Parole de Vie..   
Les homélies du Père François Nicolas

Nuit de Noël 24-25 décembre 2022

Is 9, 1-6 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14
La lumière :
Partout dans le monde et depuis des temps très anciens les hommes savent qu’au 25 décembre la lumière du soleil revient : c’est un moment de fête ; les Pères de l’Eglise ont vite compris que cette date était le meilleur moment pour mettre en valeur la lumière qui vient à nous en Jésus-Christ. Le Sauveur vient nous libérer de nos ténèbres et nous faire vivre dans un nouveau jour : celui de la foi. Le prophète Isaïe avait annoncé cette bonne nouvelle en disant : «  Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ». Nous savons que les ténèbres dont il s’agit habitent surtout notre cœur, sources de tant de conflits, d’injustices et de désespoir. L’Enfant qui vient de naître va briser la guerre non par les armes mais par la force de son amour. Jésus, « le Christ », va être pour nous le « Conseiller et la  force » libératrice que nous attendions. Le prophète Isaïe avait ajouté : « il règnera sans fin et la paix  sera pour toujours ». A nous d’accueillir aujourd’hui cette paix, différente de celle - toujours superficielle et instable - que donne le monde, qui va s’enraciner tout au fond de nos cœurs.

Voir et croire.
Aussi, en cette nuit de Noël, nous ouvrons avec émerveillement ce cadeau lumineux que notre Père des cieux nous fait en nous donnant son Fils. Cet enfant qui vient de naître, va partager notre existence jusqu’au bout, pour nous introduire dans son Royaume, après avoir triomphé par sa résurrection du mal et de la mort. Pour les bergers (comme pour nous), le mystère de la venue du Seigneur n’est perceptible qu’avec les yeux de la foi. Par elle, les bergers ont loué Dieu pour tout ce qu’ils découvraient de cet enfant déposé dans une mangeoire : ils ont vu et ils ont cru, comme plus tard Jean au moment de la résurrection de Jésus. Nous rejoignons les bergers avec le même regard de foi, ce don que l’Esprit Saint fait à notre pensée et à notre cœur. En vivant aujourd’hui cette eucharistie de Noël, nous entrons dans un même mystère de présence et d’amour que celui découvert par les bergers. Aujourd’hui même, se rendant présent dans le pain et le vin, le Christ vient partager notre humanité et nous faire participer à sa divinité. Dans quelques instants, dans la prière de l’offertoire, je vais dire en votre nom : «  Père très saint, transforme-nous en cette nuit dans le Christ ton Fils, toi qui a élevé l’homme à la gloire du ciel près de toi ».

Un passage à faire.
Oui, cette eucharistie de Noël est bien le moment que le Seigneur nous offre pour sortir ensemble de notre nuit. Quand Jésus est né, une vraie nuit enveloppait la crèche mais aussi le monde. Cette nuit est encore, aujourd’hui, celle de tous ceux qui désespèrent de la vie, se retrouvent seuls et ont peur du lendemain : ils aimeraient être en attente d’un vrai bonheur. Les expériences de la nuit que nous avons pu faire nous-mêmes dans notre vie nous font mieux prendre conscience de la beauté du chemin de lumière dans lequel notre foi nous a fait entrer.
Laissons-nous rejoindre par cette lumière : elle nous éclaire et nous réchauffe ; elle nous éclaire sur Dieu et sur l’homme. Sur Dieu : parce que depuis la crèche jusqu’à la Croix Jésus va nous révéler qui est Dieu, son Père et notre Père. A tel point qu’il pourra dire un jour : « qui me voit, voit le Père ». La lumière de Noël nous révèle également qui est l’homme et sa grandeur. Aujourd’hui, les sciences nous ont certes aidés à découvrir beaucoup de choses sur l’homme, ses origines, son capital génétique, son subconscient ; elles nous parlent même de la possibilité de modifier l’être de l’homme. Les sciences s’arrêtent pourtant au seuil de la question : « qui sommes-nous ? où allons-nous ? ». Il est toujours bon, au cours d’un long voyage, d’en connaître les étapes (des millions d’années peut-être pour aboutir à l’homme d’aujourd’hui)… mais il est bien plus important encore de connaître Celui qui guide le voyage et nous conduit à son terme. Les civilisations qui se trompent sur l’homme se trompent souvent sur Dieu et inversement. Et douter de l’homme, c’est douter de Dieu. Le secret de l’homme sera toujours dans sa capacité d’aimer ; c’est en cela qu’il est à l’image de Dieu.

Orientations : En tout cela Noël nous invite à retrouver l’esprit d’enfance : la joie de recevoir et de donner, la joie d’aimer et d’être aimé sans calcul. C’est surtout la joie en tout de savoir que Dieu a un cœur et que le nom de tout homme est inscrit dans sa main. C’est ainsi que tous les personnages de la crèche : Jésus, Marie, Joseph, les bergers et puis les mages, auxquels peuvent s’ajouter tous les  santons qui nous représentent à la crèche, nous parlent tous du mystère de l’amour de Dieu. Ce qui est admirable à Noël, ce qui éclaire notre intelligence et notre cœur, c’est que nous découvrons qu’en Jésus, nous, Dieu et l’homme - tous les hommes - sont réunis, et que l’homme ne peut plus dire qu’il est jeté tout seul dans le monde.


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