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Dimanche
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Novembre 2022 - année C - Le Christ, Roi de l’Univers
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S 5, 1-3 ; Col 1, 12-20 ; Lc 23, 35-43
Le
berger attendu
Depuis
toujours le Seigneur a voulu rassembler autour de Lui ses enfants
dispersés. Pour faciliter l’unité de tous et
accompagner chacun à son rythme, Il s’est choisi des
bergers qui soient de vrais veilleurs et des accompagnateurs
attentifs. L’histoire a d’Israel a montré que la
catastrophe de l’Exil était due en grande partie au
manque de vigilance des pasteurs qui avaient eu davantage le soin
d’eux-mêmes que des brebis. C’est ainsi que le
prophète Ezéchiel, devant le constat de la faiblesse
récurrente des responsables, annonce que désormais
Dieu allait lui-même conduire le troupeau et guider ses pas, en
ayant une attention particulière envers les plus fragiles.
Dieu, devenu le berger idéal, prendra les traits de Jésus ;
chaque brebis pourra s’identifier à Lui et pourra
chanter avec le psaume 22 : le
Seigneur est mon berger, je ne manque de rien.
En
Lui nous recevons la vie
Le
berger annoncé par Ezéchiel est mieux que le meilleur
des pasteurs possibles : Il est l’unique vrai
pasteur, car dans sa propre mort, nous dit Saint Paul, il a surmonté
notre propre mort et le péché qui nous entrainait vers
la dispersion et la dissolution. Le peuple se rassemble dans ce
Royaume nouveau qui est le sien et dont Il est le roi et où Il
nous fait bénéficier de sa vie divine : nous
sommes ainsi en marche vers ce royaume qui sera achevé
lorsque la mort aura été définitivement
terrassée : Dieu sera alors tout
en tous conclue
Saint Paul.
Le
jour du jugement
En
écoutant l’évangile d’aujourd’hui
nous avons peut-être pensé que cette lecture était
difficile à relier avec les paroles de miséricorde que
nous sommes habitués à entendre dans l’annonce de
la Bonne Nouvelle. En réalité nous savons que Jésus
n’est pas venu pour nous faire peur mais pour nous sauver de
nous-mêmes : Il nous rappelle simplement que chaque acte
de notre vie nous oriente vers Lui ou nous en détourne…
un peu ou beaucoup ! En nous, il y a à la fois le bon
grain et l’ivraie, la brebis et le bouc, il y a de la terre
bien travaillée ou laissée à l’abandon, il
y a le juste et le candidat au malheur. En un mot, le bien et le mal
se partagent la place en nous. Nous avons de bons anges gardiens,
mais il y a toujours autour quelques malins démons qui
cherchent à squatter notre belle maison, de telle sorte qu’il
pourrait même nous arriver de ne plus pouvoir rentrer chez
nous ! (il y a une belle parabole de Jésus à ce
sujet Mt. 12, 43-45). Devant le constat de nos fragilités
faut-il se décourager ? Les paroles de Jésus nous
ouvrent en fait un chemin d’espérance facile et
enthousiasmant : il suffit d’apprendre à aimer
comme Lui nous a aimés et continue de le faire.
Seul
l’amour est vrai
Avec
le Notre Père, le Seigneur nous a appris à dire que
ton règne vienne. En
cela Il nous a invités à espérer le Royaume de
tout notre être et à en devenir les acteurs. Le signe
qui domine dans ce royaume est celui de la Croix ; celle-ci
cependant n’a rien à voir avec les souffrances que font
souvent subir les puissants à leurs sujets, sans consentement
de leur part. Le règne de Dieu ne s’impose pas d’en
haut, car le Christ sur la Croix s’identifie par amour aux plus
pauvres auxquels il veut tout donner. Accueillant cet amour nous
découvrirons combien le Seigneur nous comble, jour après
jour. Nous pourrons alors chanter avec
lui, je ne manque de rien… si je traverse les ravins de la
morts, je ne crains aucun mal » sachant
aussi que notre plus grande espérance est d’ habiter
la maison du Seigneur pour la durée de nos jours ,
donc dès maintenant.
L’évangile
de ce jour ne cherche pas à mettre le doigt sur nos lâchetés
et nos misères mais plutôt à mettre en lumière
tous les actes d’amour qui nous font vivre et vont nous
permettre de nous identifier au Seigneur. Nous faisons partie d’un
peuple de pauvres et le Royaume est offert à ceux qui
viennent les uns vers les autres en frères, quelle que soit
leur condition sociale, leur origine et même leur
religion : c’est ainsi qu’un jour des hommes venant
de toutes les nations, seront étonnés d’être
reconnus par le Christ, comme s’ils l’avaient connu
depuis toujours.
Ainsi,
en travaillant là où nous sommes pour qu’il y ait
plus de fraternité dans les gestes les plus anodins et les
moins visibles de notre vie, nous rendons présente la
tendresse de Dieu envers les plus petits qui sont nos frères :
et même si cela par moment peut nous en coûter, ce sera
la plus grande source de notre bonheur.
Orientations :
La
seule façon de devenir de vrais acteurs du Royaume est de
reconnaître le Christ lui-même en tout homme qu’il
met sur notre chemin. En sachant toutefois que les malades, les
prisonniers, les exclus sont souvent moins à la portée
immédiate de notre vue. Peut-être même avons-nous
à découvrir, dans notre monde où tout devient
« virtuel » que le moindre de nos gestes peut
avoir une répercussion de l’autre côté de
la planète : répercussion de souffrances s’il
participe à notre égoïsme, semence de bonheur s’il
est vécu en frère.
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