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CHEVILLY-LARUE : 150 ans   
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La communauté de Chevilly-Larue aujourd’hui



A l’entrée de la propriété, la taille des bâtiments témoigne du travail monumental des Frères spiritains. L’animation et la coordination des activités de la maison sont assurées par le supérieur actuel, le P. Marc Soyer. Il est épaulé par le P. Dominique Bodinier, l’économe, en lien avec les responsables de chaque section comme le noviciat et le centre d’accueil.

> Construite pour être un séminaire, la maison spiritaine de Chevilly-Larue a peu à peu délaissé cette fonction, vu la baisse des vocations religieuses et sacerdotales en France. Pourtant, elle garde, en partie, cette orientation puisque le noviciat européen est installé au château depuis 2004, d’abord sous la direction du P. Raymond Jung, puis du P. Michel Huck. En 2014-2015, il compte trois novices : deux Français (Vincent et Eddy) et un Cap-Verdien (José Augusto). Le noviciat est un temps de formation spirituelle et de discernement proposé aux jeunes souhaitant rejoindre notre congrégation. Le château, premier bâtiment affecté à la communauté spiritaine de Chevilly, renoue modestement avec les origines, toujours témoin de l’espérance qui anime la congrégation pour l’évangélisation du monde et l’accomplissement de la mission que lui ont confiée ses fondateurs. Des groupes animés par les « Amis du vieux Chevilly » viennent visiter le château lors des journées du patrimoine.
L’ancien bâtiment du scolasticat – cette maison oĂą la plupart de nos aĂ®nĂ©s ont Ă©tĂ© formĂ©s – est devenu leur communautĂ© de retraite. Il y a actuellement 70 religieux spiritains malades ou âgĂ©s. Ils y vivent les dernières annĂ©es de leur existence dans la foi et la prière pour la Mission et plus spĂ©cialement pour les jeunes Églises au cĹ“ur desquelles ils ont travaillĂ© au cours de leur vie.
Avec l’accord des autorités civiles, la communauté de Chevilly-Larue a pu ouvrir un cimetière privé dans la propriété. Les noms des confrères enterrés dans ce cimetière sont gravés sur des plaques de marbre entourant une sculpture du Christ en croix. Y sont inscrits 518 noms jusqu’à l’année 2011, dont celui du P. Ignace Schwindenhammer. Les tombes de confrères décédés récemment sont recouvertes d’une belle pelouse. Cet endroit est un lieu de visite et de prière pour les spiritains et pour les chrétiens d’ailleurs… de passage à Paris.
Dès 1973, les Sœurs trinitaires se sont occupées de l’infirmerie. Plus tard, en 1988, les Sœurs franciscaines de la Présentation de Marie de Coïmbatore, des Indiennes, prennent le relais. Elles y sont encore et font un travail remarquable : soins à tous les confrères, accompagnement des spiritains dépendants (les assister dans les tâches du quotidien, les conduire à la chapelle ou à la salle de lecture).
Le Séminaire des missions se consacre aussi à l’accueil des groupes en sessions dans son bâtiment le plus récent. Une équipe de spiritains et de laïcs bénévoles – sous la responsabilité du P. Dominique Ramaux – veille à la réception de plusieurs dizaines de groupes chaque année. Des salles de capacités diverses, des possibilités d’hébergement et une restauration collective permettent d’accueillir des réunions de groupes comme l’Action catholique, la Délégation catholique pour la coopération (DCC), des chapitres de congrégations, des jeunes qui se préparent à la profession de foi et à la confirmation, mais aussi des Alcooliques anonymes ou des Outre mangeurs. Un parc de plusieurs hectares invite à la promenade et à la détente. Une chapelle est à la disposition des groupes pour les offices et la prière individuelle ou collective. À partir des années soixante-dix, plus de 2 000 novices de différentes congrégations féminines et masculines y ont été reçus pour leur formation en internoviciat avant leur engagement dans la vie religieuse. Et depuis 1988, plus de 15 000 personnes ont été accueillies. Cet accueil demande une présence et un travail régulier de la part de la congrégation et du personnel.
Par ailleurs, le Foyer Caris, fondé en 1991 par le P. François-Xavier Breynart, accueille une quinzaine d’hommes en situation de rupture sociale pendant deux ans au maximum. Il doit son nom au « pauvre prêtre » Caris, premier économe de la Congrégation du Saint-Esprit au temps du P. Poullart des Places. Actuellement sous la houlette du Frère Christian Thuet, le centre propose une vie fraternelle, notamment aux sans domicile fixe (SDF). Des personnes d’origines diverses, jeunes étudiants, ou professionnels et membres de la communauté spiritaine, y viennent pour partager un peu de leur quotidien. Peu à peu se reconstitue l’estime de soi à travers les engagements d’une vie commune : repas du soir pris en commun, participation une fois par mois aux services de nettoyage, aménagements et travaux d’embellissement de la maison. Il y a aussi d’autres activités qui réunissent les résidants : jeux de société, soirées films, rencontre de visiteurs et de témoins. Chacun paie une contribution mensuelle symbolique mais réelle, pour participer au fonctionnement du lieu de vie. Certains aident le responsable dans la marche et l’entretien de la maison. Les personnes accueillies s’ouvrent à la vie du monde autour d’elles et s’engagent sur un chemin de libération et d’intégration sociale. Les étudiants ou les jeunes professionnels qui passent un peu de temps avec elles se découvrent utiles à la croissance de ces exclus sociaux qui cherchent à retrouver un sens à leur vie ! La communauté spiritaine se sent intégrée au projet et le porte dans sa prière.
Les archives générales de la congrégation sont conservées au cœur de la propriété sous la responsabilité du P. Roger Tabard. Elles sont riches de témoignages concernant la naissance et le développement de nombreuses communautés ecclésiales à travers le monde. Nous y trouvons par exemple 880 livres religieux, des documents de catéchisme, des grammaires, lexiques, livres de classe, études composées et publiées en plus de 300 langues et dialectes de 70 pays ou régions, principalement d’Afrique. La plupart de ces documents sont l’œuvre de missionnaires, mais aussi de savants linguistes français et étrangers, catholiques et protestants.



De plus en plus de chercheurs – spiritains, universitaires européens, africains ou américains, débutants ou déjà célèbres – viennent y travailler. Tout ce que les missionnaires, les catéchistes, les explorateurs, les cartographes, les ethnologues, les artistes, les linguistes, les bâtisseurs, les infirmiers ont fait, étudié ou construit – pour que l’évangélisation soit accomplie dans le cadre des Églises locales en devenir – est évoqué dans des documents précieusement conservés et choyés. Sur cinq étages, il y a trois kilomètres de rayons, avec des documents venant du conseil général, des circonscriptions. Il y a aussi des listes d’élèves des écoles, souvenirs des ordinations, cahiers de communautés des missions, revues, fonds donnés par divers chercheurs, thèses, dossiers des confrères décédés, coffre-fort contenant les écrits originaux des fondateurs, films, plaques de verre, diapositives, photographies et vieilles cartes postales. Autrefois, une bonne partie de ces éléments était entreposée dans les greniers de la maison mère à Paris (rue Lhomond).
Au sein de la propriété, il y a également la bibliothèque de la province de France sous la responsabilité du P. Philippe Rivals. Elle compte aujourd’hui à peu près 100 000 ouvrages. C’est une des bibliothèques religieuses les plus fournies de la région parisienne, spécialisée sur l’Afrique : théologie, philosophie, Écriture sainte, ethnologie, développement, sociologie, collection de plus de 45 revues. Elle est ouverte chaque jour de la semaine, en particulier aux étudiants, aux enseignants et aux chercheurs. Depuis quelques années, elle organise aussi une exposition de livres anciens : catéchismes écrits par nos confrères dans diverses langues au début de l’évangélisation en Afrique ou en Amérique du Sud.
Plusieurs revues et lettres ont leur siège à Chevilly-Larue. Mentionnons notamment les revues Spiritus, Histoire et Missions chrétiennes (HMC), Mémoire spiritaine : histoire, mission et spiritualité et la lettre aux Fraternités spiritaines Esprit et Mission.
Et enfin, soulignons aussi que le parc de la propriété accueille chaque année une réunion interreligieuse convoquée par la maire de la commune. En 2011, les représentants des grandes religions présentes à Chevilly y ont planté un arbre de l’amitié. Fin juin, les pompiers du secteur se réunissent, eux aussi, à Chevilly pour une remise de décorations ou les changements de commandements, cérémonies impressionnantes et hautes en couleur. À la même période, la ville organise des concerts dans la grande chapelle.
En conclusion, il faut dire que la maison de Chevilly-Larue garde le cap : contribuer à la mission en France et dans le monde. Aujourd’hui, la Congrégation du Saint-Esprit compte près de 3 000 spiritains présents dans 60 pays à travers la planète.
 



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