Le Père Albert Perrier est directeur de la Revue de Saint Joseph d’Allex. Il a
plusieurs fois présenté les Églises Orthodoxes. Il nous partage ici cette
présentation.
Les petits événements entre
les hommes font peu à peu grandir leurs convictions communes. Quand il s’agit
des rencontres répétées entre les Patriarches des Églises Orthodoxes et les
Papes, il y a un chemin dans lequel nous sommes engagés, souligne Bartholoméos
Ier, Primat d’honneur de l’orthodoxie mondiale, pour rétablir la pleine
communion de nos Églises, en esprit d’amour et de fidélité à l’Evangile et à la
tradition de nos Pères. Cela a été partagé, le 20 novembre 2006 au matin, lors
de liturgie à l’église patriarcale Saint-Georges du Phanar (Istanbul, Turquie),
en la fête de l’apôtre André, saint patron de l’Église de Constantinople.
Cette remarque nous fait
entrer dans une meilleure connaissance de tous les événements œcuméniques des
trente dernières années entre catholiques et orthodoxes. Nous reconnaîtrons
aussi ce qui tient à cœur aux
Orthodoxes et nous ne serons pas loin de penser que nous, Catholiques, nous
sommes tellement en communion avec eux qu’il s’en faut de peu que nous soyons
dans l’unité voulue par le Christ, unis avec nos différences.
Les événements œcuméniques
Des rencontres
significatives, au vu et au su de tout le monde, ont lieu entre les Patriarches
des Églises Orthodoxes et les Papes, depuis 1964, plus particulièrement. C’est
vrai que le Concile Vatican II, où les observateurs délégués des autres Églises
étaient attentifs, mais silencieux, comme le souligne Benoît XVI, le 17
novembre 2006, quelques jours avant son voyage en Turquie, a engagé l’Église
catholique à prendre sa part au dialogue œcuménique. Le Conseil pontifical est
là pour prendre part à la promotion de l’unité des chrétiens et il reçoit les
encouragements des exemples vivants que sont les Papes eux-mêmes.
La visite de Benoît XVI au
Phanar (29-30 novembre 2006) s’inscrit dans la lignée des grandes rencontres
qui ont ponctué le rapprochement entre catholiques (1 milliard de fidèles) et
les orthodoxes (200 millions).
La première rencontre a eu
lieu entre Paul VI et Athénagoras Ier, le 6 janvier 1964, à Jérusalem. Elle a
abouti à la levée des anathèmes et excommunications mutuelles après tant de
siècles de silence. Jean-Paul II s’est rendu au Phanar en 1979 où il a
rencontré Dimitrios 1er. Leur déclaration commune annonçait l’ouverture du
dialogue théologique catholique-orthodoxe. Bartholoméos 1er, à son tour, a fait
le chemin jusqu’à Rome en 1995 et 2004.
Métropolite de Demetrias
depuis 1974, et archevêque d’Athènes et de toute la Grèce depuis 1998,
Christodoulos est venu à Rome en visite officielle auprès du Pape Benoît XVI.
Cela lui a permis de poursuivre le dialogue entrepris avec l’Église catholique,
surtout depuis la visite de Jean-Paul II à Athènes en mai 2001.
Le 1er février 2007, Benoît
XVI a reçu les participants à la IVème Assemblée plénière de la Commission pour
dialogue théologique avec les Églises orthodoxes orientales qui a eu lieu à
Rome. Ce fut l’occasion de transmettre ses salutations fraternelles à ses
vénérables frères, les responsables des Églises orientales orthodoxes : Sa
Sainteté le Pape Shenouda III, Sa Sainteté le Patriarche Zak-ka I Iwas, Sa
Sainteté le Catholikos Karékine II, Sa Sainteté le Catholikos Aram 1er, Sa
Sainteté le Patriarche Paulus, Sa Sainteté le Patriarche Antonios Ier et Sa
Sainteté Baselios Marrthoma Didymus 1er.
Enfin, pour la Roumanie, deux
événements sont à noter. Le 20 janvier 2007, Benoît XVI, recevant le nouvel
ambassadeur de Roumanie, a évoqué la récente entrée de la Roumanie dans l’Union
européenne, et la capacité de ce pays à 70 % orthodoxe à œuvrer en faveur du
dialogue œcuménique. A ce sujet il a aussi rappelé la visite du Pape Jean-Paul
II en 1999 et celle de Sa Béatitude Teoctist, Patriarche orthodoxe de Roumanie,
à Rome en 2002.
Du 4 au 8 septembre 2007, le
troisième rassemblement œcuménique européen aura lieu à Sibiu au centre de la
Roumanie. Il est organisé par le Conseil des Conférences épiscopales
catholiques en Europe et par la Conférence des Églises européennes. On souligne
que ce rassemblement se vit comme un temps de pèlerinage symbolique pour aller
à la rencontre des richesses des différentes traditions chrétiennes et
redécouvrir les racines chrétiennes de l’Europe.
Ce tour d’horizon me paraît
déjà intéressant, car il donne la mesure du pèlerinage commun : formule
riche du sens de la démarche des esprits et des cœurs. Benoît XVI, parlant de
ce pèlerinage commun expérimenté par lui-même et des patriarches des Églises
orthodoxes, poursuit : L’Église catholique et les Églises orientales
partagent un patrimoine ecclésial qui dérive des temps apostoliques et des
premiers siècles du christianisme. Ce patrimoine d’expérience devrait façonner
notre avenir en orientant notre cheminement vers le retour à la pleine
communion (cf. Lettre Unum sint de Jean-Paul II – n° 56).
Patrimoine d’expérience ecclésiale
Nous entrons dans cette expérience
ecclésiale comme dans un patrimoine. C’est donc avec respect et avec la
certitude que cela aide l’Église catholique romaine.
L’Église orthodoxe
Officiellement, on évoque
plus volontiers la communion orthodoxe. On souligne qu’il s’agit d’un corps ecclésial
fondé par les Apôtres et organisé par les Pères de l’Église, leurs successeurs
depuis les premiers temps du christianisme. L’instance première et suprême de
cette communion est le concile œcuménique. D’où la place des sept premiers
conciles pour dire la foi commune de l’ensemble des Églises qui sont, sur cette
base, en communion les unes avec les autres. Cela distingue bien la communion
orthodoxe que l’on peut dire communion des sept concile (Église Catholique
Orthodoxe (chalcédonienne), des autres
Églises non-chalcédoniennes) : Églises des deux conciles ou Église
assyrienne, dite parfois Nestorienne et
Églises des trois conciles ou communion des monophysistes. C’est la
communion de foi partagée qui constitue le corps ecclésial. Ces expressions officielles autant que
techniques se réfèrent aux conciles
christologiques dont elles acceptent les conclusions.
Les instances qui donnent
corps à la communion orthodoxe sont ensuite : le synode des primats qui se
réunit pour s’adresser aux autres communautés chrétiennes réaffirmant la foi
commune (communion de foi). Peuvent y être aussi évoquées les aspects de la
communauté eucharistique et des sacrements. La communion se fait ainsi avec les
14 Églises autocéphales dirigées chacune par un synode présidé par le primat
personnel de ces Églises. Nous avons vu en première partie les noms de
plusieurs de ces primats des Église particulières de la communion
orthodoxe.
L'Orthodoxie ou Christianisme
orthodoxe exprime, et, pour sa part orientale, un tronçon historique du
christianisme primitif. Les Églises
orthodoxes sont nées ou ont été fondées dans l'antique zone de culture grecque,
c'est-à-dire dans la zone orientale du bassin de la Méditerranée. Ce groupe
d'Églises partage une compréhension, un enseignement et des offices d'une
grande similitude avec un fort sentiment de se considérer les unes les autres
comme les parties d'une seule Église. La Bible et la Liturgie sont lues dans
les langues nationales actuelles ou anciennes. Les Églises orthodoxes représentent
dans le monde la deuxième plus grande confession chrétienne en nombre de
fidèles après l'Église Catholique Romaine.
Insistances ecclésiales
L'épiscopat est le plus haut
rang de la hiérarchie ecclésiastique. L' évêque possède en effet la plénitude
du sacerdoce chrétien et il est en cela une image du Christ, le seul grand
prêtre et seul sacrificateur de la Nouvelle Alliance. Chaque évêque est
successeur de l'ensemble des douze apôtres et cette succession est matérialisée
par la succession apostolique, le fait que tout évêque est consacré par des
évêques eux-mêmes consacrés par des lignées d'évêques qui remontent, à travers
les siècles, jusqu'à un apôtre.
Cette réalité sacramentelle,
inhérente à la dignité épiscopale, l'Église orthodoxe ne la confond pas avec
les différents usages honorifiques destinés à rappeler l'ancienneté et
l'origine apostolique de telle ou telle Église particulière. On dit en effet
que le pape de Rome ou celui
d'Alexandrie sont successeurs respectivement de Pierre ou de "Marc
(évangéliste)" Marc, que l'évêque d' Antioche est également successeur de
Pierre : ce sont des formules de politesse, des souvenirs historiques,
certes importants, mais qui n'enlèvent rien à la dignité des autres évêques.
L'Église orthodoxe se conforme sur ce point aux recommandations de saint
Grégoire 1er (590-604), pape de Rome, qui avait peur qu'un titre épiscopal
grandiloquent revienne à isoler un évêque et à rabaisser les prérogatives des
autres évêques (Livre V, lettre 8).
La territorialité de l’Église
est aussi liée à cette réalité fondamentale de l’épiscopat. Le premier concile
œcuménique, celui de Nicée I, a affirmé ce principe déjà largement appliqué
depuis les apôtres, qu'en un lieu donné, un évêque et un seul, est garant à la
fois de l'unité et de la communion de tous les chrétiens du lieu ainsi que de
l'unité et de la communion avec les Églises des autres lieux. Chaque église
locale, rassemblée autour de son évêque, est en communion avec les Églises des
autres lieux. C'est au nom de ce principe que les Églises orthodoxes ne sont
pas ethniques mais territoriales et que les titres des évêques ne renvoient pas
à des peuples mais à des lieux. Il n'y a pas d'Église finnoise mais une Église de Finlande qui rassemble les
orthodoxes du lieu qu'ils soient Finnois, Russes ou Suédois.
On peut alors apprécier une
des difficultés de l'Église orthodoxe : elle se comprend comme l'Église
chrétienne des origines, dont toutes les autres Églises ou confessions sont des
membres séparés, y compris la l’Église catholique romaine. Une Église orthodoxe
conçoit aussi tous les chrétiens résidant dans son territoire canonique comme
sa patrie spirituelle. Elle voit donc avec plus ou moins de surprise les
nombreuses confessions évangéliques, ouvrir sur son propre secteur des Églises
parallèles. Cette surprise fonctionne aussi pour l' évangélisation catholique
s'insérant en milieu orthodoxe. C’est le problème des Uniates ou Églises
orientales unies à Rome.
Les patriarcats renvoient
aussi à un territoire. Le patriarcat est le territoire sur lequel un évêque
(patriarche, archevêque-primat ou métropolite) comme primus inter pares
(premier parmi des égaux) préside les assemblées d’évêques. Il en existe de
deux types : les patriarcats apostoliques visités par les Apôtres, institués
en 325 au nombre de trois : Constantinople, Antioche (siège à Damas) et de
Jérusalem ; puis ceux institués postérieurement et qui sont situés :
en Russie (Moscou en 1589 et 1917), en Géorgie (1918), en Serbie (1920), en
Roumanie (1925) et en Bulgarie (1953).
Il y en alors onze pour constituer la communion des quatorze
Églises autocéphales.
La collégialité et la
tradition sont comprises aussi de la façon suivante pour l’édification de
l’Église que le Christ bâtit lui-même : là où deux ou trois sont réunis en
mon nom, dit le Seigneur, je suis au milieu d'eux. La règle, dans l'Église
orthodoxe, est de ne rien décider tout seul et de toujours prendre l'avis de
ses pairs et de décider avec eux : le Saint Esprit et nous avons décidé
que ... C'est pour cette raison que l'Église orthodoxe ne peut pas accepter que
le pape de Rome soit sorti du collège épiscopal et isolé comme chef solitaire,
la collégialité est une garantie non suffisante mais nécessaire d'orthodoxie.
En application de ce même principe, une époque, si éclairée qu'elle puisse se
croire, ne doit pas agir et décider sans se mettre en harmonie avec les époques
précédentes : c'est le principe de tradition qui régit toute la vie de
l'Église orthodoxe. Nous terminons cette seconde réflexion en soulignant qu’au-delà de bien des tensions entre
l’Orient chrétien et l’Occident chrétien, souvent passionnelles, au long de
l’histoire pour aboutir à la grande séparation de 1054, nous avons vécu en
orthodoxie, c’est-à-dire pour l’essentiel en conformité à la juste doctrine,
dans un seul et même tronc commun. Quant à l’Église précisément, comme l’écrit
le P. Yves Congar(11)
: si nous tenons, avec les Orthodoxes, toute
la substance positive de cette ecclésiologie, nous y ajoutons quelque
chose ; ou plutôt ; nous pensons qu’ils en soustraient quelque chose.
Ce que nous ajoutons et ce qu’ils soustraient, ce sont les éléments propres de
l’Église militante, les réalités que développe, dans l’Église de Jésus-Christ,
sa condition d’Église de la terre, d’Église faites d’hommes.
Aujourd’hui, il y a à Rome
une très belle œuvre : la chapelle Redemptoris Mater (de la Mère du
Rédempteur). Cette chapelle a été offerte au Pape Jean-Paul II pour ses 25 ans
de pontificat. Elle a été conçue par le Père Rupnik et son atelier de mosaïques
de troisième génération. Elle est faite pour la liturgie et ne se comprend que
pour ce but. Elle est tout entière une catéchèse de l’Église en sa catholicité
des deux poumons : l’Orient et l’Occident. Elle ne respire que ce
message !
Spiritualité
Dans la chapelle Redemptoris
Mater, la sainteté est évoquée à travers les figures des saints, par
groupes de trois, tantôt de deux saints de l’Orthodoxie et d’un du
Catholicisme, tantôt d’un de
l’Orthodoxie et de deux du Catholicisme. La Trinité de Roubiev est en haut et
la figure de Marie assise en gloire et image de l’Église sainte est au cœur de
ce pan de mur de la chapelle. Voilà qui nous invite à regarder de plus près ce
qui fait respirer ensemble les deux poumons évoqués tout à l’heure. Il y a bien
sûr des accents mis sur ces mêmes réalités par l’orthodoxie.
Les sacrements sont pour
l’Église orthodoxe appelés mystères. Elle compte un septénaire comme
nous : le baptême, la chrismation succédant immédiatement au baptême,
l’eucharistie donnée aussi pour la première fois directement après le baptême,
la confession (réconciliation et pardon), l’ordination avec ses trois
ordres : épiscopat, presbytérat et diaconat), le mariage et l’onction des
malades. Avec nous, l’orthodoxie est bien en continuité de tradition avec
l’Église chrétienne primitive.
La liturgie représente aussi
une large part de liens avec la tradition, distinguant plus nettement la
liturgie des catéchumènes comprenant les lectures bibliques et les chants, et
la liturgie des fidèles qui célèbre l’eucharistie proprement dite et y
communie. Dans cette liturgie, on se signe chaque fois que la Trinité est
mentionnée. Le signe de la Croix se pratique selon un mouvement de droite à
gauche : front- poitrine, épaule droite et épaule gauche. Les doigts de la
main sont liés pouce, index et majeur pour signifier la Trinité et l’annulaire
et l’auriculaire sont repliés vers la paume de la main pour signifier que Jésus
est Dieu et homme.
Les fêtes liturgiques ont
pour sommet la fête des fêtes ou la solennité des solennité : Pâques et
son temps de quarante jours. Elle est célébrée selon le calendrier Julien en
avril ou mai. C’est aussi vrai pour les autres fêtes : ainsi Noël bien
fêté le 25 décembre tombe chez les Orthodoxes, le 7 janvier. Par ailleurs, il y
a douze grandes fêtes qui font souvent l’objet de belles évocations picturales
sur les murs des églises ou des monastères : Nativité de la Très Sainte
Mère de Dieu (8 septembre), Exaltation de la Très Sainte Croix (14 septembre),
Présentation de la Très Sainte Mère de Dieu au Temple (21 novembre), Nativité
du Seigneur (25 décembre), Baptême du Christ ou Théophanie (6 janvier),
Présentation du Christ au Temple ou
Chandeleur (2 février),
Annonciation (25 mars), Entrée du Christ à Jérusalem ou Rameaux (une
semaine avant Pâques), Ascension du
Seigneur (40 jours après Pâques),
Pentecôte (50 jours après Pâques), Transfiguration du Christ sur le mont
Thabor (6 août), Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu (15 août).
L’Esprit Saint a une
importance centrale en orthodoxie. J’en rends compte avec deux
évocations : l’une concernant l’Église et l’autre la vie du croyant.
C’est la grâce intérieure du
Saint-Esprit qui façonne profondément l’existence même de l’Église, depuis la Pentecôte
d’origine. L’Église est communion d’amour par le Saint-Esprit et c’est ainsi le
Corps mystique de Jésus-Christ.
L’Esprit Saint inspirant les cœurs du dedans est l’auteur de l’unanimité
dans l’amour mutuel. Et le P. Yves Congar(12)
vient aussi conforter cet aspect pour l’Église catholique aussi et il
ajoute : Pour nous la hiérarchie du magistère, lorsqu’elle enseigne,
énonce la foi de l’Église et ne le fait que pour se trouver dans l’Église, dans
la communion fraternelle du Corps animé par l’Esprit du Seigneur. Que si nous
avons, pendant un temps, trop laissé dans l’oubli cet aspect le plus profond
des choses, nous témoignons aujourd’hui de notre repentir, en nous appliquant à
vivre et à penser plus que jamais selon ces lignes de fond.
Si nous-mêmes avons appris,
peut-être un peu de nos frères d’Orient, à être et à nous savoir davantage une
Église intérieure et mystique, une communion d’amour en Dieu par l’Esprit du
Christ, peut-être ne serons-nous pas éloignés de ne plus faire ensemble qu’un
seul peuple du Christ : un seul troupeau, sous un même pasteur.
Dans la vie du croyant, comme
le souligne Olivier Clément(13)
baptisé dans l’orthodoxie : avec le vent qui se lève (Jean 3,8) dans
l’homme né de l’Esprit, Dieu chante à bouche close et le monde est musique.
L’Esprit repose sur Jésus et le fait tressaillir de joie. Le silence est
intérieur à la Parole. L’Esprit est l’onction du Fils et le royaume du Père.
L’Esprit révèle la face cachée de la terre. L’Esprit est la Terre des Vivants.
Ma conclusion sera
encore empruntée à Olivier Clément : il faut que se rencontrent et se fécondent
mutuellement le sens oriental du mystère et le sens occidental de la
responsabilité historique. L’orthodoxie rappelle à l’Occident le Dieu crucifié,
l’homme déifié. L’Occident chrétien rappelle à l’orthodoxie qu’on ne peut pas
dire sans faire. La rencontre dessine le nouveau visage de la divino-humanité. Dans
ta lumière nous verrons la lumière. Viens, Esprit Paraclet, toi qui es partout
présent et qui remplis tout !