Parole de Vie..   
Les homélies du Père François Nicolas

4e dimanche de Pâques B – 8 Mai 2022. Les Brebis

Ac 13, 14. 43-52 ; Ap 7, 9.14b-17 ; Jn 10, 27-30

Le vrai Pasteur
Dimanche dernier, nous avons entendu Jésus dire à Pierre, après la pêche miraculeuse :  sois le berger de mes brebis  : Jésus a donc confié à Pierre le troupeau qui est le sien, celui que son Père lui a donné pour le faire entrer dans le Royaume et la Vie. Ainsi Pierre va porter une grande responsabilité, celle d’accompagner la marche du troupeau en le guidant ; il va partager cette mission avec tous ceux qui avec lui seront appelés à être pasteurs de l’Eglise. L’Evangile d’aujourd’hui nous rappelle que le modèle de tout pasteur est le Christ ; il est même l’unique vrai et bon Pasteur, avec la mission de rassembler l’humanité et de la conduire vers « notre Père ». Il est venu afin que les brebis ne périssent pas : il nous tient la main et  personne ne nous arrachera de sa main. L’image du troupeau ne signifie pas que les brebis sont des moutons de Panurge, prêts à se jeter à l’eau sans réfléchir ! L’Evangile nous dit que les brebis entendent et reconnaissent la voix du vrai berger. Pour cela, il faut fermer les oreilles aux appels de faux bergers, que l’Esprit Saint nous aide à reconnaître Dieu quand nous prenons le temps d’ouvrir notre cœur à sa Parole. Nous le faisons d’autant plus volontiers quand nous savons que le Seigneur connaît chacun d’entre nous par son nom, et que son Père nous a confiés tout spécialement à Lui.

Où allons-nous ?
Les premiers chrétiens aimaient représenter le Royaume de Dieu, dans des mosaïques ou dans les catacombes, sous la forme d’un troupeau de brebis rassemblées autour du Bon Pasteur dans la Jérusalem céleste : le bercail définitif
. C’est le sens du texte de lApocalypse que nous avons entendu tout à l’heure. On dit parfois que l’Apocalypse ne parle que de catastrophes : ce beau livre est en fait plein d’espérance, il nous parle de la joie de nous retrouver avec le Christ dans le royaume de Dieu. Notre joie, et il ne peut pas y en avoir de plus grande, c’est d’être conduits par le Christ vers un monde nouveau, là où enfin nous découvrirons le bonheur de vivre ensemble.
De tous temps les hommes, les sociétés ont souhaité vivre dans un monde meilleur plus fraternel et plus habitable, un monde de justice et de paix.
Mais n’oublions pas que nous avons dès maintenant à apporter les pierres pour la construction de ce royaume. En répondant de notre mieux aux questions qui se posent à notre temps, nous y apportons le ferment de l’Evangile. Autrefois, saint Augustin invitait les chrétiens à bâtir la cité de Dieu sur terre ; il y a quelques années saint Jean-Paul II nous demandait de contribuer à faire naître une civilisation de l’amour ; récemment, le pape François nous invitait à être les acteurs d’une  révolution de la tendresse ! Cette mission ne sera pleinement atteinte que dans la Jérusalem céleste, mais nous pouvons contribuer à nous rapprocher le plus possible du but. 

Un programme qui sera tenu
Dans la foi, nous savons qu’un jour cette société, ce vivre ensemble que nous souhaitons, existeront vraiment dans ce monde où le Christ rassemblera les hommes de toutes les nations autour de lui, chacun dans la richesse de sa particularité. Faire vivre les hommes ensemble et avec Dieu, quel beau programme dont nous savons qu’il sera tenu 
: un monde qui ne con naîtra plus la faim et la soif, un monde où Dieu aura essuyé toutes les larmes de ceux qui pleurent un monde où chacun sera conduit « vers les eaux de la source de vie » Le fait de savoir que ce monde existera nous sert d’encouragement, de moteur, de modèle pour la construction du monde d’aujourd’hui. Un jour le Seigneur fera aboutir tous nos efforts pour bâtir le monde dans la force de sa résurrection, le bon Berger nous conduira au terme de notre voyage, de notre « longue marche ».
L’Eglise donne déjà un peu l’image de cette humanité rénovée
 : pensons à toutes nos eucharisties du dimanche dans le monde… Nos communautés chrétiennes apprennent à rivaliser dans la joie, la joie du baptême : Je vous dis cela pour que votre joie soit parfaite et nul ne vous la ravira. (Jean 16.22). Essayons donc de construire déjà ce monde où chacun se sentira écouté, un monde où quiconque - dans ses responsabilités - saura entendre le pauvre qui souffre, et où chacun prendra sa part dans la marche du « troupeau », en confiance avec les pasteurs que l’unique Pasteur nous donne.

Orientation.
Vivons de cette espérance pascale que l’Eglise nous propose de dimanche en dimanche. Nous pouvons traverser des moments difficiles, personnellement, en famille, dans l’Eglise, mais si nous n’avons pas toujours la sécurité nous portons toujours en nous la certitude que le Christ est déjà vainqueur et qu’Il est plus présent que jamais dans son Eglise et en chacun de nous.



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