35. Le père Cornelius Vermunt (1900-1983)
Le père Cornelius est né à La Haye, capitale des Pays-Bas le 15 août 1900. Très tôt il entre au petit séminaire spiritain de Weert. Il y reste de 1912 à 1919, avant de partir faire ses études supérieures à l’université de Louvain en Belgique. Il fait ses vœux dans la congrégation du Saint-Esprit le 23 septembre 1920 et est ordonné prêtre le 11 juin 1926.
Pendant 6 ans il va enseigner la théologie à Gemert. Il devient même à
partir de 1923 le directeur du séminaire. Mais ce travail d’enseignant et
de directeur n’est pas fait pour lui ; et il est tout heureux quand il
reçoit son affectation pour le vicariat apostolique de Morogoro en
Tanzanie.
Il part le 14 septembre 1932 pour 51 ans de vie en
Tanzanie. A son arrivée, il est nommé à la paroisse d’Ilonga , le temps
d’apprendre la langue swahili et les coutumes des peuples qu’il va
rencontrer. Il passe 3 ans à Mgeta, dans les montagnes du pays Ulunguru.
En 1936, son évêque, Mgr Hilhorst lui demande de fonder une nouvelle
mission aussi chez les Ulunguru à Kikeo. Pendant 25 ans il va vivre là
très pauvrement comme ses paroissiens. Il vit le plus souvent sous une
tente. Quand il fait plus froid, il couche sous une hutte. Il refuse qu’on
lui donne un vélo pour faire ses tournées des villages, préférant marcher
à pieds, même quand la distance est grande. Il faut que l’évêque envoie le
frère Delphin Goldenberg pour qu’il y ait un presbytère et une église en
pierres. C’est peut-être cette proximité avec les gens qui fait que
lorsque le père Cornelius va quitter cette paroisse, les trois-quart des
gens seront devenus catholiques et que les écoles de la mission auront
plus de 1 000 élèves.
Après un temps à Vindunda, dans une autre
ethnie, où il ne se plait pas, il est affecté à Bumu en 1961, de nouveau
au milieu des Ulunguru qu’il aime tant. Puis, il prend une retraite active
à Tangeri, visitant les malades, les vieux mais mettant la dernière main
aussi à ses recherches. Le père Vermunt a écrit plus de 1200 pages tapées
à la machine en Anglais sur les Walunguru. Il a été en même temps
linguiste et grand ethnologue. Ses études portent sur les divers clans, la
vie familiale, avec les rites de la naissance, de l’initiation, du
mariage, du décès, les migrations et les guerres, la vie économique des
Ulunguru, leurs chants, les contes, les proverbes, les devinettes. Toute
la vie de cette ethnie est ainsi passée au crible des recherches de notre
confrère neerlandais.
Il décède le 11 juin 1983 et est enterré à
Morogoro, au milieu des gens avec qui il a travaillé.
Père Roger Tabard, archiviste général.