Archives spiritaines..   
Missionnaires et développement

31. Le père Jean-Baptiste Parissier.(1855-1931)

Le père Jean-Baptiste Parissier est né à Tinlhat, dans le Puy-de-Dôme, à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand le 2 juin 1855. A quatorze ans, il pense être missionnaire et entre à Cellule. On l’envoie au séminaire spiritain de Braga qui vient d’être fondé, comme professeur et surveillant. C’est là qu’il est ordonné prêtre en 1881. Il connaît bien le portuguais, ce qui le prédispose à partir au Brésil où s’ouvre en 1885 le séminaire Notre Dame du Mont Carmel à Belem. Surveillant général, puis aumônier et confesseur, il profite des vacances avec ses collègues pour visiter les îles de l’Amazone, en particulier celle de Marajo. Par la loi fondamentale proclamant la république du Brésil en 1889, il devient brésilien. Déjà de santé fragile pendant ses études, il tombe malade et doit venir se reposer en France.

Il repart avec le père François-Xavier Libermann pour commencer la mission des Indiens. Avec le père Cabriolé, il remonte le Jurua jusqu’au dernier point habité. Le père Cabriolé visitera tous les petits affluents habités. C’est un voyage qui a duré plusieurs mois. Dans une expédition au Japura, il découvre des îles habitées par les Indiens, une chute de 300 mètres de hauteur, une montagne qu’il met six heures à gravir. Du sommet, il aperçoit un immense territoire allant jusqu’aux Andes. Il s’agit de trouver des points pour créer des missions.

Il prend contact avec une société française qui se propose d’exploiter les ressources forestières et minières de la région. Ils ont besoin d’un prêtre au milieu d’eux. Il part le 4 octobre 1901 et fait avec eux un immense voyage d’exploration à partir du rio Jamary, affluent du Madeira, qui l’amènera à remonter le Parana pour atteindre le Matto Grosso.

De 1902 à 1905, il est en France. Il met de l’ordre dans les différents papiers qu’il a écrits sur ses voyages, la vie des Indiens Tupi, leur langue. En 1902, il publie une traduction de la grammaire Tupi faite en Portuguais par le général Couto de Maghales. Et, il écrit de nombreux articles qui ne seront jamais publiés.

Après un rapport fait par l’abbé Dupuy, curé à Belem, le Vatican envisage de découper le diocèse de Belem, grand comme la France en trois diocèse dont deux seraient confiés aux spiritains, Teffé et Jurua, ce qui arrivera plus tard. Pour le moment, un nouvel évêque est nommé à Belem, ancien élève du père Parissier.

Quant au père Parissier, à son retour au Brésil, il devient curé de la paroisse de la Guadeloupe à Fonde-Boa, une paroisse de 100 kilomètres de rayon à la jonction de la rivière Jutapy avec l’Amazone. 2000 habitent sur le Jutapy, environs 10 000 sur l’Amazone. C’est là qu’il acquiert un prestige considérable grâce à la facilité de sa parole en tupi, à la pureté de sa langue, et l’élégance de sa diction. Il est élu conseiller municipal et devient secrétaire de mairie jusqu’en 1920. Il est apprécié de la population aussi parce qu’il prend la défense des Indiens contre les colons et lutte contre les massacres d’Indiens.

Malade, il passe la fin de sa vie en France, et meurt à Chevilly le 15 janvier 1931. Au dire des spécialistes, plus que le père Tastevin, il est le meilleur connaisseur d’origine européenne de la langue et de la civilisation Tupi.
Père Roger Tabard, archiviste général.

Sommaire Archives           Page précédente           Accueil site