Marie, apprends-moi à sourire.

 
Est-il plus beau sourire pour un enfant
Que celui de sa mère ?
Quand les regards se croisent
Les yeux étincelles de mille feux.
Les lèvres s’épanouissent
Pour, au-delà des mots, 
Exprimer la joie toute pure. 
Ainsi coule la vie de la mère à l’enfant. 

Quand Jésus lançait ses premiers balbutiements
Avec quel bonheur il rencontrait 
Le visage de Marie, penchée !
Le Verbe s’initiait près de cette femme
Au langage de notre humanité
L’auteur de toute vie
S’ouvrait aux mots de notre vie ;
Avant même de pouvoir prononcer le doux nom de maman,
Il souriait !

Qui dira la complicité du fils et de la mère ?
Qui entrera jamais dans l’intimité
Du cœur à cœur de Jésus et de Marie ?
Il faudrait, comme Joseph, 
Pouvoir étreindre dans ses bras et l’épouse et le fils. 
Il faudrait, comme les époux de Cana,
Se laisser enivrer du vin de fête, du vin nouveau.
Il faudrait, comme Jean, au pied de la croix, 
Entre larmes de sang et larmes brulantes de souffrance, 
Percevoir l’offrande commune qui unit et la mère et le fils,
Ultime baiser !

C’est au matin de Pâques que renait la vie,
Au seuil du tombeau vide 
De nouveau s’esquisse le sourire. 
La mère se fait discrète, 
Ses yeux s’ouvrent à une présence, 
Elle peut bien sourire, il est là.
Nul ne lui ravira plus son fils.

Près d’elle tu apprendras à devenir petit, 
En sa compagnie tu oseras l’acte de foi, 
Et tu te pencheras pour qu’en croisant le regard du pauvre
Tu laisses tes yeux étinceler de mille feux
Pour que s’épanouissent tes lèvres
En un sourire
Et que coule la Vie.

Louis Cesbron.
En la fête de l’Assomption. 
15  août 2013 

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