25. Mgr Aexandre Le Roy (1854-1938)
Alexandre Le Roy est né le 19 janvier 1854 au petit village de la
« Grammelais » dans la commune de St Senier de Beuvron, au diocèse de
Coutances. Il entre au petit séminaire diocésain en 1869 en classe de seconde.
Puis il entre chez les Spiritains en 1874.
En 1878, prêtre à 23 ans,
il commence par une carrière de professeur : collège St Charles de la Réunion,
séminaire de Cellule, dans le Massif Central, collège de Pondichéry. .
Le 1er décembre 1881, il arrive au Zanguebar (Tanzanie actuelle). Pour
préparer l’installation de postes de missions, il fait divers voyages
d’explorations. Il prend des notes de ce qu’il voit, entend dans ces voyages,
fait des dessins, des croquis. Et il publie ainsi « A travers le Zanguebar »en
1882, et après son expédition du 10 juillet au 10 octobre 1889 vers le mont
Kilimandjaro, il fait éditer « Au Kilimandjaro ». .
En juillet 1883,
il est à Paris et amène avec lui des pièces entomologiques qui seront
présentées à l’exposition de 1883. .
De retour en Tanzanie, dans une
tournée missionnaire, il découvre sous une case en ruine des statuettes et
débris sculptés. Il se pose alors la question : rend-on un culte à ces
statuettes ? Sont-elles des idoles ? Les noirs ont-ils une religion ? Ce sont
des questions qui l’intéressent et qu’il va étudier sérieusement. Il traitera
plus tard de ces sujets aux conférences qu’il donnera à partir de 1908 à
l’Institut Catholique de Paris. Mais déjà, il écrit : « La race africaine est
actuellement en possession des principales vérités qui ont constitué la
révélation primitive ». En disant cela, il est bien en avance sur ce que l’on
pense à son époque. La mission n’a donc pas pour lui pour but de détruire les
religions africaines. .
Le 9 octobre 1892, Alexandre Le Roy est nommé
Vicaire Apostolique du Gabon. Il commence son ministère par un grand voyage
qui le mènera dans toutes les régions du Gabon. Il va mettre l’accent sur la
formation des catéchistes ; et il met en place une imprimerie pour faire des
catéchismes, livres de chants… dans les langues du pays. Il est sensible à la
situation difficile des pygmées, et à la question de l’esclavage. Il publie un
mémoire dans le journal « Le Correspondant » contre l’esclavage. Sur place, il
signe avec un certain nombre de chefs de tribus le « Code des Bengas » qui
limite fortement l’esclavage des femmes. .
Le 24 mai 1896, Mgr Le Roy
est élu Supérieur général de la Congrégation du St Esprit. Il aura à faire
face à de vastes problèmes : lois de 1901 en France, guerre 1914-1918,
révolution portugaise, éruption de la Montagne Pelée à la Martinique et mort
d’une vingtaine de confrères…Ceci ne l’empêche pas de s’intéresser toujours à
la vie des africains. Il adhère à diverses sociétés à Paris : Institut
colonial, Société de Géographie, Société nationale d’acclimatation. Il devient
correspondant de la société de géographie de Lisbonne… Il livre au public ses
recherches de géographie, linguistique, climatologie, ethnologie, orographie.
Il écrit dans la revue « Anthropos » un article : « Rôle social du
missionnaire ». Puis en 1907, sort son livre le plus important sans doute :
« La Religion des Primitifs » .
.
Nommé Archevêque en 1921, il démissionne de son poste en 1926, et passe
alors son temps à retravailler certaines de ses publications antérieures, en particulier sur ses voyages
1938) d’exploration. Il meurt le 21 avril 1938 et est enterré à Chevilly. .
Père Roger Tabard, archiviste général spiritain.
+ ici dans la nécrologie spiritaine
et de nombreux détails en tapant "Mgr Le Roy" sur internet (google,..)