Ton Fils est vivant.

  
 « Ton Fils est vivant ! »
Dans Jérusalem, 
Encore enveloppée de silence, après Sabbat,
Au matin du premier jour de la semaine,
Quel est ce cri ? 
D’où vient cet appel,  annonce joyeuse ?
Un enfant serait-il né ?

C’est l’adresse d’une Marie de Magdala
A une Marie de Nazareth.
Depuis trois jours, elle n’est que larmes,
Son Fils, son Unique repose dans le tombeau.
Au pied d’une croix infâme,
Elle a reçu, posé sur ses genoux, 
Son corps inanimé,
Blessure indélébile.

Pourquoi tant de sang, tant de souffrances,
Le mal l’emporterait-il sur « son Jésus » ?
Sur les routes de Palestine 
N’est-t-il pas passé faisant le bien ?
Depuis ce vendredi fatal, 
Inconsolable, elle gémit :
« Jésus, mon fils. » 

Elle n’enlacerait plus dans ses bras
Le corps de ce fils chéri.
Elle n’entendrait plus sa voix
Lançant à poignées des mots d’amour.
Pourtant, tout au fond de son cœur, 
Une espérance folle.

Aucun  mal ne saurait éteindre 
Ce feu descendu d’auprès de Dieu
Féconder sa chair de femme.
Pour elle, son « oui » n’était qu’écho
Au « oui » de Dieu à notre humanité. 

Espérant contre toute espérance,
Nul doute pour elle, 
Le don de Jésus sur la croix
Est salut offert à tout homme.
En son cœur bat l’amour que rien ne peut défaire. 
Les pleurs peuvent inonder son visage de mère, 
Ils n’effacent rien de cette certitude, 
Depuis trois jours, 
En un murmure lancinant, ces mots : 
« Oh, mort où donc est ta victoire ? » 

Quand résonne le cri joyeux, 
La chape de tristesse 
Qui pesait sur Marie peut tomber.
L’heure est venue, le Père a glorifié son Fils. 
La mère peut exulter de joie, 
C’est l’heure de la délivrance, 
Celle de la nouvelle naissance, 
Ecoutons son  cri d’exultation :
« Mon enfant est vivant ! »
 
Pâques 2018.
P. Louis Cesbron
 
 
			
 

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