Spiritaines

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Dossier
Brésil
Graines d’AVENIR

Brésil Née à Boulay en Lorraine en 1959, Joëlle Michel fait son noviciat au Cameroun en 1985 puis part au Sénégal de 1987 à 1993. Après deux ans à l’École de la Foi, à Fribourg, en Suisse, elle part pour le Brésil.

Éplucher les légumes et les fruits... Idéal pour apprendre le portugais. Et l’adaptation devient plus facile. Je note tout. Chaque soir, je révise.
À mon arrivée à Sao Paulo, j’aide un groupe de femmes s’occupant des sans-abri, en périphérie de São Paulo. Puis un autre groupe donnant à manger aux 130 enfants d’une crèche. Beaucoup de gens sympas qui ne prennent rien en mal.
Février 1998 : nous fondons une nouvelle communauté, au centre du pays, dans l’État du Minas Gerais, à Conselheiro Pena, petite ville entourée de montagnes et traversée par le rio Doce.
Au centre, des magasins, la paroisse, la place, la préfecture et, tout autour, les favelas. Nous habitons à côté de l’église. Aidé du P. Sébastien, P. Paulo, curé, a repris la paroisse à la suite des spiritains. Tous deux sont Brésiliens. Il n’y avait jamais eu de sœurs.
Quand nous arrivons, Gloria, Portugaise, Rosenir, Brésilienne et Christine, laïque allemande, les gens participent bien à la vie de la paroisse. Celle-ci compte 34 communautés plus ou moins éloignées du centre.
L’appartement est meublé, nous sommes les bienvenues. " Qu’attendez-vous de nous? " demandons-nous aux gens de chaque petite communauté. Réponse générale : une présence, un appui, une bonne formation chrétienne.
J’accompagne les jeunes de 17 à 35 ans, étudiants, enseignants, infirmiers.
Ce peuple croyant et pratiquant prie beaucoup. De nombreux jeunes désirent suivre le Christ. Ils viennent à nos rencontres, la bible à la main. Ils aiment la lire, en discuter, y trouvent un sens à leur vie. Je ne quitte jamais une famille à la fin d’une visite sans prière commune...

22 millions d’analphabètes

Campagne d’année oblige, les groupes que je rencontre dans toutes les paroisses sont branchés " éducation ". Tous savent qu’au Brésil, aujourd’hui, il reste 22 millions de personnes analphabètes. Nous réfléchissons donc à partir d’un petit livre en mettant l’accent sur la première éducation reçue dès le berceau.
En octobre, nous visitons toutes les écoles où étudient catholiques et protestants pour présenter la Mission comme rencontre de l’autre et voir comment vivre en missionnaires là où l’on est. Dans cette petite ville un peu fermée sur elle-même, les jeunes ont besoin de savoir ce qui se passe ailleurs, ne serait-ce que dans les États voisins tellement différents les uns des autres dans cet immense pays!
Les jeunes me remettent toujours en question et m’aident à vivre ma vie religieuse.
J’apprécie beaucoup le salut des Brésiliens. Ils s’embrassent, les bras grands ouverts, se souhaitant la paix du Christ!
Impossible d’entrer dans une famille en coup de vent, pour quelques minutes. Il faut s’asseoir, rester au moins une heure. Discussion, café, on demande des nouvelles de tous, du grand-père au petit dernier!
J’espère rester là quelques années, tout en rêvant du jour où nous irons dans le nord-est du pays, ou au beau milieu des Indiens de la forêt amazonienne...

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