Oserais-je dire Noël ?

 Quand gronde l’éclat de la fusillade,
Quand s’élèvent les murs,
Que les frontières se hérissent de barbelés ?

Oui ! Je dirai Noël,
Je laisserai le chant du petit éclairer mes yeux de son sourire.
J’ouvrirai toute grandes les fenêtres
Au grand vent de l’inconnu qui passe.


Pourrais-je chanter en cette nuit,
Quand la jeune fille brandit les ciseaux 
Pour en découdre avec l’homme d’en face ;
Quand l’adolescente se ceint d’explosif ?

Oui ! Je chanterai la joie de cette nuit,
Quand la maman prépare la layette pour l’enfant attendu ;
Quand le fiancé  enlace  de ses bras 
Son amoureuse transie de bonheur.


Saurais-je m’émerveiller au pied de la crèche,
Quand le cœur est submergé de haine pour l’autre ;
Quand le corps fait pour la vie
Devient instrument de mort ?

Oui ! Je m’émerveillerai devant le berceau du nouveau-né,
Je communierai à la joie souveraine de la jeune accouchée ;
J’accompagnerai le jeune en surcroit de générosité 
Dans le service du plus faible.


Prononcerais-je le nom béni de Jésus,
Quand le donateur de Vie est   travesti en juge de mort ;
Quand le pacificateur 
Est utilisé en symbole de division ?

Oui, je prononcerai le Nom qui est au-dessus de tout nom.
J’ouvrirai mes bras à l’étranger qui me surprend,
Je gouterai la joie d’être appelé son frère !

Et nous irons ensemble chantant notre allégresse.
En l’enfant qui nait, je reconnais l’humanité refaite
Sourire de Dieu à l’homme !

					Noël 2015, Noël de paix,
					Louis Cesbron.

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