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Père Ignace Scherer (1858-1926)
Le père Ignace Scherer est né le 1er
février 1858 à Bretzingen, dans le Duché de Bade, en Allemagne. Il entre chez
les Spiritains et fait ses premiers vœux le 23 août 1885. Pendant ses études de
théologie à Chevilly, il demande à être surveillant dans un petit séminaire de
la Congrégation pour un an. Son but est, tout en rendant service, de prendre du
temps pour approfondir la philosophie, l'histoire, l'Ecriture Sainte et
apprendre l'hébreu. Ordonné prêtre, il est nommé pour le collège St Martial
d'Haïti, où il va enseigner vingt ans. Dans les plus hautes classes, il enseigne
les sciences physiques, les sciences naturelles, les mathématiques. Il est un
moment surveillant général. Il est chargé aussi de l'Observatoire
météorologique de Port-au-Prince fondé par un confrère, le père Weick. Mais
celui-ci n'a guère outillé son observatoire. Le père Scherer est vraiment le
créateur de la station : il fait venir du matériel. Il veut faire œuvre sérieuse
et scientifique. Pour cela, il commence par se former lui-même, en lisant de
multiples livres et documents. Ensuite, il entreprend le travail suivi
d'observations, d'enregistrements et de conservation des données. Ses
observations sismologiques poursuivies avec une minutieuse et infatigable
application le conduisent à une connaissance approfondie de la tectonique du sol
d'Haïti. Il projette d'écrire plusieurs ouvrages en particulier sur la
géographie, la géologie. Il est très avancé dans ses recherches sur le climat :
périodes de chaleur, vents, venue des cyclones, arrivée des pluies. Il en tire
des applications pour l'agriculture et la pêche. ( avertissement aux pêcheurs
quand un cyclone arrive).
Faute de temps pour écrire des livres, il rassemble les éléments de ses
travaux dans le " Bulletin de l'Observatoire météorologique de St Martial "
qu'il publie deux fois par an à partir de 1909 et une fois à partir de
1917. L'une des plus grandes joie du savant est le succès de " la Théorie
électromagnétique du temps " établie par un autre chercheur français établi
à Haïti. C'est en grande partie les résultats des recherches et des
observations du père Scherer. Les observatoires étrangers s'empressent
de rechercher ses publications. L'archevêque de Port-au-Prince le nomme
chanoine de sa cathédrale. Le gouvernement français le fait officier
d'académie. Lorsqu'il meurt le 28 octobre 1926, le Président de la
République se fait représenter. Les ministre de l'Instruction publique et i
de l'Intérieur accompagnent le cortège mortuaire jusqu'au cimetière. La
communauté de St Martial reçoit un monceau de télégrammes, venus du monde
entier, signes que le père Scherer était un grand savant, connu bien au
delà des frontières d'Haïti.
cette page est réalisée par le P. Roger Tabard, archiviste général de la congrégation
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