|
3e
Dimanche de Pâques C - 1er mai 2022 - Au bord du lac
AC
,27b-32.40b-41 ; Ap 5. 11-14 ; Jn 21,1-19
Première
épreuves
Aux
lendemains de Pâques l’Eglise nous présente les
débuts de l’Eglise, tels qu’ils sont décrits
dans les Actes des Apôtres : nous avons entendu dimanche
dernier combien ces débuts avaient été marqués
par des signes étonnants et par la ferveur de la communauté
des nouveaux croyants. Aujourd’hui, ce sont les toutes
premières épreuves et persécutions de l’Eglise
qui nous sont relatées. Ceux qui se mettaient à la
suite de Jésus et en devenaient les témoins risquaient
la mort ; comme Jésus, ils ont été
poursuivis tout d’abord par les autorités religieuses de
l’époque : les apôtres et les premiers
chrétiens n’avaient pourtant rien de menaçant et
ne cherchaient pas à se venger de la mort de Jésus :
ils voulaient simplement montrer que la Résurrection de Jésus
donnait toute sa crédibilité à son enseignement.
Le Dieu auquel ils croyaient confirmait qu’Il était le
Sauveur, venu pour la
conversion d’Israël et le pardon des péchés.
Les
apôtres n’avaient alors aucune difficulté à
répondre à leurs juges : il
faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Une
telle assurance
de
la part des disciples de Jésus nous étonne : ils
avaient été tellement déroutés après
sa mort et même tellement timides après ses premières
apparitions ! Cette force nouvelle, cet enthousiasme
missionnaire étaient le fruit de la venue en eux de l’Esprit
Saint au jour de la Pentecôte.
La pêche
Pour mieux
comprendre ce bouleversement dans la foi des disciples, l’Evangile
d’aujourd’hui nous reporte un peu de temps en arrière
sur les bords du lac de Galilée où 7 apôtres se
sont rejoints. Malgré les premières apparitions de
Jésus les disciples sont toujours dans l’incertitude et
sous le choc des événements. Il est beau de voir Pierre
prendre une décision inattendue pour sortir de l’inaction
et revenir aux origines de l’appel du Christ. Il dit : je
vais à la pêche ,
et aussitôt ses compagnons disent : nous
aussi, nous allons avec toi .
Peut-être avons-nous à faire de même à
certains moments lorsque notre foi ou notre vocation est troublée :
revenir à la grâce du premier appel, de nos premières
rencontres avec le Seigneur et aux gestes ou initiatives simples
qui accompagnaient ces moments fondateurs. Pierre a bien perçu
également que dans ces moments difficiles la cohésion
de l’équipe et le travail ensemble étaient un
préalable, en attendant des directives plus précises.
C’est
le Seigneur !
Alors que
les disciples vont pêcher toute une nuit sans rien prendre
Jésus rejoint l’équipe et soudain, sur un simple
geste de sa part, c’est à nouveau l’abondance de
la pêche, comme la première fois ; une abondance
qui rappelle sans doute bien d’autres souvenirs : la
multiplication des pains ou le vin de Cana. Les prophètes
n’avaient-ils pas annoncé qu’une abondance
disproportionnée accompagnerait les temps du Messie ?
C’est
Jean, le disciple que Jésus aimait qui le premier a su faire
le lien et dire à Pierre : c ’est
le Seigneur ! Pierre
comprend très vite et il se jette à l’eau
pendant que les autres ramènent la barque.
Bientôt,
autour du feu et du repas préparé par Jésus, la
conversation reprend comme jadis, comme si les événements
récents et surtout les trahisons des disciples étaient
effacés. Pierre avait pourtant déclaré pendant
la nuit du jugement : Je
ne connais pas cet homme .
Jésus se contente de permettre à Pierre d’exprimer
trois fois son amour pour Lui : le futur responsable de l’Eglise
gardera en son cœur, dans une profonde confiance, cette
conviction que de nos jours le pape François fera sienne :
je
suis un pêcheur pardonné.
Jésus n’a pas craint de faire confiance à un
homme faible mais devenu capable de devenir avec la grâce de
l’Esprit Saint la pierre de fondation de son Eglise. Il lui
avait dit peu avant sa mort : Simon,
Simon, j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille
pas. Toi donc, quand tu seras revenu (converti), affermis tes frères.
(Luc 22,31s).
Orientation.
Tout
ce récit de la pêche miraculeuse avec le repas au bord
du lac est centré sur la sollicitude du Christ, sa tendresse,
sa générosité sans limites, non seulement envers
les 7 disciples présents mais aussi envers toute l’humanité
dans la diversité de ses cultures (les 153 poissons). Nous
aussi vivons de cette promesse : « je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde »
|