|
19e
dimanche C – 7 août 2022- Croire, c’est posséder
ce qu’on espère
Sg
18, 6-9 ; He 11, 1-2. 8-19 ; Lc 12, 32-48
La
joie d’attendre
Dimanche
dernier, la Parole de Dieu nous a invités à ne pas nous
laisser dominer par l’inquiétude des richesses de la
terre. Aujourd’hui, elle nous rejoint dans cette invitation à
voir dans les moments d’attente les plus beaux moments de notre
vie. Il y a bien sûr la joie de nous préparer à
la venue d’amis ou de parents, ou celle des parents qui se
disposent dans leur cœur à la naissance de leur enfant.
Mais notre foi elle-même est sans cesse tissée de
grandes et belles attentes. Ainsi, pour les principales étapes
de la vie chrétienne, le baptême, le mariage, l’Eglise
nous fait parcourir des chemins de préparation d’un
véritable accueil du Seigneur. La liturgie de son côté
nous aide par exemple avec l’Avent à nous réjouir
à l’avance de la venue du Sauveur parmi nous ; et
avec le Carême, elle dispose notre cœur à faire le
passage de la Pâque avec le Christ.
La
première lecture nous a montré que le peuple de Dieu
avait connu, même dans la nuit de l’épreuve,
l’attente de la réalisation des promesses du
Seigneur auxquelles il avait cru : il était le Peuple qui
vivait de l’attente et continuait d’exister grâce à
elle. Pour les chrétiens, vivre en « croyants »
c’est percevoir en toutes choses les signes de l’arrivée
prochaine du Seigneur : l’attente du Royaume donne sens à
notre vie. Bientôt, en la fête du 15 août, nous
nous rappellerons que Marie a été la première à
ouvrir la nouvelle marche de l’attente du Royaume. Avec Marie,
avec les premiers chrétiens, mettons-nous en veille et disons
Marana
tha ! Seigneur viens.
Une
époque inquiète ?
Malgré
cette espérance pourtant si proche de nous, beaucoup de gens
se disent aujourd’hui : qu’est-ce
que demain va nous apporter ?
Ils ont peur - non sans raison - de ce qui pourrait leur arriver à
la rentrée prochaine ou plus tard ; ils ont peur de ne
plus rien pouvoir contrôler et ils ont peut-être aussi
peur d’eux-mêmes. Certains, n’ayant plus la foi,
semblent chercher comme à tâtons des espérances
de remplacement, et se demandent comment sortir de leurs angoisses.
Un jeune en recherche de repères et donc en perte d’espérance,
posait la question : pourquoi
sommes-nous sur la terre ?
« sois sans crainte » pourrions-nous lui
répondre au nom de Jésus, même si notre foi est
elle-même par moments hésitante. St Paul rassurait ses
auditeurs Hébreux en leur disant que la foi est une façon
de posséder
déjà ce qu’on espère ;
il leur rappelait qu’Abraham avait construit sa vie sur cette
espérance de la foi qui ne l’avait jamais déçu,
même si les apparences avaient bien souvent semblé lui
prouver le contraire. Tous les hommes de foi ont vérifié
que Dieu est le seul qui puisse tenir pleinement ses promesses,
combler leurs attentes, et faire d’eux une source d’espérance
pour les autres, les rassurer sur le sens de leur vie. La première
lecture nous a montré comment les Hébreux avaient été
délivrés de l’esclavage au cours de la nuit de la
Pâque.
Nous-mêmes,
nous savons que le retour du Seigneur est proche ; et même
au cœur des nuits les plus obscures qui peuvent entourer notre
vie, Il s’approche déjà en nous disant comme à
ses disciples : n’ayez
pas peur, ne craignez pas .
Le Christ ressuscité est le commencement et la fin de tout, il
est l’accomplissement de toute vie humaine, sans exception.
Gardez
vos lampes allumées
Dans
l’Evangile, Jésus nous dit que mettre tous nos espoirs
dans les biens de la terre fera toujours de nous des gens inquiets.
Et la tristesse rongeant notre vie, nous finirons même par ne
plus avoir le cœur à ce que nous faisons ; au
travail, à la maison et même dans notre vie de foi, nous
mènerons alors une sorte de vie d’esclaves, parce que
tout nous est obligation (à commencer par celle du
« rendement » qui fait de nous de vrais
esclaves !). Dans nos relations ordinaires, comme au travail, nous
savons que la confiance mutuelle et l’amitié changent
tout ! Jésus rappelle à ses disciples que seuls
des serviteurs habités par la confiance sont de vrais
intendants sur lesquels le Maître puisse compter ; aussi
un jour Il pourra même leur dire : je
ne vous appelle plus serviteurs mais mes amis.
Orientation.
Laissons-nous
finalement réveiller par les paroles de l’Evangile où
le Seigneur nous dit : « il sera beaucoup demandé
à ceux qui ont beaucoup reçu ». Si nous
vivons notre foi comme une passion d’exister devant le
Seigneur, celui-ci ne craindra pas de nous demander les services que
l’on attend d’un ami, ces gestes qui comblent de bonheur
autant celui qui les demande que celui qui les rend.
|