Parole de Vie..   
Les homélies du Père François Nicolas

22 e dimanche C - 28 août 2022 – A la table du Royaume
Si 3, 17-18. 20, 28-29 ; He 12, 18-19.22-24a ; Lc 14, 1.7-14

Concurrence
Dans l’évangile d’aujourd’hui Jésus veut aller bien au-delà des règles élémentaires de politesse et de savoir-vivre ; Il veut nous montrer comment nous situer à la table du royaume de Dieu. Dans la maison du Père, et déjà dans notre vie chrétienne, il n’y a pas de place pour la concurrence. Cela peut nous étonner aujourd’hui alors que toute l’organisation de la société est basée sur le principe : que le meilleur gagne ! Combien d’enfants déjà culpabilisent parce que, en classe, ils n’arrivent pas à être dans les premiers ! Evitons surtout de faire des comparaisons en nous demandant qui est meilleur ou moins proche de Dieu que nous. Ste Thérèse de l’Enfant Jésus disait que l’important pour elle était de se savoir aimée de Dieu, même si elle pensait être la plus petite dans l’échelle de la sainteté !

Qui s’abaisse sera élevé
La réflexion de Jésus : Qui s’abaisse sera élevé , a dû beaucoup frapper les disciples, car ils l’ont relevée dans plusieurs paraboles de l’Evangile. Ils en ont trouvé le vrai sens en méditant sur les événements de la Passion de Jésus. Pour Dieu, qui nous a envoyé son Fils, l’homme n’est ni un concurrent ni une menace, mais l’objet d’un amour infini ; et pour cela le Christ s’est abaissé jusqu’à mourir comme un esclave sur une croix. Lui qui par sa condition divine avait droit à la meilleure place, Il s’est abaissé en prenant la dernière ! Cela pour nous sauver… Et c’est bien en ce sens que toute la liturgie d’aujourd’hui nous fait méditer. Dans la primitive Eglise, membre de la communauté chargé de l'annonce de l'Evangile.Récit allégorique servant à présenter un enseignement et à en faciliter la compréhension.
Dans la première lecture un Sage nommé Ben Sirac, préparait déjà les croyants de son temps au message de l’évangile en écrivant : Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser, et il ajoutait : la condition de l’orgueilleux est sans remède  ; ou encore : accomplis toute chose dans l’humilité et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur 

Humilité et vérité.
En réalité l’humilité est d’abord une vision réaliste sur ce que nous sommes, en toute paix. Elle est la vérité et elle nous rend libres d’aimer et d’être aimés. R ien ne s’oppose tant à Dieu que l’orgueil : ce désir de nous rassurer en nous croyant meilleurs que tous, et cette façon de jouer des coudes pour passer devant tous les autres. Une telle attitude nous rend infirmes dans notre capacité d’aimer ; elle fait de nous des petits dans le mauvais sens du terme, car seule l’humilité nous permet d’être présents aussi bien à nous-mêmes qu’aux autres, de tenir compte d’eux, de les reconnaître au lieu de les abaisser par rapport à soi. Cette reconnaissance des autres, des plus petits en particulier, nous conduira à les aider à trouver leur place dans la vie, à les inviter à notre table comme dit Jésus. Voici un beau sujet de réflexion pour nous au moment où notre année va reprendre : au lieu de nous enfermer dans un cercle étroit de relations utiles dont nous voulons être le centre, préparons-nous à élargir l’espace de notre cœur : repérons autour de nous ceux que la solitude ou la pauvreté isolent de plus en plus et trouvons les gestes amicaux et courageux qui leur rendront espoir. Ils n’auront peut-être pas de quoi nous remercier, mais notre vie comme la leur en sera changée. En tout cela cherchons à imiter le Christ qui aujourd’hui encore nous invite à sa table, quelles que soient nos pauvretés.

Discerner les dons que Dieu nous fait
Quand, d ans la prière, ou en participant à l’eucharistie, nous sommes vraiment en présence de Dieu, nous reconnaissons progressivement les dons qu’il nous a faits ; mais le Seigneur nous aide en même temps à mieux reconnaitre, discerner ses dons dans notre prochain. Alors, nous ne sommes pas pris par ce besoin malsain de nous comparer aux autres - secrètement et parfois très habilement - pour nous rassurer sur notre propre image. Tout devient grâce et signe de l’amour de Dieu. C’est l’amour de Dieu et de nos frères qui compte et non notre petit ego.
En fait cette attitude Amour de Dieu et du prochain.Union de la nature humaine divine et de la nature humaine en la seule personne de Jésus-Christ.Vérité de foi inaccessible à la seule raison humaine. du cœur nous prépare à entrer dans la fête du repas du royaume de Dieu où nous serons tous ensemble autour de la table avec le Christ. Nous entrerons alors dans une véritable « plénitude de vie ». C’est le Christ qui nous donnera la place qu’il nous aura préparés, dans l’amour et la vérité. Nous serons tous autour de lui non pas comme des conquérants, des gens satisfaits d’eux-mêmes, mais réunis ensemble comme étant tous «  les premiers-nés du royaume ». La prière d’ouverture de la messe de ce 22ème dimanche résume tout cela d’une façon simple et dépouillée, en nous invitant à reconnaitre que tout dans notre vie vient de Dieu et non de nos petits mérites. Cette prière en effet disait : Dieu tout puissant de qui vient tout don parfait, enracine en nos cœurs l’amour de ton nom. Resserre nos liens avec toi pour développer ce qui est bon en nous. Veille sur nous avec sollicitude, pour protéger ce que tu as fait grandir.

Orientations :Il nous arrive parfois de nous mettre au centre de la table, repoussant le Seigneur dans un coin de notre conscience, sans pendre le temps de le regarder et de l’écouter ; souvent, c’est nous qui décidons et parlons tout seuls suivant nos désirs immédiats, et à la place du Seigneur. Nous sommes comme des enfants qui disent « j’aime » ou « je n’aime pas » avant même d’avoir goûté ce qu’on leur offre. Redevenons de vrais enfants selon l’évangile, heureux tout simplement d’être invités avec tous leurs frères, réunis «comme des plants d’oliviers alentour de la table du Seigneur».



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