Spiritaines

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Dossier
Directrice à Bakker

Sr Julienne

Après un séjour en Centrafrique, Julienne Anama rentre chez elle, au Cameroun. Depuis quatre ans, elle dirige le collège Bakker d'Abong-Mbang.

Cameroun

"Si c'est une Noire qui prend la relève, ça ne marchera pas. " J’ai voulu relever le défi pour arrêter cete rumeur et prouver le contraire. Héléna van Moorsel, la spiritaine qui m'a précédée, m'a passé le flambeau de la responsabilité d'une manière confiante et désintéressée, sans faire cas de mes tâtonnements des débuts... J'avoue que cette manière de passer la main est pour beaucoup dans mes initiatives et réalisations actuelles ! La voyant confiante durant les 2 années pendant lesquelles elle a eu à m'initier, j'ai eu l'audace de me jeter à l'eau, avec tout ce que le remplacement " d'un Blanc " peut parfois créer comme inquiétude parmi le personnel, surtout en ce qui concerne la question du paiement des salaires ! Plusieurs expériences malheureuses de gestion, dans notre pays, ont fini par créer cette mentalité.
J'ai tout d'abord voulu relever le défi pour prouver que ça marchera sans pour autant tout chambouler. Progressivement, les gens sont entrés volontairement dans une autre manière de faire...
Très vite, j'ai compris que la collaboration franche et sincère est un outil efficace dans toute œuvre et plus encore dans l'éducation. Ainsi j'ai créé une association de parents d'élèves. Elle tourne à merveille depuis deux ans.

L’auto-emploi pour 200 jeunes filles

Avec l'équipe enseignante et les parents, nous pensons ensemble l'éducation de nos jeunes, les aidant à être partenaires de leur propre formation. Ils sont aussi partie prenante de réalisations au plan financier. Ils ont entrepris, par exemple, l'ameublement de la bibliothèque du collège. Aujourd'hui, nos recherches pour l’avenir de nos 200 jeunes filles de 12 à 19 ans s'orientent autour de 2 axes.

Penser d’abord une école qui touche le maximum de filles et qui les revalorise. Nous avons créé une classe de remise à niveau avant l'entrée en 1ère année (6e technique) pour des jeunes dont la scolarisation n'a pas été normale, suite à des situations de pauvreté, de grossesses précoces, de capacités intellectuelles médiocres.
Nous voulons aussi initier et responsabiliser nos jeunes à l'auto-emploi. Nous ajoutons des activités pratiques hors programme à ce qui est demandé au niveau national : teinture sur tissu, fabrication de savon, agriculture vivrière. Ces activités restent artisanales et à la portée de nos élèves qui, pour la plupart, viennent de zones très enclavées de l'arrière-pays.
Nous avons enfin le projet d'une coopérative scolaire qui permettrait aux jeunes d'acquérir un minimum de matériel nécessaire pour s'installer dans leurs villages et créer de petites entreprises : couture enfant, broderie, agriculture et teinture sur tissu.

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