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Missionnaires et développement

53.Le père Georges Bichet(1855-1900)

Le père Georges Bichet est né à Paris le 5 mai 1855. Il fait ses études secondaires à Besançon chez les frères Maristes. En terminale, il dit son désir d’être prêtre, mais pour les missions lointaines. Il entre au grand scolasticat spiritain, alors à Langonnet le 25 septembre 1875. Ordonné prêtre le 27 octobre 1878, il entre chez les Spiritains le 24 août 1879 et est envoyé au Gabon. Comme tout missionnaire, son premier travail est d’apprendre la langue et les coutumes des gens. Au bout de 6 mois, il arrive à communiquer et est envoyé à Lambarené où les confrères essayent de gagner la confiance de la population en soignant les malades.
En 1881, il fait un grand voyage d’exploration dans la Ngounié, affluent de l’Ogoué (cf « Missions catholiques »). Là arrive un événement qui va marqué sa vie. Le chef d’un village, complètement ivre se tue en maniant son fusil. Selon la tradition, le sorcier recherche qui a voulu manger l’âme du chef. Le sort tombe sur un adolescent de 16 ans qui fait partie de l’expédition du père et qui doit donc être mis à mort. Le père Bichet se lance dans un palabre interminable avec force gestes, qui sauve le jeune homme. Il commence ainsi son rôle de juge dans les palabres. On peut dire que cela a été la fonction principale de sa vie missionnaire. Que de fois il a siégé des heures et même des journées entières, écoutant les interminables plaidoiries des parties en cause, démêlant les affaires les plus embrouillées avec une remarquable sagacité, s’appuyant sur ce qu’il y a de bon dans les coutumes pour sauver de la mort ou de l’esclavage les accusés.
Peu de temps après, le Vicaire apostolique, Mgr Le Berre dédcide d’ouvreir une mission au Fernand Var, au milieu de l’ethnie Nkomi. Un chef, Nkangue, était venu lui-même à Libreville demander des missionnaires. La mère du Père Bichet avait fait construire une maison en bois de 26 m de long sur 18 de large et plus tard une église toute en fer qui vont être installées sur place…En 1893, Mgr Le Berre étant décédé, le nouveau vicaire apostolique, Mgr Le Roy arrive au Gabon et commence par faire une visite de tout le pays. Passant à Sainte Anne du Fernand Vaz, il emmène le père Bichet avec l’administrateur du Haut-Ogoué, Mr Godel et le chef de poste de Lambarené, Mr Périer d’Hauterive vers l’intérieur du pays, ç la recherche de populations qui n’avaient jamais rencontré d’Européens. Le père Bichet était chargé du ravitaillement de cette colonne de 90 membres.
Revenu au Fernand Vaz, il s’attaqua à un problème compliqué. D’après les coutumes, les enfants n’appartiennent pas à leurs géniteurs, mais au chef de famille. Et les filles pour lesquels leur futurs maris payent la dot sont d’une valeur certaine pour le chef, même si ensuite elles sont plus ou moins bien traitées dans leur nouvelle famille. Le père Bichet décide d’acheter toutes les filles en âge d’être mariées. Il eut bientôt une centaine d’enfants qu’il confia aux sœurs de l’immaculée Conception de Castre. Il continua aussi à siéger dans les palabres, sauvant de la mort les plus pauvres. Avec tous ces gens, il créa un « village de liberté »où pouvaient trouver refuge tous ceux qui étaient attaqués, menacés.
Tout cela lui valut une grande renommé dans le pays. Aussi, en 1897, il fut nommé à l’unanimité « Renima », roi des Nkomi. Son installation eut lieu le jour de la fête de Sainte-Anne. A partir de ce jour, il fut consulté de plus en plus souvent, et pour les affaires les plus importantes de l’ethnie. Il en profita, encouragé par son évêque, pour adoucir le sort des femmes. En avril 1900, le père Bichet, à bout de force dut quitter les Nkomis. Il mourût à Canne le 28 avril 1900.
voir :
http://www.dacb.org/stories/gabon/f-bichet_marie-georges.html


cette page est réalisée par le P. Roger Tabard, archiviste général de la congrégation


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