Monseigneur Jérôme ADAM
décédé à Franceville, le 11 juillet 1981, à l'âge de 77 ans


Monseigneur Jérôme ADAM naquit à Wittenheim (68) le 8 juin 1904. En 1922, il entra au noviciat d'Orly où il fit profession le 17 septembre 1923. Le 28 octobre 1928, il était ordonné prêtre à Chevilly. L'année suivante, il partit pour le Gabon où il fut affecté à Franceville, mission très pauvre qui convenait très bien au jeune Père qui voulait ' t vivre pauvrement avec les pauvres. En 1947, il est nommé Vicaire Apostolique de Libreville et sacré à Colmar le 9 décembre 1947. En 1955, ce vicariat devint évêché et archevêché en 1958. Il fut donc le premier archevêque de Libreville.

Ce fut un grand évêque, un vrai Pasteur, un vrai missionnaire selon le cœur du Père Libermann. Il vécut le testament du Vénérable Père,: Ferveur - Charité - Sacrifice.

Ferveur : il était un homme de prière. Il priait longuement. La prière était la force de sa vie. C'est elle qui lui permettait d'avoir une joie profonde et une grande sérénité, même dans les événements pénibles qui ne lui furent pas épargnés.

Charité : il était la bonté même. Certains le jugeaient même trop bon. Lui, estimait qu'on ne l'était jamais assez. Sa charité était l'expression du bon pasteur qui aime 'ceux que le Père lui a confiés, pardonne, encourage. C'est pour mieux comprendre ceux dont il avait la charge qu'il apprit les nombreuses langues qui se parlent dans son secteur apostolique. Il était devenu l'un des habitants. Ceux-ci le reconnaissaient parce qu'il les avait reconnus. Il savait trouver ainsi le chemin du coeur. Il réalisa à la lettre la consigne du Père Libermann : - Faites-vous Noir avec les Noirs. "

Sacrifice : toute sa vie il a donné le meilleur de lui-même. Il a donné les directives pastorales qui devaient permettre à l'Église au Gabon d'accepter avec joie l'indépendance du pays, voire de la promouvoir. Mais cela lui valut contradiction et incompréhension. Jamais il ne s'est plaint. En 1969, il estima que le temps était venu de confier la responsabilité de l'Église à un prêtre gabonais. Il se mit au service de Mgr de la Moureyre qui le plaça à Okondja.

En juin 1977, malade, il dut rentrer en France. Les médecins jugèrent impossible son retour au Gabon. Cette perspective fut pour lui une grande souffrance. Il Voulait retourner au Gabon, être enterré parmi les " siens ". Sa prière fut exaucée. Fin 1977, il repartit. Il a encore servi son peuple jusqu'à l'épuisement total et il mourut à Franceville qui après avoir été sa première obédience, fut sa dernière résidence.

Son enterrement fut un véritable triomphe. Le gouvernement avec son Président a voulu donner à ses funérailles une dimension nationale. Mgr Anguillé, l'Archevêque de Libreville, terminait l'homélie en ces termes : " Nous ne doutons pas que le Seigneur a déjà fait entendre à Mgr Adam ces paroles : Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître.
P. Louis LEDIT.

Page précédente