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Missionnaires et développement

Le Père Maurice Briault

peintre , écrivain et ethnologue .


Maurice Briault est né le 8 novembre 1874 à Percy, dans la Manche.Ordonné prêtre chez les missionnaires de la congrégation du Saint Esprit, le 5 mars 1890, il part en 1898 pour le Gabon.

Il va exercer son apostolat auprès des Pahouins dont il apprend la langue. En 1904, il est à Fribourg, disciple de Jean Brunhes, savant, père de la géographie humaine, qui l'intéresse à l'ethnologie. Il y apprend la méthode et la probité scientifiques. De retour au Gabon, il commence une oeuvre picturale - qui va devenir considérable tout au long de sa vie - par la décoration de la chapelle Saint-Martin des Apindjis. Il continuera à Chevilly-Larue, scolasticat des Spiritains, où en 1908, il décore le réfectoire. De 1910 à 1910, il est de nouveau au Gabon. C'est à cette époque qu'il prend l'habitude de noter par la plume et le pinceau ses observations. Il a toujours sur lui un carnet. Il tient un journal de bord et remplit de nombreux cahiers de pochades et de croquis pris sur le vif, qu'il reprendra plus tard.

En 1912, il est nommé directeur des "Annales du Saint-Esprit", revue des missions spiritaines. Il veut que les articles publiés soient précis, objectifs, soucieux d'exactitude. C'est dans cette revue, qu'il dirigera pendant trente ans, que se révèlent ses dons d'écrivains... Sans parler des nombreux articles qu'il publie dans d'autres revues comme "Etudes" ou "Le Correspondant", ni des conférences qu'il donne dans les milieux les plus divers, il est dans cette période, l'auteur de nombreux ouvrages publiés: "Sous le zéro équatorial" en 1926, "Polythéisme et fétichisme", en 1929, "Dans la forêt du Gabon,", 1930, La Prodigieuse vie de René Caillé ou la découverte de Tombouctou", 1930, "L'Architecture en pays de mission", 1938, "Récits de la Véranda", 1939, "Sur les pistes de l'A.E.F", 1945. Plusieurs articles non édités sont aussi intéressants: "Sur le costume Africain", "le Mage noir", "le travail forcé dans les colonies", "les langues Africaines", "la question de l'animisme".

Dans la congrégation du Saint-Esprit, Maurice Briault est pourtant mieux connu pour ses talents pour la peinture. Il prend des cours près du maitre Pinta. Par deux fois, il exposera au salon des artistes français. On lui demande de décorer en 1929 la section Africaine de l'exposition Vaticane. Il décore aussi le musée pontifical du Latran. Il aime, comme il l'a fait à ses débuts, recouvrir de peintures religieuses ou exotiques les murs des maisons spiritaines. S'il excelle dans la reproduction de paysages, ce sont les aquarelles qu'il réussit le mieux. Il en a exposé beaucoup sur les murs de son appartement. On en trouve dans de nombreux carnets et albums. Une brochure imprimée en 2003 donne un aperçu de son talent. La preuve de la qualité de son oeuvre vient encore d'une exposition-vente organisée en 1949, où beaucoup de ses peintures sont achetées par le public.

On peut faire nôtre ce que dit son confrère Joseph Bouchard à propos de son travail: "Nul n'a saisi comme lui la grave beauté de la nature équatoriale, la lumière de ses ciels orageux, les eaux noires des grands fleuves, les verts profonds de la forêt vierge, les herbes rioussies des savanes, la terre rouge où s'alignent les villages, les lointains bleus qu'a lavé la dernière tornade..."

L' Etoile Noire du Bénin et la Légion d'Honneur sont venues récompenser son immense travail. Le père Briault, missionnaire, homme-de-lettres, dessinateur et peintre de grand talent, est mort le 5 mars 1953.

P. Roger Tabard, archiviste général adjoint


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