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43. Père Jean Criaud (1922-2002)
Jean Criaud nait à Magny, dans le Calvados. Ordonné prêtre chez les
Spiritains le 6 juillet 1947, il est nommé pour le Cameroun, où il
passera 41 ans, allant d’Akonolingua à Ombessa, Nkol-ve, Akono,
Nkomotou, Nkol-Meyang. Il prend d’abord du temps pour apprendre les
langues, les coutumes, s’initier à la direction d’un poste de
mission. Puis, il va s’adonner au travail qu’il aime : la formation
de la jeunesse.
De 1956 à 1959, il est directeur de
l’enseignement catholique pour le diocèse de Yaounde : il fait
construire les complexes scolaires de Nkol Ewe et de Nvog Ada. Il
aide les frères Maristes à créer un collège à Akono. Passionné par le
Cameroun, il compose des livres d’histoire et de géographie pour
l’enseignement primaire, livres sans cesse réactualisés et qui font
toujours autorité : « Histoire du Cameroun De la Préhistoire à nos
jours », cours moyen 1ère année ; « Histoire générale pour les écoles
primaires du Cameroun » cours moyen 2ème année ; « Histoire et
géographie. Notions générales », cours élémentaire, 2ème année ;
« Géographie du Cameroun » 4 éditions ; « Géographie du Cameroun »,
nouvelle édition, 1976. En 1968, il fonde la paroisse de Mbandjok où
vient de démarrer une usine de canes à sucre
En 1985, pour
préparer le centenaire de l’Eglise catholique au Cameroun, il se met
en historien à faire revivre les débuts de l’Eglise, au temps des
pères Pallottins allemands, puis, après la première guerre mondiale,
avec les Spiritains Néerlandais et Français. De nombreux ouvrages
seront le fruit de ce travail à la qualité unanimement reconnue :
« Documents pour l’histoire : les circulaires de Mgr François-Xavier
Vogt » ; « Documents pour l’histoire : les circulaires de Mgr René
Graffin » ; « Ils ont planté l’Eglise au Cameroun, les Pallottins » ;
« Les premiers pas de l’Eglise au Cameroun. Chronique de la mission
catholique, 1890-1912. Récit de Mgr Heinrich Vieter ». En 1990,
préfaçant « La geste des Spiritains. Histoire de l’Eglise au
Cameroun, 1916-1990 », le spécialiste du Cameroun qu’est Mr
Laburthe-Tolra, alors Doyen de la Sorbonne, remerciait le père Criaud
« qui a su inspirer assez de confiance pour avoir accès à toutes
les archives »-« de son patient effort à mettre à la disposition des
simples fidèles, mais aussi des chercheurs à venir la somme de
documentations que représentent ses publications ».
Le
père Criaud a été un homme d’écoute, toujours de bonne humeur. C’est
pour cela sans doute qu’on lui a demandé d’animer le centre d’accueil
spiritain de Yaounde avant que la maladie ne l’oblige à rentrer en
France en 1996. Il passe sa retraite à la maison de Chevilly, jusqu’à
sa mort le 15 avril 2002.
Père Roger Tabard, archiviste
PS : un article a été écrit sur lui dans Mémoire Spiritaine, n° 15 :
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