Nous pouvons parler de synergie
aussi entre l’Esprit et l’Église. En effet lorsqu’ le Christ quitte ce
monde,  il laisse à l'Esprit
Saint encore bien des choses à faire!... Il faut consolider la foi,
l'espérance, la charité, accomplir préalablement la justification, ensuite
conférer la force pour la vie chrétienne, allant jusqu'à l'imitation totale du
Christ. Pour rendre cela possible, il faut créer la structure mystérieuse qu'on
appelle l'Église
« D'autres
apôtres, probablement moins ouverts et moins dynamiques, se sentaient plus à
l'aise avec leurs coreligionnaires juifs, même s'ils rencontraient de
nombreuses résistances auprès d'eux. Pour lui, Paul, l'homme de l'universel,
c'était l'humanité entière qui était son horizon. Il avait élaboré une impressionnante
stratégie missionnaire. Le mystère de Jésus était, pour lui, à la fois sa
Personne et son enseignement, mais aussi toute l'ampleur du Mystère trinitaire
qu'il avait révélé. D'où, chez ce génie de la théologie et chez ce spirituel
incomparable, passionné du Christ et passionné de Dieu, cet émerveillement,
cette exaltation et cette puissance d'action de grâces qui font de cette
doxologie une explosion de Feu et d'Esprit qui ne peut laisser indifférent
aucun de ses lecteurs. » (Coste p.131)
            Ainsi
l’Esprit donne à l’Église ses propres caractéristiques ; les signes
évangéliques de l’Esprit deviennent les notes de l’Église qui ne reçoit sa vie
que de l’Esprit. Il est Esprit d’Unité, unité du Père et du Fils, il
fera l’Église une dans sa foi et dans sa mission. communion dans le Dieu
trinitaire, suivant la prière du Christ : « Que tous soient un comme toi, Père,
tu es en moi et que je suis en toi, qu'ils soient en nous eux aussi, afin que
le monde croie que tu m'as envoyé» (Jn 17,21). 
            Après
le Concile une expression a fait son chemin : celle de l’Église comme
communion. L’avantage de cette image est qu’elle exprime l’intériorité
spirituelle de l’Église, aussi bien que sa manifestation dans la vie
extérieure. De nombreux livres ont été écrits ces dernières années sur
l’Église-communion ou l’Église-famille, qui s’en rapproche. Je ne peux que
citer les indications pastorales de Jean-Paul II dans la lettre programme du
début du millénaire : « la communion (koinonia),
incarne et manifeste l'essence même du mystère de l'Église. La communion est le
fruit et la manifestation de l'amour qui, jaillissant du cœur du Père éternel,
se déverse en nous par l'Esprit que Jésus nous donne (cf. Rm 5,5), pour
faire de nous tous « un seul cœur et une seule âme » (Ac 4,32). C'est en
réalisant cette communion d'amour que l'Église se manifeste comme « sacrement
», c'est-à-dire comme « le signe et l'instrument de l'union intime avec Dieu et
de l'unité de tout le genre humain ».26 
« Vous n'êtes pas sous l'emprise de la chair, mais sous l'emprise
de l'Esprit, puisque l'Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n'a pas
l'Esprit du Christ ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, votre
corps a beau être voué à la mort à cause du péché, l'Esprit est votre vie,
parce que vous êtes devenus des justes. Et si l'Esprit de celui qui a
ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus
d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui
habite en vous. …En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de
Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de
vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de
vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant
: « Abba ! » C'est donc l'Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que
nous sommes enfants de Dieu. » (Ro 8,
11-16)
(6) Le
discernement spirituel est ainsi l’œuvre de l’Esprit.