Aumônerie de prison - présence d’humanité
Depuis 5 ans, je suis membre de l’équipe d’aumônerie de la maison
d’arrêt de Valence. Nous sommes 3 femmes et 3 hommes, catholiques et
protestants ensemble. Il nous faut passer huit grilles et contrôles
avant d’ouvrir enfin nous-mêmes la porte de la cellule du détenu. Quand
nous lui avons serré la main, il nous tend un tabouret et nous offre un
café. Neuf mètres carrés pour un partage, dans une intimité forcée avec
les autres détenus, au son de la tv ou des appels et des cris du
couloir, c’est vraiment inconfortable ! Heureusement, chaque semaine, il
y a la célébration dans un lieu plus vaste, dans une ambiance
joyeuse.
Il nous faut être tout simplement là, le plus gratuitement et
véritablement possible, non comme des professionnels, mais avec toute
notre présence d’homme et de croyant bien sûr.
Finalement, beaucoup
de choses passent par une poignée de main, un sourire, une visite
gratuite qui peut devenir une véritable rencontre. Nous sommes aussi
présents à l’inattendu dans les couloirs ; la confidence d’un détenu, le
dialogue amical et bienveillant avec les surveillants, voire même avec
le directeur de l’établissement.
Tout cela nous oblige à l’humilité et nous renvoie à notre propre
faiblesse. Quelle que soit la personne en face de moi, je la regarde
comme “quelqu’un” et ces rencontres me renvoient un visage de Dieu bien
surprenant!
Michel Crestin (Foyer Laval, Valence)