de développer un vivre ensemble dans la
fraternité et la paix.
Notre
journée se termine par une veillée de prière
dans la grande chapelle. Les stalles étaient bien
pleines pour cette heure de prière : chant de Pentecôte,
parole de Dieu annonçant la venue de l’Esprit, prière
en silence, feu brulant au milieu de la nef de la chapelle et petits
lumignons entre nos mains, encens montant au cœur de la
chapelle comme une prière, joie de tous exprimant la venue de
l’Esprit, récitation du Notre Père chacun dans sa
langue maternelle ou dans la langue de son pays d’adoption…
Ce temps de prière animée par la communauté des
Spiritains de Clamart nous a réunis dans la joie de la
Pentecôte et la joie de participer à la mission
spiritaine dans le monde entier.
Evarist
et Jean-Claude
Bonne
fête de la Pentecôte et à demain
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Jean-Claude
JAQUARD
30 rue Lhomond
75005 - PARIS
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