72. Le père René ROBERT (1872-1925)
René Robert est né le 26 août 1872 à Lamballe, diocèse de St Brieuc. Il fait
ses études secondaires chez les Spiritains et fait ses premiers vœux le 29 mars
1898. Après sa consécration à l'Apostolat le 12 décembre 1899, il part pour
l'Angola.
Il va avoir une très profonde amitié pour les Libolos. Il
apprend le kimboundou et écrit d'abord une grammaire et un dictionnaire Libolo
(dialecte Kimboundou). Il mettra ensuite par écrit les coutumes, les mœurs de
cette ethnie du nord de Louanda. Il fait aussi un recueil de contes, de
proverbes. Ils arrive même à faire une généalogie des chefs Libolos. Il fait
des recherches aussi sur la vie des Libolos avant la colonisation
portugaise.
En 1904, l'église qui existe toujours est construite, ainsi que
des écoles pour les garçons et les filles. Le père René ouvre même une
succursale à Moussico.
Sa grande mission est le rachat des esclaves. Il y
en a beaucoup qui travaillent à la factorerie de cannes à sucre. Il rachète des
garçons, des filles, des familles entières et crée un « village de
liberté » dans le sud de la ville de Libolo. Il s'investit beaucoup auprès des
enfants des familles esclaves pour leur assurer un sort meilleur. Il vend tout
ce qu'il trouve pour acheter des esclaves si bien que les comptes de la mission
sont rapidement dans le rouge ! Ses supérieurs l'enlèvent alors de cette
mission chérie pour le nommer à Malange. Puis il part au Portugal en 1909 comme
professeur au grand scolasticat de Formiga.
Mais l'Angola lui manque. De
1911 à 1913, il est de nouveau à Malange. Puis vient la guerre. Il est mobilisé
et revient en France. D'abord simple soldat, il finit par être caporal
infirmier. Après la guerre il obtient enfin de retourner à Libolo. Il y passe
le reste de sa vie, approfondissant ses connaissances sur les Libolos. Les
Libolos ne sont pourtant pas des gens qui se laissent mener facilement. Ils se
révoltent même contre la colonisation portugaise dans les années 1917-1919.
Mais, le père Robert aime ce peuple auquel il a donné sa vie. Malade, il est
transporté à Luanda où il meurt le 21 mars 1925.
Une société d'études
dirigée par un linguiste portugais né à Libolo, Mr Carlos Figueredo, professeur
à l'université de Macao s'est donnée pour mission de faire connaître tous les
travaux du père Robert et de ses confrères, dans le Libolo. Deux livres en
portugais sont déjà parus. Une biographie sur le père Robert est en
préparation. Une quinzaine d'étudiants font des thèses, études sur les Libolos
en partant du travail de notre confrère.
P. Roger Tabard, archiviste général Cssp.