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lettre 3
Samedi 29 juin -
Après-midi
Un
grand panneau a été installé dans la
galerie
:
le mur blanc de la parole. Des post-its
y
sont
collés, portant
le fruit
de la réflexion et des échanges des 10 carrefours de la
matinée : une libre expression, des
questions ou des
idées
importantes qui ressortent des
discussions en atelier.
A 14 h
30, nous nous retrouvons dans la salle André
Malraux de
la mairie de Chevilly Larue. Le nombre de participants a augmenté,
peut-être 200 participants.! La prière est animée
par Michel Huck : chant et une prière de Madeleine Delbrel.
2
Exposées, suivis
de questions, ont
occupé notre après-midi .
1er
exposé de Claude Tassin : la
diaconie
et la
charité dans les Ecritures.
Nous
nous sommes arrêtés sur le chapitre 25 de Mathieu
et en
particulier sur la parole du Christ Roi jugeant les hommes
:
"c'est
à moi que vous l'avez fait"..
Charité
et foi : Nous serons jugés sur nos actes de charité et
non seulement
sur notre
foi. Venir
en aide aux détresses les plus élémentaires du
genre humain : la faim, la désespérance du malade, la
privation de liberté du prisonnier…
C'est là
notre devoir de solidarité. A côté de l'amour du
prochain, la foi au Christ n'aurait-elle pas sa place dans le
jugement final ?
A
quoi cela sert-il d'avoir la foi s'il n'y a
pas l'amour du pauvre ? On
connait la
question de
St
Jacques.
A quoi cela sert-il ?
Ainsi
en
est-il de
la foi si elle n'a pas les œuvres.
Il
convient alors de
nous interroger : "c'est
à moi que
vous l'avez fait".. En Mt 25, Jésus est présenté
comme le
roi
qui
recherche la justice
d'honneur. Il en
va de l'honneur du roi qu'il n'y
ait
pas de pauvre dans son pays.
Déjà
le judaïsme
ancien
parlait
des œuvres
de
miséricorde.
Conclusion.
La politique de Jésus
dépasse
toutes les politiques humaines. La justice royale s'exerce en faveur
des nécessiteux. Heureux vous les pauvres
car le Royaume de Dieu est pour
vous. Malheureux
vous les riches car vous avez déjà
votre
consolation. La mission
du Chrétien n'est-elle
pas de
poursuivre celle de Jésus.
Un
temps pour les questions a suivi l'exposé de Claude Tassin.
La
conférence va
être placée
dans
le site
spiritain.
Après
la pose, nous commençons
notre rencontre en chantant :
Une main
qui s'ouvre, une main qui donne
Les
deux mains pour inviter
Une
main vers l'autre, une main soleil,
Les
deux
mains pour l'amitié.
2ème
exposé de
Raymond
Jung : Diaconie
et charité chez Poullart des Places et François
Libermann
Le
terme de diaconia a
été choisi pour cette démarche de l'Eglise de
France.
Nos
2
fondateurs
sont des témoins de la diaconia. Les 2 ont été
des initiateurs d'œuvres
pour
les pauvres.
Le
témoignage de Claude Poullart des Places.
: un
homme humble, serviteur des pauvres.
A 22 ans, il était un jeune homme riche, ambitieux
mais
il quitte ce chemin pour se mettre au service des
pauvres.
Au séminaire à Paris,
il
souhaite visiter les malades, accueillir les pauvres. A 21 ans, il
hésite sur son choix de vie : suivre le choix de ses parents
ou suivre l'appel de Dieu. Au terme d'une retraite, il se laisse
vaincre par Dieu. Il consent à l'appel
du
Seigneur. Cette expérience est décisive pour lui.
Expérience de libération. Il se libère du désir
de ses parents pour goûter la joie et la paix d'être avec
le Christ.
La
rencontre des pauvres devient essentielle dans
sa vie. Il
partage son superflu puis son nécessaire. Il se tourne vers
les
pauvres écoliers. Il se fait le serviteur des pauvres. Il veut
développer leurs talents. Il est dans l'attitude du serviteur
de l'Evangile..
Sous
le signe de l'hospitalité. Il partage une demeure avec les
pauvres écoliers. Il quitte le monde confortable
du
séminaire pour
vivre avec eux dans
un petit logement. Cette hospitalité est
à
la base
de la naissance de la Congrégation. En
1709, Claude Poullart
est
exposé aux mêmes
privations que les pauvres.
Il n'a pas les moyens de se soigner. Le terme du chemin
est
proche.
Le
témoignage de François Libermann
:
du côté
des pauvres, il le fut après
sa
conversion.
Il était touché par leurs besoins.
Jacob a
grandi dans une famille modeste, dans une minorité à
peine tolérée
à
Saverne. Après son baptême en 1826, on a admiré
sa compassion pour
les pauvres. Il a aussi traversé le désert. La maladie
a été une croix lourde à porter. A travers cette
épreuve, se creuse son union au Christ. Il apprend
à
rester en paix dans les difficultés.
Dans
cette disponibilité
aux
autres se révèle son don d'accompagnateur spirituel.
Il
rejoint le projet d'évangélisation des Noirs. Il quitte
Rennes pour présenter le projet à Rome. Il obéit
à Dieu. Au bout de cette traversée du désert, il
sait mieux au service de qui il est. Il comprend que pour être
missionnaire, il faut être docile
à
Dieu.
Le
projet missionnaire pour les pauvres est mieux
compris dans
l'attitude de Tisserand et de Levavaseur qui sont touchés par
la condition des esclaves qui viennent d'être libérés..
Libermann sait que cette œuvre
doit
être une
œuvre
d'Eglise.
Il part à Rome pour soumettre son projet à l'Eglise.
Son Mémoire est
déposé. Il remet son projet au discernement d'autres
personnes. Ce qui était le projet de quelques uns devient
un
projet
d'Eglise.
Son
action missionnaire :
l'évangélisation
des anciens esclaves. Il manifeste un amour de
préférence
pour les plus pauvres. En
Europe, il inaugure aussi un apostolat social à l'époque
du début de
l'industrialisation.
Il voit la nécessité
de
faire
naître des œuvres
sociales.
Il sait
que
les plus pauvres
sont au loin mais sont
aussi ici en France.
Il travaillera avec Ozanam,
avec
Rosalie Rendue de la rue Mouffetard.
Le
Christ est devenu serviteur dans un chemin de sortie de soi, de don
de soi. C'est ce chemin que Libermann nous indique.
Au
cœur
de
la vie de nos fondateurs, nous rencontrons la même figure du
Christ qui s'est fait
le serviteur de tous. Dans
la famille spiritaine, nous savons que cette expérience est au
cœur
de
notre vie missionnaire, pour nous mettre au service de nos frères
et sœurs.
Un
temps pour les questions a suivi
cet exposé qui
pourra se trouver sur le site spiritain.
.
A
demain pour un écho de la veillée de ce soir,
pour
les conclusions du forum demain matin
et pour
l'eucharistie dans la grande chapelle de Chevilly.
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