Vie chretienne
Actualité
À la mémoire du Cardinal Jean-Marie Lustiger,
nous reproduisons ici un bel éditorial de Michel Kubler,
dans La Croix du 17/08/07
Génération Lustiger
« L’élan de la jeunesse » : c’était le titre deLa Croixau lendemain de la
grand-messe de Longchamp. C’était la leçon des JMJ de Paris, il y a dix ans
exactement, un moment d’apogée pour Jean-Paul II, et une forme de sacre pour
le cardinal Lustiger. C’était au siècle dernier, sous le précédent pontificat,
durant le mandat de l’ancien archevêque de Paris. Si près de nous encore, et en
même temps si loin déjà… L’expérience
formidable qu’a constituée cet été 1997 n’a certes pas réglé tous les
problèmes de l’Église. Mais elle forme désormais un jalon majeur de la
vitalité du catholicisme français de l’après-Vatican II. Que reste-t-il donc de
ces Journées de grâce, où notre pays … vibra de la jeunesse du monde ?
Les jeunes nous apprennent que« Dieu seul peut combler le désir de l’homme », avait
confié Jean-Paul II à notre journal à la veille de ces JMJ, dans un entretien
qui fut alors un événement dans l’événement : « Leur démarche et leur
enthousiasme nous rappellent que la vie ne peut pas être simplement une
recherche de richesse, de bien-être ou d’honneurs. » Dix ans après,
le constat reste vrai, et l’exigence demeure: pour les jeunes, de creuser toujours
en eux ce désir d’une vie plus grande par la grâce d’une exigence plus haute ;
et pour les générations qui les précèdent, de faire droit à une telle espérance
au sein de l’Église comme de la société. Mais aussi d’y entendre un appel à la
conversion, tous âges confondus. Pour que le Christ soit le centre de toute
vie.
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« Laissez les jeunes être
eux-mêmes, et admettez qu’ils vous montrent le chemin de Dieu »,fut la leçon tirée des JMJ, dans nos colonnes, par l’archevêque de
Paris. Coïncidence émouvante : Jean-Marie Lustiger est mort quelques jours
avant l’anniversaire de ces Journées, qui doivent tant à son inspiration et à
ses efforts. Son héritage pastoral, dont l’inventaire reste à faire, comporte
en tout cas une hantise à laquelle nul responsable ecclésial ne peut se
dérober, encore dix ans après : « Il faut essayer d’entendre cette
demande spirituelle » , manifestée par les jeunes. Parce que c’est
une question de vie ou de mort pour beaucoup d’entre eux. Et parce que toute
l’humanité peut y trouver la clé du sens de sa propre existence. ¨