PELERINAGE AUTOUR DE LIBERMANN & POULLART DES PLACES
Spiritains-Pèlerins
des anniversaires
Plusieurs lieux historiques majeurs de notre histoire, Rennes, Paris, Saverne,
Amiens, pourraient s’inscrire dans le projet d'un pèlerinage spiritain:
Sur les pas de Poullart des Places et de Libermann. "
C’est le souhait du Chapitre général spiritain de 1998 à
Maynooth. Ses participants pensaient à ce moment-là à la
célébration de l'année spiritaine des Anniversaires, du 2
février 2002 à la Pentecôte 2003 (le 8 juin). Il
poursuivait d'ailleurs par des conseils appropriés à diverses
possibilités.
"Les membres du Chapitre demandent au conseil
général qu'une étude du projet soit faite par la Province
de France en lien avec le généralat et avec la collaboration des
Provinces d’Europe, et qu'il soit présenté au prochain conseil
général élargi (2002). Ce pèlerinage serait
proposé aux amis et bienfaiteurs de la famille spiritaine, et
adapté a différents groupes linguistiques qui y participeraient.
Une étude pourrait être faite aussi sur la possibilité de
pèlerinages dans divers autres sites significatifs de
notre histoire spiritaine: Rome, Assise, Lorette, Dakar, Haïti, La
Réunion, Bagamoyo, Tanzanie, Maurice, Gentinnes (Belgique). " Le
Père Jean Dehais rend compte du pèlerinage qui, de fait, a eu
lieu en France, du 6 au 14 mai 2003,
Sur les pas de
Claude-François Poullart des Places et François-MariePaul
Libermann.
Pas à pas, au jour le jour
Ce sont les notes prises au jour le jour par le P. Jean Dehais.
Nous le découvrons chroniqueur attentif à des petits détails,
et par ailleurs bon photographe. Voilà donc tout sous forme d'agenda.
6 mai - Ouverture du pèlerinage à Chevilly (maison spiritaine dans
la banlieue de Paris) avec le groupe anglophone puisque nous formons le groupe
français-portugais. Présentation des motivations d'un
pèlerinage international demandé par le chapitre
général de Maynooth (1998) et le conseil de Pittsburgh (2001).
7 mai - Départ de Chevilly pour la rue Lhomond, lieu de la
Maison-Mère. Après la messe dans la chapelle, rencontre avec la
communauté spiritaine et repas festif. C'est ensuite le départ
vers la Bretagne. Nous arrivons à la maison spiritaine de
Piré-sur-Seiche, à 18 h. Le P. Jacquot nous fait visiter et nous
prenons le souper à 19 h 30 dans la nouvelle et remarquable salle
d'accueil. Notre hébergement a lieu au centre diocésain de la
Hublais à une dizaine de kilomètres de Rennes.
8 mai- A 8 h 30, c'est le départ pour Rennes. Visite pédestre de
tous les lieux où vécut Claude Poullart dans sa jeunesse, en
particulier dans la partie de la vieille ville non détruite par le grand
incendie de 1720. A 1 1 h, messe en l'église St-Germain où Claude
fut baptisé. Dans la chapelle latérale du Saint-Esprit, une
plaque commémorative de Poullart des Places, inaugurée par le P.
Francis Griffin, alors supérieur général. Repas à
La Hublais.
A 14 h 00, retour à Rennes pour la visite du Parlement de
Bretagne (en grande partie restauré depuis l'incendie de 1994).
Intérêt particulier pour la grande salle où Claude, en
séance publique, a soutenu le Grand Acte (en latin) pour la fonction
d'avocat. En soirée, rencontre avec la communauté spiritaine de
la paroisse Saint-Marc.
9 mai - C'est le long déplacement vers Saverne en Alsace: 11 heures de
route ce jour-là, avec une halte à la
Maison-Mère
(Paris).
10 mai - A Saverne, le matin, visite de la communauté Saint-Florent
et du Centre-Musée Libermann avec le commentaire du P Fohn. Messe avec
la Communauté. Excellente choucroute pour le repas!
L’après-rnidi: visite pédestre de la ville. dont l'église,
l'emplacement de la maison natale de Libermann, le monument à sa
mémoire, le tour du palais des Rohan, marche le long du canal de la Marne
au Rhin, la montée vers le Haut-Barr, le cimetière juif, ancien et
moderne.
11 mai - Messe à la chapelle du Centre Libermann, puis mise en route pour
Paris. Nous avions la consigne de ne pas arriver trop tôt à
Chevilly. Nous avons pu nous arrêter à Reirns.
12 mai - Temps de pèlerinage, à Neuilly. L’eucharistie est
présidée par le P Toon Gruijters, du Brésil, dans la
chapelle des soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve. C'est là que se
trouve la statue de la Vierge noire de Paris, N-D de Bonne Délivrance:
devant elle Claude Poullart a consacré son premier groupe
d'écoliers au Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte 1703. En
début d'après-midi, nous nous rendons à la basilique N-D
des Victoires. Il était important que nous nous souvenions des relations
entre le Père Libermann et l'Abbé Desgenettes, de
l'adhésion du P. Libermann au projet de Le Vavasseur et Tisserant en
faveur de la race noire. Libermann décida à N-D des Victoires de
mettre sa fondation sous la protection de Marie:
"Le Coeur Im
lé de Marie refuge des pécheurs. " Ce lieu est
bien un lieu spiritain!
Le troisième lieu important de cette
journée: visite, du Séminaire d'Issy-les-Moulinaux, sous la
conduite d'un Sulpicien bien au courant des années passées en ce
lieu par François Libermann.
13 mai - Malgré quelques difficultés de circulation (il y a
grève), nous rejoignons le Ve arrondissement de Paris, aux environs du
Panthéon. Nous faisons le circuit des premières implantations de
la communauté du Saint-Esprit:
- rue Cujas (autrefois rue des
Cordeliers)
- l'emplacement de Saint-Etienne, des Grès où se
trouvait la Vierge Noire jusqu'à la Révolution
- l'église
Saint-Etienne du Mont près de laquelle fut inhumé Claude Poullart
(1)
- la maison de la rue Rollin que Claude Poullart quitta la veille de sa
mort
- la maison de la rue Tournefort qui accueillit jusqu' à 70
séminaristes
- notre Maison-Mère actuelle, rue des Postes
(devenue rue Lhomond).
De retour à Chevilly dans l'après-midi, c'est la visite des Arclùves générales. Les PP. Vieira et Metzger nous expliquent les méthodes de classement des dossiers de fonds, des écrits et documents personnels, la conservation des manuscrits, les moyens de consultation manuelle ou sur micro-filrns. Les dossiers de fonds comprennent des études linguistiques, scientifiques, ethnologiques, géographiques et autres.
En fin de journée, nous avons, en commun avec le groupe anglophone, une cérémonie d'action de grâces qui se termine par le chant à N-D de Fatirna (en portugais).
14 mai - La réunion de clôture a lieu dans la salle des chapitres. Environ 25 confrères sur les 66 prennent la parole dans les 3 langues de la Congrégation (anglais, français, portugais) pour partager leurs impressions sur ce pèlerinage spiritain, témoignant de la grâce qu'ils ont reçue à le vivre.
L’eucharistie réunit les pèlerins et les membres de la grande communauté de Chevilly dans la chapelle de l'ancien séminaire, rénovée il y a peu de temps. Elle est présidée par le P Bernard Kelly, actuellement à Chicago, bon connaisseur de Libermann.
(1)
Eucharistie d'action de grâces
Le mardi 13 mai, le groupe français et portugais s’est retrouvé à la chapelle de la
Maison-Mère à Paris. Le P. Jean Dehais l'un des accompagnateurs du groupe, a
partagé ces quelques réflexions.
Aujourd'hui 13 mai, c'est l'anniversaire de la première apparition de la Vierge Marie aux trois enfants de Fatima: Lucia, Jacintha, Francisco. Nous, Spiritains, sur le point d'achever notre pèlerinage avec Claude Poullart des Places et François Libermann, nous en faisons un jour d'action de grâces.
Le Saint-Esprit a conduit Poullart des Places aux pieds de Marie,
N-D de Bonne Délivrance, de toute délivrance. Libermann a trouvé la vocation missionnaire de son institut devant Notre-Dame des Victoires et l'a consacré au Saint Coeur de Marie refuge des pécheurs. Tous deux se sont laissé guider par l'Esprit Saint. Par leur fidélité, nous aussi nous sommes consacrés de manière toute particulière à l'Esprit de Dieu, et Marie est au milieu de nos vies comme elle était au milieu des apôtres le jour de la Pentecôte.
Humainement nous parIons chacun dans notre langue maternelle: français, portugais, espagnol, anglais, créole et malgache ou l'une ou l'autre des nombreuses langues africaines. Pourtant, c'est de cette façon que nous disons tous aux hommes de notre temps une seule et même chose: le Royaume de
Dieu est parmi vous - Dieu
vous aime et veut faire de vous ses enfants. Voilà la mission que nous avons reçue, quand nous avons décidé, avec le secours de l'Esprit Saint, de suivre Jésus notre grand prêtre et le premier missionnaire.
Pour accomplir cette mission, nous venons d'examiner à nouveau et de près la vie de nos deux fondateurs. Leur secret, c'est d'avoir vécu parfaitement la première des béatitudes de l'Evangile: Bienheu
reux les pauvres de coeur!, car on ne peut aller vers les pauvres, les petits, les malheureux, et les pécheurs en font partie, si l'on n'est pas soi-même humble et abandonné à Dieu conune un enfant. Pour entrer dans le Royaume, nous a dit Jésus, il faut avoir un coeur d'enfant.
C'est bien ce que nous voyons dans la vie de Claude Poullart qui renonce à ses biens, aux honneurs et qui se sacrifie pour ses
",pauvres escoliers. " Libermann a attendu si ' longtemps le moment de Dieu. Quand il dépose son projet à Rome, il semblait n'avoir aucune chance de réussir. Il écrira: "Je n'ai rien fait, j'ai tout
laissé faire à Marie, car j'avais
mis toute ma confiance dans la bonté
si incomparable de
son coeur immaculé. "
Claude Poullart de même que Libermann n'ont pu vivre la pauvreté en esprit et l'abandon que dans l'union intime avec le Seigneur Jésus. C'est la grande leçon qu'ils nous laissent à un moment où nous pourrions douter de l'avenir parce que les vocations sont devenues rares en Europe. Nous pouvons être déroutés par l'indifférence vis à-vis de tout ce qui a fait nos convictions, vis-à-vis de l'Eglise et de ses institutions. Pourtant le Seigneur a dit par la bouche du prophète:
"Ma parole est comme la pluie qui descend du ciel pour faire germer les
semences de la terre, elle ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir produit ce que je veux. "
L’Esprit Saint nous communique un dynamisme qui nous pousse à poursuivre notre tâche. Cependant, si nous aimons notre famille religieuse, si nous tenons à rester fidèles à nos fondateurs et donc à notre vocation spiritaine, il faut nous attacher sans cesse à la prière, à la présence de Dieu et pour tout dire à un grand amour de Jésus-Sauveur par la contemplation. C'est ce que les saints ont toujours fait. Des laïcs le comprennent et certains d'entre eux prendront le relais d'une autre façon que nous, sans doute, mais dans la même unité de foi et d'espérance.
Claude Poullart dans ses
Réflexions sur e passé disait que sa seule tristesse était de ne pas penser toujours à Dieu... mais que ses bienfaits lui étaient presque toujours présents. D'une autre façon, Libermann nous a laissé un ultime testament: "La charité en
Jésus Christ, par Jésus Christ, au nom
de Jésus Christ. Sacrifiez-vous pour Jésus, pour
Jésus seul!" Amen.
Impressions sur le vif
Durant les temps libres à Chevilly, les Spiritains étrangers sont allés nombreux prier au cimetière. L’un d'eux, un laïc, a dit: " Ici on comprend ce qu’était la mission; t le passé de ces missionnaires nous montre tout ce qu'ils ont accepté de sacrifices pour annoncer l’Evangile!,, De même ils ont manifesté leur admiration pour les anciens très atteints dans leur santé, leur autonomie, particulièrement à Chevilly, mais aussi à Piré et à Saverne.
Les groupes en chiffre
Groupe francophone et lusophone (portugais): 38, dont 14 nationalités
Groupe anglophone: 28, dont 11 nationalités.
Illustrations :
1-Le groupe franco-lusophone devant le monument du P. Libermann à Saverne
2-Le P. Jean Dehais
3g-A Rennes, rue à l'arrière de la cathédrale. La famille Poullart y habita avant de s'installer à l'Hôtel de la Monnaie
3d-A Saverne , dans l'église paroissiale, le vitrail du P. Libermann
Note : cet article est extrait de la Revue St Joseph 971
