Le Père Alexis RIAUD, spiritain,
Serviteur de l’Esprit Saint.



Le Père Alexis RIAUD est décédé le 1er  janvier 2002 à Chevilly-Larue. Il était dans sa centième année. Il a dirigé les Fraternités du Saint Esprit et la Revue Esprit Saint de 1951 à 1983 et a su se faire le serviteur de l’action de  l’Esprit de multiples façons que nous voulons relever en fraternel hommage !  
 
Une vie de service apostolique.
Le P. Jacques Blier a présenté ainsi cette vie spiritaine. « Alexis Riaud  a vu le jour aux Fougerets, le 7 Octobre 1902, d'une famille profondément chrétienne Il était le sixième des sept enfants nés dans ce foyer. « Dès mon plus jeune âge, dit-il lui même, le Seigneur m'a attiré à Lui. Jamais je n'ai envisagé sérieusement d'autres destinées que d'être prêtre »
Dès l'âge de dix ans, il reçoit les premières leçons de latin avec le vicaire de la paroisse. A onze ans, il entre au petit séminaire de Montmorillon, dans le diocèse de Poitiers, c'était en 1913. L'année suivante, son directeur spirituel lui fait lire les lettres de Mgr. Augouard, évêque au Congo Brazzaville et originaire du diocèse. Un grand désir d'être lui aussi missionnaire l'envahit. Son directeur lui prêche la patience.
Le 21 novembre 1918, à 16 ans, il prend la soutane au grand séminaire de Poitiers. Pendant son service militaire, au cours d'un pèlerinage à Lisieux, il découvre Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, celle qui marquera profondément toute sa vie sacerdotale. Il entre enfin à Orly, au noviciat spiritain, et fait profession le 8 septembre 1925.
Envoyé à Rome, au Séminaire Français, il est ordonné prêtre dans la basilique Saint-Pierre le 29 juillet 1928. De retour en France, il enseigne la philosophie successivement à Mortain et à Langonnet.
En 1945, Il reçoit son obédience : le Canada ! Son désir était l’Afrique, au Séminaire de Yaoundé. « L’homme propose, Dieu dispose ». Pendant six ans il enseignera au Canada, avant de rentrer en France en 1951.
Pendant trente deux ans, et c'est lui qui parle "par la parole et par la plume, je me sais efforcé d'approfondir et de propager le culte dû à l’Esprit-Saint sans lequel nous ne pouvons rien faire ». Il animera spirituellement beaucoup de communautés religieuses et particulièrement les Servantes du Saint-Esprit et de Jésus Prêtre.
En 1983, Chevilly l'accueille, pour une retraite active ou il continue ses travaux. Chaque jour, il célébrait l'eucharistie à l'infirmerie, visitait les malades et les réconfortait jusqu'au jour ou n'y voyant plus, il céda la place. Jamais une plainte, toujours le sourire, il respirait la Paix jusqu'à son dernier souffle, ce 1er janvier à l4h3O.
Pour ses soixante ans de sacerdoce dans sa paroisse natale des Fougerets il a déclaré : " Je tiens à témoigner que jamais, ne fusse qu'un instant, je n 'ai regretté de m'être donné à Dieu sans réserve." Pour tant de bienfaits, pour ce siècle de vie toute donnée, rendons grâce au Seigneur. »

Une vie consacrée à l’Esprit Saint
            Au cœur de cette vie donnée, revenons sur ces trente-deux années passées au service des Fraternités du Saint-Esprit.
En 1951, quand le P. Riaud a reçu la responsabilités des Fraternités du Saint Esprit, il fallait encore relever bien des ruines de la guerre. Les membres de l’Archiconfrérie de Saint-Esprit avaient été dispersés et malgré les efforts d’un bulletin de liaison irrégulier appelé « La Dévotion au Saint Esprit », le rythme n’était pas repris, mais des lettres arrivaient montrant que le feu n’était pas éteint.
Le P. Riaud  se mit à la tâche, il raconte : « un lien entre les associés  de l’Archiconfrérie du Saint-Esprit  me sembla indispensable. Aussi mon premier souci fut-il de lancer une petite revue. Le premier numéro parut en janvier 1952 sous le titre « La Dévotion au Saint Esprit » hérité de mon prédécesseur. Il fut tiré à 500 exemplaires. Le titre actuel Esprit Saint, avec son sous-titre « Revue de spiritualité » date de 1975. » Le développement de la revue a été considérable et a dépassé les 5 000 abonnés dans les années 80.
Pendant le même temps le P. Riaud faisait évoluer les autres instruments de la fraternité et de la Revue. Le manuel des Fraternités qui, en 1932, n’était qu’un directoire de réunions a été transformé au cours de ses nombreuses rééditions, toujours munies de l’imprimatur en un Manuel de prière et de lectio divina centré sur le Saint-Esprit. Il en était à son quarantième mille au départ du P. Riaud et nous est toujours très demandé.
Le Père Riaud n’a cessé de publier des ouvrages de 100 ou 150 pages pour soutenir la dévotion au Saint-Esprit, tel le « catéchisme du St-Esprit », même s’il est dépassé depuis le Concile. Le plus demandé encore aujourd’hui est « L’action du Saint Esprit dans nos âmes ».
L’action la plus profonde du P. Riaud  a peut-être été son souci de faire naître ou de soutenir de nouveau groupes spirituels consacrés à l’Esprit Saint. Des Fraternités ont ainsi été canoniquement érigées dans divers diocèses des Antilles, du Canada, de Pologne, du Congo, de la Cote d’Ivoire, du Bénin. A Paris il a fondé le 13 mai 1964 les « Servantes du Saint-Esprit et de Jésus prêtres », et en 1965 une association d’hommes : « Pentecôte Perpétuelle » qui ne continue plus actuellement. Il a accompagné « les Oblates du Saint-Esprit » affiliées aux Sœurs Missionnaires du Saint Esprit. « Ainsi, selon l’expression du P. Michel Picard, ce sont des milliers de chrétiennes et de chrétiens que le Père Riaud a aidés à vivre leur foi dans le quotidien de la vie, chacun selon sa vocation propre dans l’Eglise, laïcs religieuses et prêtres ». Quelle somme d’engagements !

Dans son dernier éditorial d’ESPRIT SAINT le P. Riaud résumait ainsi son action : « Nous nous sommes efforcés ensemble de mieux connaître le divin Esprit et par Lui le Père et le Fils dont il est inséparable, ainsi que leur dessein d’amour et de miséricorde sur le monde ; cela dans le but d’y mieux correspondre en union avec Marie et tous ceux qui nous ont précédés sur cette terre. Je veux espérer que la semence que nous avons jetée en terre durant cette trentaine d’années a porté et portera son fruit à la gloire du Père et pour le bien de nos frères. » (Esprit Saint N° 128 octobre 1983 p. 2)