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Droits de femmes
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Portugaise aux côtés des femmes en Guinée-Bissau, Congolaise lançant un projet pilote de promotion humaine en Centrafrique, Fatima et Virginie rendent visible la même option spiritaine.
Fatima Gama
Les Mandjaques restent enracinés dans leurs traditions et pratiquent leur religion traditionnelle de toute leur foi. Devenir chrétien leur demande des ruptures courageuses avec leur entourage et ses traditions. Certains villages, notamment sur les îles, n'ont pas encore été touchés par le travail de lÉglise.
Nous spiritaines agissons dans la santé, l'éducation et la promotion féminine dans les missions de Caio et Bajob. Nous essayons surtout d'aider les femmes. Elles travaillent beaucoup et, le plus souvent, dans un contexte de polygamie. Elles soccupent seules de la santé et de léducation de leurs enfants.
De plus en plus, elles se sentent méprisées dans leurs droits de femmes. Par des rencontres de groupes, des réflexions sur ce quelles vivent et des propositions daméliorations possibles, elles arrivent lentement à prendre conscience de leur valeur dans la famille et la société.
Les jeunes, filles et garçons, manifestent de plus en plus d'intérêt pour les études. La majorité dentre eux ne trouvent pas place dans les lycées existants. Beaucoup courent alors après des emplois très difficiles à trouver. Un tel contexte suffit déjà à lui seul à pousser une grande partie de la jeunesse guinéenne à désirer sortir du pays et chercher ailleurs les moyens d'améliorer leur condition économique.
La guerre commencée le 7 juin 1998 a évidemment aggravé les problèmes. Cinquante jours de combats et de pillages ont affaibli la capitale Bissau et avec elle léconomie déjà précaire des 1,2 million dhabitants du pays.
Un important travail de reconstruction sajoute donc aux efforts de survie. Nous restons aux côtés, comme nous lavons été pendant la guerre, de tous ceux qui veulent que vive la Guinée-Bissau.
Virginie Kouyimoussou
A partir des besoins exprimés par les gens de Batobadja, village situé à 30 km de Bambari, nous avons donné la priorité aux besoins de santé. Deux mots résument notre pratique : sensibiliser les gens et les responsabiliser.
En équipe, nous avons commencé par apprendre aux gens à améliorer leurs conditions de vie pour prévenir les maladies. Une opération latrines a été lancée partout avec succès. Ce début dhygiène à la fois personnelle et familiale assainira les conditions dexistence de tous. Des fils à linge ont été tendus dans presque toutes les concessions. Le linge séché sur lherbe ou le sol ramasse des larves qui causent des plaies purulentes. Ces réalisations très simples améliorent la vie de tous.
Nous avons tablé aussi sur une formation élémentaire de soignants. Deux femmes-matrones et 2 jeunes secouristes se sont formés à Bambari. Ils seront capables de rendre service aux mamans, malades et blessés.
Ce qui nous a le plus réjouis a été dentendre les gens exprimer le besoin d'avoir, au village même, un comité de santé, une petite pharmacie et un petit centre de santé. Pour soigner leurs malades plus rapidement en évitant de pénibles déplacements. Le médecin de la région sest montré très intéressé par le projet. Il est venu réfléchir avec les gens sur les activités-santé du village.
Avec laide de l'ambassade des États-Unis, un petit bâtiment a été commencé. Les villageois ont extrait les pierres, apporté le sable et leau et joué les maçons. Les élèves de l'aumônerie du lycée de Bambari sont venus peindre. Dès la fin des travaux, j'ai adressé une demande au ministère de la Santé pour quon reconnaisse le centre. J'espère que le médecin de la région comprendra que les conditions sont réunies pour quil puisse envoyer au plus vite un infirmier sur place!