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  61 .         Le père Joseph Guyodo(1822-1897) Le père Guyodo est né à Saint-Nolff, diocèse de Vannes le 22 février 1822. 
 Ordonné prêtre en 1847 pour le diocèse de Vannes, il est nommé aumônier de 
 l'hôpital de Vannes.Au bout de 3 ans, il entre dans la Congrégation du Saint-Esprit 
                par la profession religieuse. Puis, il s'embarque avec deux 
                confrères pour la Guyane . Il est bien reçu par le préfet 
                apostolique, Mgr Dossat. Ca n'est pas le cas de la population 
                blanche qui a beaucoup de préventions contre les Spiritains 
                accusés depuis leur union en 1848 avec la société du Saint-Coeur 
                de Marie, d'être les amis des noirs et de les favoriser.
 De fait, le père Guyodo va surtout s'occuper de la population 
              noire délaissée depuis l'abolition de l'esclavage de 1848. Pendant 
              plus de quarante ans, il va créer des associations, des confréries 
              parmi les noirs, selon l'âge et les besoins de la population. En 
              1870, la variole crée d'affreux ravages dans cette population. Il 
              visite, réconforte, soigne
 Nommé préfet apostolique en 1882, il continue son travail surtout 
              auprès des noirs, créant des écoles, encourageant les gens, 
              entreprenant, visitant aussi ses confrères perdus dans cet immense 
              territoire presque vide de population de 90 000 km² et peuplé d'à 
              peine 30 000 habitants.
 Deux des œuvres les plus utiles de 
              sa longue présence en Guyane ont été la création du Patronage 
              Saint-Joseph et de l'école des garçons, dirigés par les Frères de 
              Ploermel. Le patronage recueillait des jeunes abandonnés à 
              eux-même. Il s'agissait  de les habituer au travail . Le matin, 
              ils travaillaient chez les patrons de Cayenne . L'après-midi, on 
              leur donnait des leçons de calcul, de lecture, de dessin. 
              Stimulés, surveillés, ils devenaient de bons ouvriers que les 
              patrons s'arrachaient...Pour l'école, le père trouva 70 000 francs 
              pour l'achat d'un terrain et la construction de bâtiments pouvant 
              contenir 300 élèves. La aussi, beaucoup d' enfants noirs délaissés 
              ont pu sortir de leur situation d'abandon.
 A cause sans doute 
              de son influence immense sur la population, le gouverneur décida 
              de l'expulsion du père Guyodo en 1892… Envoyé d'abord à 
              l'orphelinat d'Orgeville, dans le diocèse d'Evreux, le père Guyodo 
              demanda à retrouver les noirs en Afrique, le pays de leur origine. 
              Il partit pour le Congo. De retour, malade, il s'arrêta au Gabon. 
              Alors qu'il apprenait la langue Mpongoue à 75 ans pour rencontrer 
              les gens de cette ethnie, il mourut le 5 septembre 1897.
 La 
              nouvelle de la mort du père Guyodo arriva vite en Guyane. La 
              population organisa une grande quête qui rapporta 2063 francs qui 
              servirent à rapatrier le corps du père dans son pays d'adoption . 
              Plus de 3000 personnes étaient rassemblés à Cayenne le 15 juin 
              1900 pour assister à l'inhumation du corps du père Joseph dans la 
              chapelle Saint-Benoit. Les rues étaient ornées. Les autorités 
              civiles étaient présentes. Ce fut un véritable triomphe pour 
              Joseph Guyodo, considéré par tous comme un saint.
 
 
 cette page est réalisée par le P. Roger Tabard, archiviste général de la congrégation
 
 
 
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