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Ascension – Jeudi 26 mai 2022
Ac
1, 1-11 ; He 9, 24-28; 10, 19-23 ; Lc 24, 46-53
Je
reviens vers vous
En
cette fête de l’Ascension nous découvrons que le
Christ ressuscité nous a quittés pour revenir vers
nous dans un nouveau mode de présence : Jésus
l’avait bien dit à ses disciples : je m’en
vais et je viens vers vous. Il est là
désormais, avec son Esprit, plus intime à nous-mêmes
que nous-mêmes. En venant en nous et dans la vie de tout le
peuple de Dieu, le Christ nous fait en même temps monter avec
lui, par tout notre être, dans la vie de Dieu lui-même :c’est
pour cela que le Fils de Dieu est descendu vers nous. Aujourd’hui
notre Seigneur Jésus-Christ monte au ciel, disait St
Augustin, que notre cœur y monte aussi.
Jésus
a dit à ses disciples : ne restez pas là à
regarder le ciel ! Le Royaume, la foi que nous vivons,
n’est pas dans un « ailleurs » ou un
« lendemain » incertain : avec l’aide de
l’Esprit, ce Royaume est déjà au milieu de
nous et, à la suite des apôtres, nous en sommes
aussi les bâtisseurs, au cœur de notre monde. Cette
mission est un signe de confiance et une responsabilité
immense, mais Jésus rassure tous ses disciples d’hier
et d’aujourd’hui en nous rappelant qu’il nous
garde et nous soutient : le monde aura beau nous bousculer, nous
persécuter, nous faire croire que tout est perdu d’avance,
soyons assurés que vous aurons toujours auprès de nous
l’Esprit Saint, le défenseur qu’Il a
promis.
Les
pouvoirs reçus
Jésus
nous rassure dans notre mission en nous transmettant de réels
pouvoirs : en son nom, nous pourrons chasser les esprits
mauvais ; c’est-à-dire que lorsque se manifestera
le mal fondamental de la haine et de la violence, nous recevrons la
grâce d’être des bâtisseurs de paix, capables
de chasser la haine par la folie de l’amour. Alors que depuis
Babel, les hommes n’arrivent plus à se comprendre, les
chrétiens pourront inventer les langages nouveaux de la
communion entre les personnes et les cultures ; ce sera la
« mondialisation » de l’amour en quelque
sorte ! Lorsque l’Eglise sera atteinte par le venin de la
calomnie et de la dérision, par les propres péchés
de ses membres aussi, elle en sortira finalement grandie et guérie,
à la surprise de tous : l’amour et la miséricorde
finissent toujours par être victorieux ! Les disciples de
Jésus imposeront les mains aux malades, étant hier
comme aujourd’hui, les premiers à venir réconforter
les petits et ceux qui souffrent : ce sera notre joie comme elle
a été et reste celle de Jésus.
Une
joie contagieuse
Suivons
le chemin des apôtres : dès qu’ils sont
sortis du cénacle, la joie qui les habitait et les signes
qu’ils faisaient bouleversaient beaucoup de gens, qui se
faisaient alors baptiser. Dans un monde triste où le monde
allait de violences en violences, ils ont eu à cœur de
relever le défi incroyable de garder l’unité
dans l’Esprit par le lien de la paix. Aujourd’hui
encore, nous voyons combien les peuples nouvellement évangélisés
sont habités par la joie, de même que nos communautés
chrétiennes qui se renouvellent en devenant missionnaires.
Nous sommes bouleversés quand nous voyons des chrétiens
de Syrie, d’Irak ou d’ailleurs rester fidèles à
leur foi : ces chrétiens nous encouragent en nous
rappelant que la Croix est toujours là, aube des résurrections
de demain. En tout cela, la force promise par le Christ ne cesse de
nous être donnée.
En
quittant ses disciples, Jésus leur a dit : celui qui
croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui
refusera de croire sera condamné. Oui nous sommes bien
conscients de ce que le baptême nous a offert un extraordinaire
chemin de salut : que l’Esprit Saint nous aide à y
être fidèles. La phrase de Jésus parle aussi des
refus de croire qui viennent de l’orgueil et de la mauvaise
volonté. Beaucoup de gens dans le monde ne croient pas, ou
sont dans l’obscurité de la foi : ils ne sont pas
pour autant dans le refus de croire. Ainsi, dans nos pays, les jeunes
générations n’ont pas entendu parler de Dieu et
du Christ de telle façon qu’ils puissent l’aimer ;
ils ont surtout entendu des remises en question de la foi et de
l’Eglise. Des jeunes, visitant presque par hasard une église,
ont dit soudain pourquoi nous avait-on caché tout
cela ? Si nous avons la joie d’avoir la foi, apprenons
à rendre compte de l’espérance qui
est en nous. Seul l’Esprit Saint peut nous aider à
être de vrais témoins en nous donnant de vivre
nous-mêmes transformés par l’amour du Christ.
Orientation. Prions pour que personne ne refuse la lumière
et le salut offerts par le Christ et ne se condamne à la
sclérose définitive du cœur. Heureusement Dieu
est plus grand que notre cœur et il peut aussi compter sur
notre témoignage pour aider le plus grand nombre à
choisir la vie. N’oublions pas alors que le plus grand pouvoir
remis entre nos mains par le Seigneur est celui de la prière
pour ceux que nous aimons : « Seigneur, fais que tous
aient un jour la joie de te connaître ».
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