A
u cœur du monde ". Titre (du dossier)
prétentieux ? Oui, si nous écrivions au "
centre " du monde… car ceux qui se veulent au centre du
monde sont les puissants, les arrogants, les violents ! Mais
" au cœur ", c’est autre chose. Le cœur, le Christ a
voulu que nous le trouvions en approchant les
déplacés, les exclus, les souffrants, les pauvres
de cœur. Avec eux, nous découvrons Dieu, Souffle de nos
vies, Cœur de notre monde.

(...)
L’Église ne peut pas se contenter de pratiquer le
jogging en appartement, mais doit sortir et courir surtout quand
il fait mauvais temps. Nous devons être présents
où sont turbulences et désespérances.
Depuis fin 2002, j’ai redécouvert la France, ses
rêves, ses initiatives… et ses fractures.

Fracture
entre un surplus d’infos, discours ou slogans à consommer
et un vide étourdissant, absence impressionnante pour
donner du sens à la vie. Fracture entre un monde reconnu
et visible et l’univers méconnu presque invisible de tous
ceux qui sont hors normes, hors circuits. Des jeunes me disaient
: " Dans nos quartiers, il y a urgence (2) : il faut
créer des liens, inventer des lieux de rencontre et
d’entraide qui
nous permettent, étrangers ou non, de nous
sentir à l’aise, d’être valorisés. "
J’accepte avec joie d’être envoyé pour une nouvelle
mission, pour être là où se vivent ces
fractures.
Les jeunes de Saint-Pierre-et-Miquelon, lorsqu’en
1983 je quittais leurs îles pour aller vers Madagascar
(auprès des jeunes rejetés et

déconsidérés), m’avaient offert un foulard
rouge. Ce cadeau, cette couleur et ce bandana sont devenus pour
moi symboles de l’Esprit reçu, brûlant comme un
feu, libre comme le vent.
À chacune,
à chacun, bon vent
dans le souffle de l’Esprit!
RaVince (Vincent Chopart)
Notes :
(1) extraits de l'édito du n° 823 où est paru ce dossier.
(2) cet article a été écrit en sept 2005 soit moins de deux mois avant l'explosion dans les banlieues en 2005
Retour sommaire