(Jn 9, 7) . A Marthe dont le frère est mort tout récemment, Jésus déclare : " Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, même s'il est mort, vivra" (Jn 11, 25).
Finalement le catéchumène apprend le Credo de l'Eglise, le Symbole de la foi : " Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur..., Je crois en l'Esprit Saint ". Il apprend la prière du Seigneur, le Notre Père; plus encore que la formule vénérable, il apprend surtout à appeler Dieu " Père ", comme Jésus dans sa prière, à se considérer comme son fils, à adopter des attitudes de fils, comme Jésus lui-même.
La Nuit de Pâques
Dans la nuit de Pâques, la Bonne Nouvelle par excellence est proclamée : " Jésus est vraiment ressuscité ! ". L'eau baptismale est alors bénite. L'Esprit Saint est largement évoqué, célébré au cours de la Nuit de Pâques. Car pour les catéchumènes, il s'agit bien de renaître de l'eau et de l'Esprit. Le célébrant prie ainsi : " Seigneur notre Dieu, ... que cette eau reçoive de l'Esprit Saint la grâce de ton Fils unique, afin que l'homme, créé à ta ressemblance et lavé par le baptême des souillures qui déforment cette image, puisse renaître de l'eau et de l'Esprit pour la vie nouvelle d'enfant de Dieu ".
Le célébrant est invité à saisir le Cierge pascal, symbole du Ressuscité, et à le plonger dans l'eau en chantant: " Nous t'en prions, Seigneur notre Dieu : Par la grâce de ton Fils, que vienne sur cette eau la puissance de l'Esprit Saint ". Il peut le faire trois fois, en chantant chaque fois sur un ton plus élevé, moment de grande intensité au cours de la célébration.
Alors la triple profession de foi, la profession de foi trinitaire, est posée à celui qui est admis à se présenter au baptême: " Croyez-vous en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre? " en écho à la formule du Credo inscrit désormais dans sa mémoire et dans son coeur. Il répond : " Je crois". "Croyez-vous en Jésus Christ, son Fils unique ... ? " - " Je crois ". Enfin " Croyez-vous en l'Esprit Saint, à la sainte Eglise catholique ... ? " - " Je crois ".
Le Baptême
Le geste de l'eau et la parole du ministre, prêtre ou diacre, accomplissent le premier sacrement, celui du baptême : " N., je vous baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit " selon la consigne de Jésus rapportée par saint Matthieu ( 28, 19 ).
" Vous êtes une création nouvelle dans le Christ: vous avez revêtu le Christ. Recevez ce vêtement blanc, puissiez-vous garder intacte votre dignité de fils de Dieu jusqu'au jour où vous paraîtrez devant Jésus, Christ et Seigneur, afin d'avoir la vie éternelle ". Et, remettant le cierge allumé à la flamme du cierge pascal, symbole du Christ ressuscité: " Vous êtes devenu lumière dans le Christ : marchez toujours comme des enfants de lumière; demeurez fidèles à la foi de votre baptême. Alors quand le Seigneur viendra, vous pourrez aller à sa rencontre dans son Royaume avec tous les saints du ciel ".
Un même être avec le Christ
" Nous tous qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts. Car si nous sommes déjà en communion avec lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons encore par une résurrection qui ressemblera à la sienne " (Rm 6, 3-5). Ce passage de saint Paul est lu durant la Nuit de Pâques. Nous sommes en communion avec Jésus mort et ressuscité, selon l'expression de saint Paul. Une autre traduction de ce passage est également possible : nous sommes devenus un même être avec lui par une mort qui ressemble à la sienne ... C'est celle de la Bible de Jérusalem. La Traduction œcuménique de la Bible la mentionne en note comme légitime. J'aime ce réalisme de l'Apôtre qui ouvre des perspectives illimitées à notre vie nouvelle dans le Christ.
Nous sommes en communion avec lui ... L'eau et l'Esprit ont fait du candidat au baptême une créature nouvelle, un enfant bien-aimé du Père, un frère de Jésus, configuré au Christ dans sa mort et sa résurrection, dans sa Pâque.
Relation vivante
Pour le néophyte, le mystère de la sainte Trinité n'est plus une série d'énoncés plus ou moins abstraits, des formules de la foi chrétienne qu'il embrasse avec joie. Désormais la Trinité devient pour lui une expérience de vie. Il reçoit sa vie nouvelle du Père par le Fils dans l'Esprit Saint. Ce ne sont plus des phrases, ce sont des personnes vivantes qui transmettent au fidèle leur vie divine. Le nouveau baptisé prend conscience qu'il est admis au coeur de la Trinité, qu'il est devenu partenaire de Jésus ressuscité assis à la droite de son Père, un partenaire de sa gloire. Il est associé à sa lumière et à sa victoire. Par pure grâce, de par la bonté infinie de notre Père, l'amour de Jésus manifesté dans sa vie et sa Passion, l'efficacité souveraine de l'Esprit de Dieu qui l'a fait renaître d'en haut, par l'eau.
La vie divine de la Trinité n'est plus une réalité extrêmement lointaine de la vie des hommes. Sa révélation devient pour nous une vie partagée. Elle demeure infiniment mystérieuse pour notre esprit limité. Mais en Jésus, notre Maître, notre Seigneur, par la foi en lui, et par le sacrement du baptême, cette vie nous est devenue accessible, proche, réelle, praticable, pratique.
Une publicité récente de Renault pour ses voitures nous ressassait: " Renault, des voitures à vivre ". Le fascicule de Fêtes et Saisons sur la Trinité, pour accompagner l'approfondissement du mystère de la Trinité, a pour titre : " Vivre la Trinité ". Car c'est une réalité destinée à être tout ensemble, objet de notre foi et réalité à partager dans l'action de grâce.
La confirmation
Le rite est bref, au point qu'il pourrait passer presque inaperçu. Il doit être considéré dans le mouvement de la liturgie solennelle de Pâques. Disciples de Jésus, liés désormais par le lien étroit d'une foi vive, d'un amour partagé, nous participons à sa Pâque jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'au don de l'Esprit lors de la Pentecôte.
Comme les Onze Apôtres, nous sommes dans la joie de la résurrection de Jésus et de la participation qu'il nous donne à sa vie. Mais pour devenir des disciples au plein sens du terme qui ne craignent pas de vivre et d'affirmer leur foi dans leur vie quotidienne, l'exemple des Apôtres réunis au Cénacle nous enseigne qu'ils avaient encore peur, qu'ils ne savaient pas comment s'y prendre. Jésus les avait prévenus: " Vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur nous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre" (Ac 1, 8).
Participation au mystère de Pentecôte
Le sacrement de confirmation est participation au mystère de la Pentecôte. La Mission des Douze était d'annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité. Fortifiés puissamment par le don de l'Esprit Saint, ils peuvent maintenant entreprendre la réalisation de la mission que Jésus leur a confiée. Ils débutent avec un enthousiasme et une hardiesse qui contrastent singulièrement avec la prudente réserve des jours précédents. Leur parole ne convertit pas tout le monde, mais elle est efficace auprès de beaucoup de leurs frères de race.
Sois marqué de l’Esprit Saint
Comme les Apôtres ont reçu le don de l'Esprit Saint, les baptisés reçoivent l'Esprit Saint eux aussi : " N., soyez marqué de l'Esprit Saint, le don de Dieu ". Ils participent eux aussi à cette annonce de Jésus ressuscité dans la force de l'Esprit. Ils n'ont plus rien à craindre des Juifs qui leur sont hostiles. Cette grâce de force est accordée aux confirmés. Participation accrue au mystère de la sainte Trinité. Encore une fois, davantage expérience vécue, réalité concrète de la vie de tous les jours que notion théologique ou objet de considérations abstraites.
Première Eucharistie
Le néophyte est maintenant participant au mystère du Christ autant qu'il le désirait depuis son entrée en catéchuménat, depuis son entrée dans l'Eglise. Enfant du Père, participant du mystère du Christ, fortifié par le don de l'Esprit Saint, il peut mettre en oeuvre sa qualité de membre du peuple sacerdotal. Certes, il n'est pas devenu un ministre du culte, comme les prêtres de nos paroisses ou des communautés religieuses, mais il est membre à part entière du peuple de prêtres que l'Esprit Saint façonne à mesure que grandit l'Eglise.
Il a reçu capacité d'être actif au coeur de la célébration eucharistique. Pour la première fois, en dépendance de Jésus que le célébrant représente au milieu du peuple assemblé, il prend part à l'offrande de Jésus, comme membre de son corps. Avec le prêtre, et en dépendance de son ministère, il fait mémoire de la passion et de la résurrection de Jésus, il offre son corps et son sang, il joint l'offrande de tout lui-même à l'offrande de Jésus, il peut saisir le monde entier avec l'assemblée des chrétiens pour la présenter au Père des cieux, par l'Esprit Saint dont il a été comblé.
Conclusion
Ici encore, ici toujours, les trois personnes divines sont progressivement devenues des principes d'action et d'expérience personnelle dans la foi. Nous qui sommes baptisés, avec les néophytes de nos communautés, puissions-nous reprendre conscience de tous les dons reçus et les mettre en oeuvre, de manière à vivre tous ensemble la merveille de l'amour du Père, manifesté par Jésus et que l'Esprit verse en nos coeurs.