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Pentecôte
- 05 Juin 2022 - accueillir l’Esprit
Ac
2, 1-11 ; Rm 8, 8-17 ; Jn 14, 15-16. 23b-26
Au
Cénacle
Comme
les apôtres au Cénacle, nous voici rassemblés en
ce dimanche de Pentecôte. C’est bien l’Esprit Saint
qui nous rassemble aujourd’hui, connaissant la foi de chacun
d’entre nous, afin de la conforter, et de nous envoyer en
mission tels que nous sommes. L’Esprit saura bien faire de nous
des apôtres, si nous le voulons bien !
La
petite Eglise naissante au jour de la Pentecôte reçut le
don de se faire entendre dans toutes les langues du monde : dès
le premier jour elle est née universelle, et toute culture a
pu reconnaître en elle les mots qu’elle attendait pour
nommer ce qu’elle pressentait au plus profond d’elle-même.
Ainsi, à travers les siècles et jusqu’à
aujourd’hui, tous les peuples pourront dire : nous
entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu .
Ce langage universel dont la foi porte le secret par la force de
l’Esprit de Pentecôte, rejoint aussi notre vie
quotidienne, au cœur de chacune de nos rencontres. C’est
ainsi que l’Esprit donne aux catéchistes de se faire
comprendre dans le langage des enfants, s’ils sont eux-mêmes
en pleine écoute de la Parole de Dieu. C’est ainsi que
dans un couple qui ne se parlait plus, des mots sont enfin trouvés
au cours d’une retraite commune et ils vont faire que l’on
se comprenne à nouveau. C’est ainsi également que
nous trouvons les mots qui vont rendre la paix à de grands
malades, ou à des jeunes en dérive.
Parler
un autre langage.
Ouvrir
notre cœur, parler un autre langage, ce n’est pas si
simple si l’Esprit ne vient pas à notre secours :
nous savons que la difficulté d’entendre rend les gens
muets ; c’est vrai également dans notre vie
spirituelle et dans notre façon de vivre la mission. L’Esprit
saint est plus
intime à nous-mêmes que nous-mêmes
et il saura nous offrir ses dons pour nous rendre capables à
la fois d’écoute et de parole. Souvent nous manquons de
liberté et de simplicité : nous vivons enchaînés
à notre passé, à nos craintes, à notre
agressivité. L’Esprit fera mûrir en nous ces
fruits de la charité qui nous ouvrirons à l’écoute
et à une parole vraie. Les fruits de l’Esprit, disait
Saint Paul, sont « l’amour, la joie, la douceur, la
maîtrise de soi ». Nous avons en cela à
retrouver sans cesse un cœur (Ga 5,22) : voilà bien
le langage universel inauguré au jour de Pentecôte, uni
à ces dons de sagesse, d’intelligence et aux autres dons
qui nous rendent familiers des choses de Dieu et capables de les
traduire.
Si
quelqu’un m’aime
Dans
l’Evangile, Jésus nous dit : si
quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera et nous
viendrons en lui». « Si quelqu’un m’aime »
: ces paroles
résonnent pour nous comme un appel et comme une
question. L’appel,
il s’est inscrit au fond de nous dès l’instant de
notre baptême : un appel à revêtir le Christ
et à en devenir les témoins ; il s’est fait
entendre de façon plus grande au fur et à mesure que
nous avons grandi dans la foi. La question ? Il est bon parfois
de nous interroger : qu’ai-je fait Seigneur de ta
présence et de la Parole que tu m’as confiée
pour la transmettre ?
Pour répondre à
cette question, il n’est pas nécessaire de chercher
dans notre vie la mémoire de moments extraordinaires. La foi a
mis un nouveau langage dans notre vie, à chaque fois que nous
nous sommes situés en écoute toute simple du Seigneur
présent en nous. L’Esprit Saint était toujours là
pour nous aider à prendre confiance et patience, même
dans les heures les plus sombres. Heureusement, Dieu n’attend
pas pour venir en nous que nous ayons fini de construire en nous
notre maison de prière : soyons sans crainte, c’est
lui qui va nous la construire. Finalement, là aussi, il s’agit
de consentir à redevenir des enfants qui se laissent aimer, et
acceptent d’apprendre à suivre ses commandements,
c’est-à-dire d’apprendre eux-mêmes à
aimer en retour : si
quelqu’un m’aime, il observera ma parole, et mon Père
l’aimera ; nous viendrons en lui et nous ferons en lui
notre demeure.
Orientation.
Il nous est bon
alors de relire ces paroles de Paul dans la deuxième lecture :
« Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de
vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais
vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et
c’est en lui que nous crions : « Abba »,
c’est-à-dire « Père » …
et « puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi
ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers
avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être
avec lui dans la gloire ». Voilà donc le grand
héritage dans lequel l’Esprit Saint nous a introduits au
jour de la Pentecôte : un héritage que toute
l’humanité est invitée à partager :
si toutefois nous acceptons de le faire connaître par le
témoignage de notre vie et par notre parole.
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