Le Père Bernard AGUILLON
décédé à Chevilly, le 27 janvier 1993,
âgé de 70 ans.
Né le 23 mai 1922, à La Peyratte, diocèse de Poitiers. Profession le 5 octobre
1943, à Piré. Prêtrise : 3 octobre 1948 à Chevilly. Affecté au Congo.
Vicaire à Dolisie de 1949 à 1959. Fondateur de la mission de Makabana (1959 à 1961).
Curé à Dolisie de 1961 à 1964. En France : économe à la maison
mère, rue Lhomond, de 1965 à 1970. Au Gabon : curé de Franceville de
1971 à 1973. Recyclage en France, en 1974-1975. Au Gabon
: vicaire général et procureur à Franceville de 1975 à 1980. En France
: économe à La Croix-Valmer de 1980 à 1982. Supérieur à Grasse de 1982 à 1985. DROPM
à Marseille de 1985 à 1988. Curé à Allex de 1988 à 1993.
La simple énumération des fonctions remplies par Bernard Aguillon manifeste sa forte
personnalité et son ardeur apostolique. Un de ses confrères du Gabon le décrit « très
sensible, spontané, direct, chaleureux. Il était capable de grands enthousiasmes, de
grandes envolées, mais aussi de violentes colères face à des injustices ou devant un
travail bâclé. Soucieux d'annoncer l'Évangile, à l'affût de moyens nouveaux, il
souffrait de ne pouvoir s'exprimer aisément dans la langue locale, ce qui ne l'empêcha
pas de lancer un journal paroissial, ou des émissions religieuses à la radio puis à la
télévision. »
Grand constructeur d'églises, il disait « Une église, ça représente des soucis, de
l'argent et beaucoup de sueur... surtout sous l'équateur. Mais on voit ce que l'on fait,
et ça reste ! » Il aimait les Africains, qui le lui rendaient bien. Il savait rire et
faire la fête avec ouvriers, chrétiens et confrères; il savait aussi commander et être
exigeant.
Au cours de sa vie missionnaire, Bernard Aguillon connut deux expulsions. En 1964, peu
après la révolution marxiste à Brazzaville, alors curé de Dolisie, il avait largement
diffusé un article de l'abbé Louis Badila, de La Semaine Africaine : « Est-ce que le
Congo a choisi le communisme ? » Cela déplut aux autorités congolaises. En 1980, lors
d'une fête à Franceville, les chrétiens de sa paroisse défilèrent avec de grands
portraits de Jean-Paul II. On lui fit savoir que le chef, c'était le Président et non le
pape. Il dut quitter le Gabon.
Après Grasse, où il fut supérieur, il travailla beaucoup comme délégué régional des
OPM dans les dix diocèses de la région Provence-Méditérranée. Déjà son diabète le
faisait souffrir, mais plus encore le peu d'ouverture à la Mission de certains diocèses.
Curé d'Allex en 1988, il était marqué par l'indifférence de bien des parents à la
formation religieuse des enfants.
Sa dévotion mariale a partout été notoire. Il a créé sur les bord de la Drôme un
discret pèlerinage à la Vierge du Rosaire. Il a appelé ce lieu Val Marie, en souvenir
de Notre-Dame du Non, à Mouila, au Gabon : « Non au démon. Non aux fétiches. Non au
péché. » -
René Pillot - PM, n° 187.
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