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Inspirés par Dieu et proches des gens
Parce que les spiritains
répondent de façon humble et discrète aux appels des gens, des groupes se
forment autour d’eux. Ils veulent intensifier leur vie spirituelle et soutenir
la mission des spiritains. Explication. |
Samedi matin. Les jeunes en
formation viennent rencontrer avec nous la «Famille
des petits cœurs», Gia Dinh Trài Tim Bé Rho,
à la paroisse de Tân Loc. Nous traversons un petit square planté d’une forêt de
statues de saintes et de saints noyés dans les orchidées. Le curé, Cha Hop
(Père Hop!), nous
accueille dans une salle aux murs couverts de photos et d’images de religieux
et de religieuses issus de sa paroisse.
« Durant 4 ans, explique le P. Pat Palmer,
le P. Brian Fulton a célébré la messe
dans une paroisse voisine de My Hoa où il a rencontré MmeMong.
Elle est aujourd’hui la présidente de ce groupe de jeunes de la paroisse qui se
réunissent pour prier et venir en aide à des personnes handicapées, âgées et
seules. D’où leur nom: la Famille des petits
cœurs. Par MmeMong, ils nous ont appelés, nous spiritains,
parce que nous sommes consacrés spécialement à l’Esprit Saint, pour que nous
les aidions à s’ouvrir davantage à l’Esprit de Dieu. Le curé a accepté cette
demande venue d’un groupe de sa paroisse. Il nous accueille régulièrement pour
la messe et des temps de prière. Ce groupe attend donc d’abord de nous un
accompagnement spirituel. Pour l’engagement qu’ils vont célébrer ce matin
devant leur communauté paroissiale, ils ont eux-mêmes composé un livret de
prières et de chants qu’ils ont exécutés. Ces jeunes se rendent à notre centre
de Cu Chi pour récollection et temps de formation.
L’Église du Vietnam, minoritaire dans la société, se sent forte. Mais à
cause de toutes les persécutions subies, elle a tendance à se recroqueviller
sur elle-même. Nous voulons tout faire pour favoriser l’ouverture des esprits.
D’abord ceux des jeunes étudiants qui viennent vers nous pour qu’en comprenant
ce à quoi est appelé à vivre un missionnaire, ils deviennent capables de rendre
leur Église plus ouverte et plus missionnaire. C’est ce que nous avons commencé
dans les 2 groupes de jeunes que nous accueillons.
Comment continuer? Comment aller plus loin?
Le Conseil général des spiritains nous a demandé de lancer ce programme de
formation de notre mieux en étant nous-mêmes missionnaires. Mais il est évident
que nous ne pouvons pas travailler ici en tant que missionnaires. Nous
acceptons donc de répondre avec humilité et discrétion aux demandes des gens et
des groupes qui demandent un accompagnement. Nous avons commencé une formation
de jeunes sans pouvoir leur mettre sous les yeux l’exemple de notre propre
engagement missionnaire tel que nous le souhaiterions. Mais nous continuons à
agir par une formation informelle auprès des enfants déscolarisés, des pauvres,
des orphelins, des handicapés et des oubliés de la vie.
Un rêve? Dans 15 ans, d’autres
spiritains, Vietnamiens ceux-là, partiront au Laos, au Cambodge, en Chine. Avec
une certaine unité de culture, si la Chine continue de s’ouvrir, ce rêve
devient possible.»
1 homme et 3 femmes arrivent pieds
nus dans le bureau de Pat. Ils ont laissé leurs sandales au bas de l’escalier.
Une femme a apporté un bouquet de lys. Elle demande un vase et y place les
fleurs avec goût au milieu de la petite table autour de laquelle tous
s’installent. Pat nous présente. Applaudissements. Et nous apprend que 70
personnes vont se consacrer à l’Esprit Saint en décembre en vue de devenir
demain des associés spiritains. Leurs liens avec les spiritains? Une dame s’exprime: elle a été mise en
contact avec les spiritains par sa sœur religieuse qui les connaît « parce qu’ils sont missionnaires et ouverts aux gens». Elle ajoute que les gens
aiment ça. Surtout ceux qui sont déjà venus à des rencontres organisées par les
spiritains. Le mari de la dame ajoute:
« Je suis heureux de connaître les spiritains. À chaque fois que je les
rencontre, je comprends un peu mieux leur charisme et l’Esprit Saint qui les
fait agir. J’espère et je souhaite que les spiritains vont se développer au
Vietnam.» Une
autre dame: « Je sens la bénédiction de Dieu sur les spiritains et leur travail.
Après seulement 2 ans, des jeunes demandent à les rejoindre. J’espère qu’ils
feront un excellent travail auprès des 86millions de
Vietnamiens, et pas seulement chez les catholiques. Pour un jour envoyer des
missionnaires jusqu’en Afrique.»
Une dame ajoute: « Je
connais les spiritains de par ma mère. Je reprends force et vie à chaque
rencontre avec eux. J’ai recommencé, depuis que je les connais, à mieux vivre
avec ma famille parce que j’ai découvert l’Esprit Saint. J’espère grandir dans
cette vie et aider les autres à avancer.»
Grande complicité entre ces 4
laïcs et les 3 spiritains. Bonne humeur et entière liberté de parole. « Je suis heureuse de voir, dit une autre dame, que les spiritains sont
des hommes inspirés par Dieu et proches des gens. C’est une telle attitude qui
appelle des jeunes et d’autres à rejoindre le groupe des futurs associés.»
La première dame reprend: « Les 70 personnes
qui vont s’engager veulent mieux soutenir la mission des spiritains. Elles
forment déjà de petits groupes qui veulent intensifier leur vie spirituelle en
faisant plus que simplement aller à l’église. Elles pratiquent déjà des
activités qui les rendent proches des gens: visites des
malades dans les hôpitaux, certaines ont même baptisé des personnes (où souvent
les prêtres ne peuvent pas aller), écoute des personnes avec leurs problèmes,
aides diverses aux étudiants pour qu’ils s’intègrent à la vie de l’Église
(comme l’appui aux étudiants spiritains) et surtout l’aide aux filles mères
pour qu’elles puissent assumer leur maternité sans ruiner leur avenir.»
De différentes professions et de
tous les âges (moyenne 30 ans), ces personnes veulent s’unir davantage autour
d’une formation spirituelle qu’elles attendent des spiritains pour travailler mieux ensemble. En échange
du soutien financier qu’elles accordent aux spiritains: dons, intentions de messes, soutien à la
formation des jeunes. De futurs associés spiritains? Cela dépendra de leurs leaders. Et de la
formation dans une optique de mission spiritaine.
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