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Fête
du Sacré Cœur, – 24 juin 2022
Ez 34,
11-16 ; Rom 5, 5b-11 ; Lc 15, 3-7
Vivre
avec le cœur
Bien
souvent la Parole de Dieu nous rappelle l’importance de vivre
notre foi avec le cœur et non seulement avec des idées
ou des sentiments qui ne se traduiraient pas dans notre vie. Le
« cœur », nous dit la Bible, est le
centre de notre être, le lieu de notre adhésion profonde
à l’amour de Dieu, et celui de notre ouverture aux
autres ; et il est avant tout le lieu de l’habitation de
Dieu en nous et du rayonnement de son amour. .
En
Dieu, le « cœur », c’est sa
miséricorde, sa façon d’aimer : c’est
le rayonnement de son être. Même dans les moments où
nous nous sentons seuls, perdus ou même coupables, une
conviction doit toujours jaillir au fond de nous : « Dieu
m’aime de façon unique, Il me connait mieux que
moi-même et m’accueille tel que je suis tout en m’ouvrant
un chemin pour que je me rapproche de lui ».
Parfois cette force de la foi a pu s’affaiblir en moi, car
c’est le propre de l’esprit du mal que de me faire douter
de l’amour ; mais sans cesse revient de la part du
Seigneur la question qu’il posait à Pierre, même
après ses trahisons : « Pierre
m’aimes-tu » ?,
non pas en forme de reproche mais d’invitation à
retrouver la confiance, avec la réponse attendue : « tu
sais bien que je t’aime » .
Une
telle réponse est une grâce car rares dans nos vies
sont les façons d’aimer qui nous laissent totalement
libres et confiants, et ne soient pas menacées par des
sentiments mal orientés ou par les aléas de la vie. Il
n’en va pas de même avec Dieu, car non seulement Il nous
laisse libres mais aussi Il nous rend libres. Pour cela Dieu nous a
aimés jusqu’au bout c’est-à-dire jusqu’à
la Croix : « il
n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux
que l’on aime » ; le
Christ nous a ouvert en cela un chemin aux horizons inépuisables !
Nos
priorités
A
nous de nous interroger sur nos priorités comme le pape
François le faisait récemment devant des prêtres,
en nous demandant : « où
est orienté notre cœur ? » Chacun
bien sûr se donne totalement dans toutes sortes d’activités,
toutes d’ailleurs utiles pour le service du Royaume de
Dieu, mais notre cœur ne reste-t-il pas en chemin, capté
par les suggestions ou soucis du moment et aussi par le désir
de notre propre satisfaction ? De plus, aujourd’hui, il
est habituel de se dire qu’il n’y a pas de temps pour le
temps : tout est urgent et trop d’activités nous
sollicitent… et pourtant les amoureux trouvent toujours le
temps de se rencontrer. Et nous connaissons aussi des personnes avec
un agenda très rempli (c’est le cas du pape François
par
exemple) qui trouvent le temps chaque jour pour une heure d’oraison,
un cœur à cœur avec le Seigneur. Peut-être
faudra-t-il d’abord ne faire ou penser qu’une chose à
la fois, dans le travail comme dans la prière Une personne qui
trouve le temps de la prière et de s’y investir
totalement, trouvera aussi le temps de l’attention, de la
« présence » aux plus pauvres : en
effet, sachant mieux ordonner les préoccupations qui
envahissent la conscience, et devenu en quelque sorte simplifié,
le cœur devient plus disponible.
Notre
modèle.
L’importance
que Saint Jean donne au coup de lance que le soldat a donné au
côté de Jésus sur la Croix est une façon
de nous dire combien le cœur de Jésus, en nous donnant
sa vie jusqu’au bout, nous a manifesté le secret même
du cœur de Dieu : l’évocation des trois
témoignages de l’eau, du sang et de l’Esprit en
est un résumé saisissant ; Jésus est venu
s’immerger dans notre humanité non seulement par son
baptême, mais il l’a fait en donnant son sang jusqu’au
bout, poussé par la force d’amour de son Esprit. On
comprend, en relisant dans l’Evangile tout l’itinéraire
de vie de Jésus, qu’Il pouvait nous dire : « qui
me voit, voit le Père ».
Orientations :
Le
Père Libermann, le deuxième fondateur des
spiritains, aimait dire à ses missionnaires que les gens,
en les voyant agir et prier, devaient voir en eux le Christ comme on
voyait le Père en Lui. A la suite du Christ-Jésus, la
vérité de la mission dont nous témoignons
réside dans la conversion de notre « cœur ».qui
se met à battre , par la force de la grâce, au même
rythme que celui du Christ.
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