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Missionnaires et développement

36. Le père Jose-Maria Antunes

Jose Maria est né à Santarem au Portugal le 22 mai 1856. Il entre à 12 ans au « Collège du Congo » fondé dans sa ville par le père Duparquet pour fournir des prêtres pour l’Angola. Il est le premier inscrit… Il continuera ses études en France pour le secondaire et pour le grand séminaire. Après son année de noviciat à Chevilly en 1878, il est ordonné prêtre spiritain le 2 octobre 1878. C’est un homme très brillant qui se spécialise dans la mécanique, la botanique, la zoologie… Il parle français, portugais, espagnol couramment et assez bien l’ anglais et l’olinyaneka, langue de l’Angola.
Après deux années à Braga, il s’en va rejoindre son père spirituel, le père Duparquet en Angola. Vicaire général de l’évêque de Louanda pour la région du Chella, il fonde près de Huila la mission de Mossamedes : sur 2000 ha, il dirige la construction de bâtiments pour les missionnaires spiritains, les sœurs de Cluny. On trouvera là divers ateliers, maison pour les orphelins, petit séminaire, imprimerie, grand jardin où poussent les plantes africaines aussi bien qu’européennes, élevage. Il verra que l’élevage lui prend trop de temps ; et il l’abandonnera peu à peu.
A partir de Mossamedes, le père Antunes va entreprendre la construction d’autres postes : Jau (1889), Tyimingiro (1892), Kihita (1893), Gambos (1896), Morinyino (1898). Bientôt, il est à la tête de quatre hôpitaux, 15 écoles, sept pharmacies.
Tout ce travail ne l’empêche pas de s’intéresser à la botanique, à l’ethnologie. On a 86 manuscrits de ses œuvres. De plus, pendant vingt ans, il a envoyé des centaines de plantes aux universités de Coimbra, Montpellier, Berlin.
De 1904 à 1920, il est de retour au Portugal comme provincial des Spiritains (premier provincial portuguais). Il aura à surmonter la crise de 1904 contre les religieux, et surtout la révolution de 1910 qui commence par l’assassinat du roi en pleine rue. Les maisons spiritaines sont toutes fermées à part une procure. Mais le père Jose-Maria continue à garder des contacts avec le gouvernement républicain dans l’espoir qu’un jour les choses se calmeront. Il a raison puisqu’on lui demande de faire un projet de règlement des relations Eglise-Etat dans les colonies portugaises. Son texte sera repris par le gouvernement. « Commandeur de l’ordre national de l’Immaculée Conception », le père Antunes aura même un timbre à son effigie, signe de son travail au service du monde portugais. Il meurt à Paris le 16 décembre 1928.
R. Tabard, archiviste général




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