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Missionnaires et développement

1.1 Le Père Clément RIMBAULT

Vanille, coton, ylang-ylang, Acclimatation de plantes nouvelles...


Le Père Clément RIMBAULT est né le 20.01.1875 à HENRICHEMONT, dans la région de BOURGES. Après des études de Sciences naturelles, il entre au séminaire et est ordonné prêtre le 28.06.1901. Le 1O.03.1903, il part pour NOSSY-BE, ile au nord-ouest de Madagascar. Là, en même temps que son travail missionnaire, de catéchèse, visites des malades, sacramentalisation, construction de nouveaux postes de missions, formation des catéchistes, il va devenir , à partir de 1904, après avoir appris le Malgache et le Swahili, topographe, botaniste, herboriste, ingénieur, architecte.

Sur les 3OO hectares de terres qui appartiennt à la mission, il commence par planter des vanillers. C'est une liane que l'on fait pousser le long des troncs d'arbres de la forêt. Le gros travail vient de ce que la fécondation des fleurs femelles doit se faire à la main. Le père Clément forme des enfants, puis des adultes pour ce travail long et délicat. Puis, a partir de 1906, après avoir fait lui-même des pépinières, il débute la plantation de 6000 pieds de café, pour arriver plus tard à 12OOO pieds sur 15 hectares. Ensuite, ce seront des plants de cacaoyers qui vont grandir dans les champs de NOSSY-BE. Un colon d'Ethyopie propose au père des graines de coton . Il les fait tout de suite pousser pour avoir un stock important de semances; et il lance la culture de cette plante.

Sa plus grande réussite est sans doute sa plantation d'ylang ylang. ORIGINAIRE DES Philippines, cet arbre peut mesurer 20 mètres de haut. Les plants d'ylang ylang fleurissent toute l'année, surtout à la saison des pluies, de Novembre à Mars.Les fleurs, jaunes à maturité, donnent la meilleure huile essentielle. La distillation produit des huiles de six variétés différentes. La première distillation donne l'huile au parfum le plus raffiné, et le plus profond. Des feuilles proviennent les huiles essentielles. Les pétales de fleurs cueillies à la main chaque jour donnent l'essence. Il faut à peu près 100 kilos de feuilles pour obtenir 2,5 kilos d'ylang ylang. Un ami du père RIMBAULT, Monsieur dela MOTTE SAINT PIERRE, lui procure les premières graines de l'arbre, qu'il entreprend de planter et d'acclimater: il y aura 1000 plans en 1906. Le grand travail, en ce temps de plantations d'espèces nouvelles au pays sera de surveiller: là, il faut sarcler, là, il faut mettre de la paille autour des plans, là, il faut arroser davantage, là, il faut soigner telle maladie qui se développe. Ce travail de surveillance, de patience qui vont le maintenir dans les champs une bonne partie de la journée va durer trois années. Des cyclones violents vont détruire certaines plantations. Il faudra replanter. Il faut aussi préparer la mise en valeur de la production, ce qui veut dire la formation d'ouvriers qualifiés. Il y en aura un moment 60, un moment 120. Il faut aussi installer des machines. En 1909, on construit des hangars pour monter plusieurs alambics, qui seront sans cesse améliorées, modifiées, puisque fonctionnant finalement à la vapeur. Le plus compliqué est peut-être d'organiser la commercialisation des produits. Pour celà, il sera bien aidé par le frère LEON,Auguste CARREL, qui centralisera les productions, les usinera, les emballera, les étiquètera, préparera les feuilles d'expéditions, fera les nombreuses démarches à la poste et à la douane, et, qui, ayant bonne mémoire ,deviendra lui-même un bon connaisseur des plantes et produits de la mission...Avec l'aide de financiers français, est créée la société des plantes à parfum de Madagascar, qui existe toujours.
En 1914, pour valoriser la récolte de café, est montée une usine de décorticage. Le dépulpage, le décorticage, le classement des grains peut se faire sur place. Les petits planteurs voisins de la mission, lancés par le père RIMBAULT, peuvent amener leur production à l'usine. Ainsi, gràce à la Mission, c'est toue une région qui se développe, des personnes qui se forment et trouvent du travail, des productions qui sont vendues et qui rapportent de l'argent. Les bénéfices assez conséquents des diverses plantations permettront non seulement de construire une cure nouvelle, et de faire vivre le personnel de la mission, mais aussi de mettre en place un sanatorium pour les malades. Un dispensaire est aussi en projet...

De telles activités, en plus du travail d'évangélisation, supposent une puissance de travail énorme. Pourtant, pour satisfaire sa curiosité intellectuelle et préparer de nouvelles implantations missionnaires, notre confrère lance une expédition dans la vallée de la RAMENA et aux sources de l'ISAFY.
En Octobre 1920, accompagné d'équipiers solides et dévoués, il part rapidement avant que ne commence la saison des pluies pour un voyage à pieds de 200 kilomètres. La région est accidentée, dangereuse, tant par le relief que par les habitants dont certains sont des rebelles, des insoumis qui refusent la colonisation. Ce voyage difficile aidera le père à compléter son étude minéralogique de la région. Ceci lui permettra de mieux répondre encore aux courriers innombrables de savants de tous pays qui lui écrivent pour demander renseignements et conseils...Ce courrier s'intensifiera d'ailleurs à l'ile de la REUNION où nous retrouverons le père RIMBAULT dans d'autres actions scientifiques et humanitaires.
.Roger TABARD
archiviste général adjoint
rtabard@yahoo.fr

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