Le Père Pierre ALLAIN,
1910-1994
Le P. Allain est né à Moustoir-Ac, le 19 septembre 1910. Profès en 1930 à Neufgrange,
il fut ordonné prêtre à Chevilly le 4 octobre 1936. Toute son existence a été vécue
et donnée à la Martinique.
Il commença par Fort-de-France, où il resta deux ans préfet de discipline et professeur
de philosophie au séminaire-collège (1937-39); puis vicaire à la cathédrale et
aumônier diocésain des mouvements de jeunes (1939-42) ; aumônier du lycée Schoelcher,
et aumônier militaire du B.M.2 (1942-47) - Curé d'Ajoupabouillon et de Basse-Pointe de
1947 à 1961; curé de Saint-Pierre de 1961 à 1966 enfin curé de Marigot de 1966 à 1994
Décédé le 13 juillet 1994, à 84 ans, il fut inhumé le 15 à Marigot.
A part ses dix années à Fort-de-France, le Père Allain a exercé surtout un ministère
paroissial dans le nord de l'île. Partout où il est passé, très vite il connaissait
ses paroissiens et ses paroissiens le connaissaient. Accueillant de nature, il mettait à
l'aise, attentif à écouter, surtout cur compatissant, rempli de tendresse
délicate. Les besoins des siens l'ont toujours trouvé disponible. Jusque dans ses
dernières années, alors que la force lui manquait d'assurer la gestion de sa paroisse,
il est resté parmi nous, recevant les visites, conseillant les personnes qui
s'adressaient à lui.
Le souci de servir le pressait. Malgré la fatigue, les confessions ne le rebutaient pas.
Le soutien de sa présence compensait aux enterrements de ses paroissiens l'impossibilité
pour lui de les célébrer en personne. Cette année encore, aux jours saints, le
confessionnal l'a retenu des heures et le laissait rayonnant, parce que le Seigneur lui
avait donné l'occasion et la force d'être encore utile. "Merci, bon Dieu"
disait-il souvent.
La hantise de l'unité de l'Eglise le tenaillait aussi. Non seulement il travaillait à
préserver ses paroissiens de la propagande des sectes, mais il s'efforçait d'éclairer
ceux qui s'étaient laissé fourvoyer. Le préoccupaient particulièrement les Témoins de
Jéhovah, car leur prosélytisme lui apparaissait un danger constant pour la foi des
petites gens. En cela, ni hargne ni compromis. Aimant tous les hommes, y compris ceux qui
n'avaient pas sa foi, il voulait les conquérir au Christ. Mais toujours dans la
rigoureuse doctrine. Il mettait donc en garde contre les prophètes de mensonge.
La marque de son passage est restée profonde dans ses diverses paroisses. La foule qui a
assisté à son inhumation a montré la vénération qu'il y avait suscitée .
Alphonse Théon
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