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21 e
dimanche année C - 21 août 2022 - Le défi du
Salut
Is
86, 18-21 ; HE 12,
5-7. 12-13 ; Lc 13, 22-30
Un
Dieu pour tous
Au
retour de l’exil Dieu s’adressait par le prophète
Isaïe aux rescapés d’Israël en leur confiant
ce message d’une nouveauté incroyable : Dites
au monde que je suis u n
Dieu
pour tous !
Je
vous enverrai pour annoncer ma gloire parmi les nations et un jour
tous seront rassemblés ».
En réalité ce sont tous les hommes qui sont appelés
à être libérés de l’exil et devenir
des rescapés dans un monde qui va mal, ou tout simplement
déjà des rescapés d’eux-mêmes. Dieu
ne s’est jamais résigné à la situation
d’un monde divisé et terrifiée par tant
d’affrontements et de divisions, parfois même sous le
faux prétexte de croyances religieuses : Il veut donc
être un Dieu
pour tous .
Pour cela, Dieu compte beaucoup sur notre humble témoignage,
car il nous appartient d’être les pierres vivantes de son
royaume, de la « civilisation de l’amour »
dont le Christ est la pierre angulaire. Le
danger est que nous manquons de foi et restons repliés sur
nous-mêmes : St Paul nous rappelle que le Seigneur,
qui a un amour passionné pour nous, souffre de nous voir
emprunter chacun de son côté des sentiers tortueux, et
nous détruire dans l’égoïsme, l’injustice
ou la haine. Le Seigneur permet que parfois les événements
nous renvoient les fruits de nos erreurs ; mais sans cesse Il
cherche à nous relever, à nous réconcilier :
c’est la bonne nouvelle à annoncer au monde entier...
Il est un fils venu apprendre ou réapprendre à
l’humanité à se réconcilier avec son Père.
Combien
seront sauvés ?
Lorsque
les disciples ont accompagné Jésus sur les chemins ou
quand il montait à Jérusalem, ils ont constaté
combien étaient nombreux ceux qui s’opposaient à
son message. D’où la question qui a été
posée à Jésus : Y
aura-t-il beaucoup de gens à être sauvés ?
C’est une
question angoissée que nous nous posons parfois à
nous-mêmes ou au sujet d’être chers que nous voyons
s’éloigner de la foi. Jésus répond en nous
invitant à nous détourner des réactions trop
faciles et démobilisatrices du genre : « nous
irons tous au paradis ».
D’une
part, Jésus nous dit que la porte du Royaume de Dieu est une
porte étroite
par laquelle il faut s’efforcer d’entrer. Non
pas comme ces entrées de magasins aux jours de soldes où
il faut jouer des coudes pour passer, mais plutôt comme une
porte d’humilité, la porte de service que connaissent
les serviteurs. Jésus dira un jour :
je suis la porte ,
voulant nous dire par là qu’Il est l’unique porte
qui conduit vers le Père ; mais avec Lui tout devient
facile.
Certains
croient avoir un laisser-passer facile car ils ont déjà
mangé et bu
ensemble à
la table du Maître, or voici que celui-ci leur répond :
éloignez-vous
car je ne vous connais pas. Dans
la vie quotidienne il peut arriver que certains s’invitent à
une table par intérêt et sans avoir aucune attention
pour l’hôte qui les accueille, et d’une manière
générale nous savons qu’il ne suffit pas d’avoir
bu et mangé ensemble pour être des amis. La remarque de
Jésus nous interpelle fortement : nous avons pu bien
souvent nous asseoir à la table de la Parole et de
l’Eucharistie mai sans être véritablement présents
au Seigneur qui nous y accueille. Le danger de toute démarche
religieuse est de s’arrêter à l’assurance
que nous en tirons et de nous contenter d’une pratique
superficielle ; soyons vigilants : notre foi nous engage
tout entiers : non seulement à l’heure de la messe
mais tout au long de notre vie quotidienne. Le Christ compte que nous
soyons ses témoins, en particulier auprès des plus
pauvres. Pourra-t-il nous reconnaître non seulement comme ses
serviteurs mais aussi pour ses amis si notre cœur ne s’est
pas fait semblable au sien ? La porte étroite est en fait
bien souvent celle de notre cœur, qui est souvent sclérosé
et laisse passer difficilement la circulation de l’amour :
cela par nos raideurs, nos désirs de nous imposer, nos mépris
des autres, nos injustices, nos refus d’écoute et de
pardon.
La
porte de la miséricorde
Dieu
lui-même cherche à franchir la porte étroite de
notre cœur : Il ne veut pas la forcer, mais il frappe
sans cesse à cette porte ! Jésus a ouvert pour
nous la porte de nos cœurs en mourant sur la Croix, il nous
demande de le suivre sur ce chemin :
Je suis la porte des brebis, dit-il,
le salut est
offert à tous. Notre entrée dans le Royaume dépend
simplement de la place que nous donnons au Christ dans notre
vie : avec lui tout est possible.
Orientation Par-delà
ses paroles sévères mais stimulantes, Jésus
s’émerveille devant la foule immense de ceux qui auront
reçu et vécu son message d’amour : ils seront
reçus à la table du Royaume, venant de tous les peuples
et de toutes les cultures. Quelle joie alors de nous savoir reconnus
et de nous entendre dire : entre dans la joie de ton Maître.
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